Les Warriors étaient chauds pour boycotter un match de Playoffs suite au scandale Donald Sterling : et puis Adam Silver a posé ses couilles
Le 27 août 2019 à 10:42 par Nicolas Meichel
Il y a cinq ans, en avril 2014, le scandale Donald Sterling a secoué la NBA comme rarement. Pris en flag pour des propos racistes lors d’une discussion avec sa maîtresse V. Stiviano, le propriétaire des Clippers de l’époque avait commis l’irréparable, provoquant un vent de révolte autour de la Ligue. Et visiblement, les Warriors étaient vraiment chauds à l’idée de boycotter leur match de Playoffs contre les Clippers justement.
29 avril 2014. Une date qui restera à jamais gravée dans l’histoire de la NBA. Ce jour-là, le commissionnaire de la NBA Adam Silver a banni à vie le propriétaire des Clippers Donald Sterling (sans oublier une amende maximale de 2,5 millions de dollars) suite à ses propos racistes enregistrés et diffusés par TMZ, qui ont provoqué un véritable tremblement de terre dans la Ligue. Une décision forte qui a visiblement permis d’éviter un boycott du Game 5 entre les Clippers et les Warriors au premier tour des Playoffs, qui se jouait le même jour. En effet, dans un long papier de Ramona Shelburne (ESPN) sur cette affaire, on apprend que les Dubs étaient prêts à ne pas jouer la rencontre en guise de contestation si la sanction d’Adam Silver n’était pas à la hauteur des attentes. Et quand on parle d’attentes, on parle vraiment de sanction maximale. Si l’on en croit le papier d’ESPN, le manager général Bob Myers était avec l’équipe le matin du Game 5, avant la décision du big boss de la Ligue. Il aurait alors appelé le président de la franchise Rick Welts, pour l’informer qu’un boycott était possible.
“Il (Bob Myers) était avec l’équipe ce matin-là et m’avait dit que d’après l’ambiance autour de l’équipe — voire les deux équipes –, il y avait la possibilité que les joueurs rentrent sur le terrain puis ressortent directement et ne jouent pas le match si la décision ne leur convenait pas,” a déclaré Welts via ESPN.
Les Dubs semblaient donc bien chauds pour prendre leurs responsabilités en réalisant une action d’impact, et ce n’est pas Andre Iguodala, nouveau membre des Warriors à l’époque, qui va dire le contraire.
“J’étais à fond dedans. Genre annulez toute la saison. Peut-être que c’était trop, mais concernant ce match-là, vous pouvez le reprogrammer, il faut régler ça, car il y a vraiment des trucs profondément enracinés chez lui (Donald Sterling) qui méritaient d’être passés en revue.”
C’est clair que Donald Sterling avait déjà de gros antécédents ainsi qu’une mauvaise réputation bien ancrée. Cet enregistrement, il n’a pas vraiment surpris vu le personnage, par contre il ne pouvait pas rester sans conséquence étant donné la gravité de ses propos. Commissionnaire depuis seulement trois mois à ce moment-là, Adam Silver a donc posé ses couilles sur la table en sanctionnant le plus sévèrement possible Sterling, tout en faisant le nécessaire pour qu’il soit obligé de vendre les Clippers. Boycott évité, feu éteint, mais pour Jamal Crawford, aux Clippers à l’époque, ne pas jouer la rencontre aurait été un geste historique.
“Si on n’avait pas joué, je pense que ce geste aurait dépassé nos vies. Les gens continueraient de parler de ça bien après qu’on soit partis. Ce n’est jamais arrivé. Pas avec une telle ampleur et à ce niveau-là. Si on n’avait pas joué le premier match, je ne pense pas qu’on aurait joué d’autres matchs, pour être honnête. Ça aurait été comme ça, jusqu’à ce que quelque chose arrive.”
Pour rappel, en guise de protestation avant le Game 4 contre les Warriors (l’enregistrement était sorti le 25 avril), tous les joueurs des Clippers avaient enlevé leur maillot d’échauffement pour le laisser au milieu du terrain, à l’envers afin que le logo de la franchise soit invisible. Ce geste avait notamment été imité par LeBron James et le Heat en forme de soutien aux Clippers.
Pour ses débuts à la tête de la NBA, Adam Silver a tout de suite montré qu’il avait les épaules pour ce job en gérant parfaitement ce scandale de racisme autour de Donald Sterling. Aujourd’hui, la Ligue se porte très bien, et on aimerait éviter de revivre ce genre d’épisode.
Source texte : ESPN