Lindsey Harding prend la parole sur la difficulté de se lancer en NBA quand on est une femme : pourtant, v’la le pur CV

Sur les bancs de la NBA, on ne voit que des hommes (ou presque). Et pourtant, le coaching staff de chaque équipe est conséquent avec plusieurs assistants et des entraîneurs ciblés pour certains joueurs. Dans le sillage de Becky Hammon, assistante-coach des Spurs, une poignée de femme s’est lancée dans la Grande Ligue, dont Linsdey Harding qui brise le silence aujourd’hui.

Ex-scout pour les Philadelphia 76ers, Lindsey rejoindra, pour la saison prochaine, les Kings de Sacramento en tant qu’assistante de Luke Walton. C’est une énorme avancée pour elle qui sera sur le banc lors des prochains mois, donc à titre individuel, mais aussi collectif en tant que représentante de plusieurs femmes souhaitant percer dans ce métier. En effet, on n’en compte que six autres aujourd’hui dont voici la liste : Becky Hammon (Spurs), Jenny Boucek (Mavs), Natalie Nakase (Clippers), Kristi Toliver (Wizards), Kara Lawson (Celtics) et Karen Stack Umlauf (Bulls). Harding s’ajoute donc à cette liste, sachant que toutes ces stratèges ont un autre point commun : elles ont été joueuses professionnelles par le passé. C’est un point sur lequel Harding revient en détail, et pertinemment : une des premières questions qu’on lui pose souvent, c’est de savoir si les hommes la respectent en coulisses. Voici sa réponse.

A partir du moment où tu dis à n’importe quel gars qui joue en NBA ce que tu es et ce que t’as fait, que t’as joué en WNBA ou coaché en fac, il y a un respect automatique. C’est comme si j’avais été un joueur en NBA.

C’est un point important qui est souligné déjà par la néo-King, les joueurs respectent les entraîneuses et c’est un bon point pour le développement de la mixité sur les bancs de NBA. Ceci étant dit, on sait que certains coachs NBA n’ont pas forcément été joueurs de basket au plus haut niveau et sont pourtant respectés. Mais l’un n’empêche pas l’autre, il s’agit plutôt d’un bonus permettant de créer un pont, une connexion immédiate et sans besoin de traduction. De plus, Harding explique avoir tissé de très bons liens avec Tobias Harris, T.J. McConnell et Jimmy Butler notamment pendant son passage chez les Sixers. Seulement, Lindsey est consciente de sa situation et revient sur ce qui peut empêcher les femmes de se lancer dans la Grande Ligue, ou en tout cas d’en voir beaucoup aujourd’hui.

Je pense que la chose importante tient dans le fait d’être à l’aise ou non avec le fait d’être inconnu.

En effet, lorsqu’on est membre du coaching staff d’une équipe, on est plutôt inconnu aux yeux du grands publics. Certains geeks acharnés s’intéressent à vos actions et à votre impact sur l’équipe, mais cela ne va pas plus loin d’une manière générale. C’est évidemment un enjeu également pour les hommes de l’ombre de la Ligue, mais dans le cas des femmes, on ajoute à cela le fait de se lancer dans un monde extrêmement masculin et donc, loin des projecteurs, ce qui complique encore la chose. Toutefois, Lindsey garde une vision positive en expliquant que beaucoup de métiers ont d’abord été difficile d’accès pour les femmes et qu’il a fallu changer les mentalités progressivement. Elle compte donc sur une évolution de celles-ci et se lancer dans un projet comme le sien ne pourra qu’être bénéfique.

Ce n’est pas le premier métier qui est difficile d’accès pour les femmes. A un moment, pour chaque métier, il y a eu une unique femme qui a commencé à exercer dans cette profession. Je veux dire, aujourd’hui plus personne ne se pose de question quand il va voir une femme médecin.

Preach ! L’enjeu, comme très souvent, est d’abord celui des mentalités. Des femmes brillantes comme Lindsey participent à faire évoluer les choses et on ne peut que tirer notre chapeau. L’opportunité de devenir assitante coach était importante pour elle et l’intéressé a su saisir sa chance. De notre côté, on ne serait évidemment pas surpris de voir une femme nommée head coach dans un futur proche, coucou Becky Hammon.