La Grèce quitte la Coupe du Monde par la petite porte : l’exigence du très haut niveau a eu raison de la hype et du MVP NBA

Le 09 sept. 2019 à 17:42 par Giovanni Marriette

Thanasis Antetokounmpo
Source image : YouTube

Les Grecs faisaient partie de ces équipes que l’on pensait raisonnablement voir aller très loin dans cette Coupe du Monde chinoise. Un MVP en titre évidemment, mais également un groupe rompu aux joutes internationales, et largement capable, sur le papier en tout cas, de rivaliser avec Team USA, l’Espagne, la Serbie, l’Australie ou la France ? Pas cette année en tout cas, et ce matin Giannis et ses ouailles sont donc passés par la porte de derrière pour quitter la compétition…

Brésil, Nouvelle-Zélande, Montenegro. La poule initiale des Grecs dans ce Mondial n’avait pas spécialement de quoi leur faire peur. Et pourtant. Et pourtant, dès l’entame de la compétition on aura vu des Grecs empruntés, cherchant sans cesse la meilleure des combinaisons possibles pour se servir au maximum de son arme de destruction massive sans pour autant ne compter que sur elle. Un Montenegro également bien décevant sera effacé sans trop d’encombres pour le premier match, mais les ennuis commenceront dès le surlendemain avec une rencontre dangereuse face au Brésil… Résultat des courses ? Un Freak privé de ballon, un Anderson Varejao qui se transforme en Joel Embiid et les Grecs qui se retrouvent déjà dans une situation bien inconfortable qui leur sera fatale quelques jours plus tard. Car après une victoire – une nouvelle fois compliquée – contre de vaillants Néo-Zélandais, c’est donc avec Team USA (c’était prévu) et la République Tchèque (un peu moins) que les joueurs de Thanasis Stourkopoulos allaient devoir croiser le fer pour rejoindre les quarts, objectif minimum on le rappelle. Le choc face aux Américains sera finalement… décevant, avec une attaque grecque bien ciblée par Gregg Popovich, et c’est donc dans un match à la vie à la muerte face aux surprenants Tchèques que les Hellènes jouaient leur Mondial. Pas d’exploit au bout du compte, la victoire ne sera pas suffisante pour panser les plaies grecques et c’est donc avec un bilan bien maigre de 3-2 + élimination en poules que Giannis et sa bande quittent la Chine…

Les raisons d’un échec

Elles sont nombreuses. Tout d’abord une génération middle autour du MVP des Bucks, douée évidemment mais à des années lumières des héros nationaux qu’étaient encore Vassilis Spanoulis ou ce diable de Diamantidis il y a de ça quelques saisons. Nick Calathes c’est très fort, Printezis reste très fort même si la date de péremption se rapproche, Sloukas c’est très fort, Papapetrou a montré de belles choses, Thanasis est un sacré bodybuilder… mais il manque quelque chose. Il manque peut-être bien une âme à cette équipe, le genre de tueurs qu’étaient les joueurs cités quelques lignes juste ci-dessus. Sur le terrain en tout cas, il manquait peut-être ce liant, genre de vinaigre balsamique pour réussir ta sauce salade, ce liant qui aurait pu/dû faire de Giannis le facteur déclencheur des victoires des Grecs et non le héros sur lequel la nation se repose. Car si Giannis est sans contestation possible un cyborg comme jamais vu auparavant, MVP NBA de son état, le scouting report marche aussi avec les robots. On avait vu en Playoffs face aux Raptors qu’une défense en place était capable de stopper la bête jusqu’à le frustrer, et la contexte FIBA, ses règles et sa dureté auront donc eu raison de sa patience et de son talent. Trop souvent le Freak se sera heurté à des murs, et pas assez souvent le coaching grec aura su trouver des solutions à un problème finalement fatal.

Deux défaites dont, au moins, une évitable, et voilà que les Grecs terminent leur tournoi bien loin de la marche sur laquelle certains les voyaient. Giannis est venu, il a vu mais il n’a pas vaincu, et c’est peut-être finalement… un peu rassurant.


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