Allez, lecture : “Shaq – Sans filtre”, l’autobiographie qui sent les gros dunks, le rap et le Diesel
Le 19 juil. 2019 à 08:44 par Alexandre Martin
Chez TrashTalk, on aime écrire des articles, des livres ou des blagues d’un goût plus ou moins sucré sur les réseaux sociaux. On aime organiser des événements pour réunir les fans de balle orange aussi souvent que possible. On aime faire des vidéos pour parler NBA tout au long de l’année. Mais on aime aussi lire et ça tombe bien puisque des livres autour du basket, ce n’est pas ce qui manque. Désormais, nous vous partagerons nos impressions sur les bouquins que nous lisons, histoire de vous les faire découvrir ou redécouvrir, de vous donner envie (nous l’espérons) de les parcourir. Allez, aujourd’hui : “Shaq – Sans filtre”.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que le titre “Sans filtre”, tiré de l’anglais “Uncut”, prend tout son sens dès les premières lignes. D’entrée, les mots – et leur violence sans pareil – viennent nous apprendre que le jeune Shaquille aimait trouver du réconfort auprès de sa grand-mère maternelle, Odessa, après que son beau-père l’ait battu en guise de punition pour une petite bêtise. Tout au long de cet ouvrage écrit avec l’excellente Jackie McMullan, Shaq nous laisse découvrir son intimité. De sa jeunesse difficile auprès d’une mère qui l’a eu très jeune dans des quartiers pas toujours très bien fréquentés (véritable euphémisme ici), jusqu’aux spotlights qui ont éclairé sa carrière NBA, le géant ne nous cache rien. Rien.
Il nous parle sans tabou et avec un profond respect de ce beau-père qu’il appelle “papa”. Philip Harrison, ce sergent qui l’a éduqué à sa manière – paternaliste, protectionniste et violente – pour l’aider à devenir un immense champion, ce monstre des parquets qu’il a été pendant presque 20 ans. Il nous parle avec amour de sa maman, Lucile, dont il porte fièrement le nom de famille (O’Neal) ainsi que de sa grand-mère. Deux femmes qui ont entretenu en lui ce côté gros nounours émotionnel et drôle. Voici les trois personnes sans lesquelles Shaq ne serait pas le Diesel, Shaq Fu, Shaq Daddy, The Big Aristote, Superman… Il nous parle aussi sans retenue de sa relation compliquée avec Penny Hardaway. Il assume pleinement son égo surdimensionné ainsi que sa déception face aux comportements des dirigeants du Magic puis de ceux des Lakers qu’il a jugés peu loyaux et peu reconnaissant ce qu’il leur avait apporté. Et puis, Kobe en prend pour son grade… évidemment a-t-on envie de dire.
Sans filtre (aucun !), Shaq nous livre sa vision de sa vie, de la vie en général. Une vérité qui au fil des pages nous permet de mieux comprendre comment il est devenu un basketteur inarrêtable, comment il est devenu – au-delà de ses attributs physiques hors du commun – cet alliage entre méchanceté et joie de jouer, entre puissance et humour, entre camaraderie et envie de gagner, entre nonchalance et provocation. Sans oublier que Shaq c’est aussi de l’extra-sportif tout au long de sa carrière avec plusieurs apparitions au cinéma (Blue Chips, avec Nick Nolte et Penny Hardaway) et surtout des albums de rap. Shaq a cotoyé les plus grands comme Biggie Smalls, Phife Dawg de Tribe Called Quest, ou son idole Fu Schnickens. Les deux derniers ayant accepté sans hésiter des featuring sur le premier son premier album. Enfin, Shaq c’est un business averti qui s’est formé sur le tas et qui a toujours su mener sa barque au niveau finances malgré une incroyable propension à claquer, et ce parce qu’il a su s’entourer.
L’entourage… C’est une des clés de ce livre bien plus intéressant que la moyenne des autobiographies de sportifs qui existent. Certainement parce que le personnage O’Neal est tout simplement unique, certainement parce qu’il n’y a pas de retenue dans le propos. Du Shaq dans le texte, comme on dit.
Shaq – Sans filtre
- Auteur : Shaquille O’Neal, avec Jackie McMullan
- Éditeur : Talent Sport
- Sortie française : le 3 juillet 2019 (disponible depuis 2011 en version anglaise)
- Prix : 21,90€
- Disponible sur le Shop TrashTalk !