James Harden et Russell Westbrook à nouveau réunis : il va vraiment falloir se rendre compte de la folie statistique de cette phrase
Le 12 juil. 2019 à 04:45 par Giovanni Marriette
C’est l’histoire de deux hommes que la NBA avait réuni une première fois il y a à peine plus de dix ans. Un pick 4 lors de la Draft 2008 et Russell Westbrook débarquait alors à Seattle, et un an plus tard les Sonics disparaissaient pour devenir le Thunder, la ville d’Oklahoma City accueillant une franchise NBA et un certain… James Harden, récupéré au passage avec le pick 3 de la Draft 2009. Dix ans plus tard de l’eau a coulé sous les ponts et revoici nos deux compères côte à côte sous le même maillot, toujours avec la même passion mais avec une étiquette et un poids dans la Ligue ayant changé de manière incommensurable.
La bombe est tombée dans la nuit : direction Houston Texas pour ce grand malade de Russell Westbrook. Le divorce était consommé à Oklahoma City et il fallait trouver une solution au plus vite, et c’est donc aux côtés de James Harden que le Brodie évoluera dès la saison prochaine, sorte de réunion entre Leo Messi et Cristiano Ronaldo mais sans les titres. Russell Westbrook ? Et James Harden ? Ensemble ? Avec un seul ballon ? Pfiou. Difficile de se rendre compte de la folie du bail, tant les deux hommes ont révolutionné la NBA ces dernières années. On parle d’un homme – RW – pour qui chaque match est une guerre, quitte à foncer nu et tête baissée dans une fosse aux lions, avec pour seul vêtement une ceinture de steaks saignants. On parle aussi d’un homme qui sort d’une saison all-time en terme de scoring, marchant dans les pas de Michael Jordan, et cette simple association de noms suffit à elle-même. Le MVP 2017, le MVP 2018, et toute une stratégie qu’il va falloir mettre en place à Houston pour pouvoir satisfaire tout le monde. On a appris dans le flot de breaking news que James Harden aurait participé à une ou plusieurs réunions ces derniers jours afin de faciliter la venue de son nouveau teammate et les rapports entre les deux hommes sont de toute manière bien meilleurs que ceux que le barbu entretenait avec un Chris Paul qu’il avait probablement envie de tarter chaque matin. C’est déjà ça. Mais maintenant…
Mais maintenant comment faire cohabiter un homme qui sort de trois saisons en triple-double de moyenne (mamma), dont la soif de vaincre aveugle trop souvent la pertinence des choix et dont le ballon colle à la main comme si un tube de glu de chez Weldom était passé par là… et un autre qui a besoin lui aussi de la gonfle pour vivre, ayant fait du un contre un son arme fatale n°1, ayant quasiment fait du un contre un son… unique arme ? Russell Westbrook n’est pas P.J. Tucker et ne se planquera pas dans un corner en attendant les ballons, James Harden n’est pas Steven Adams et ne se contentera pas de poser des écrans à son nouveau meneur pour jouer des picks, et si le résultat d’une vraie entente entre les deux pourrait déboucher sur quelque chose d’inédit et historique… il va tout de même falloir se mettre d’accord sur un paquet de principes. L’idée la plus logique dans tout ça ? Voir Russell Westbrook “s’effacer” au profit de James Harden qui reste jusqu’à preuve du contraire le boss en ville, et l’idée de le voir devenir un super lieutenant comme il n’en existe pas vraiment aujourd’hui en NBA. Des sacrifices il devra y avoir, et autant on peut avoir peur d’un échec dans cette association… autant l’idée de voir les deux hommes s’entendre nous donne juste envie d’aller nous réfugier dans un bunker avec une palette de Pépitos et une autre de Cristalline. On parle tout de même de deux mecs capables de taper des pointes à 40 pions, 20 rebonds ou 20 passes, pas loin une fois ou deux de le réaliser dans le même match, maman ramène-moi ma Ventoline s’il te plaît. Le Ramesse que Russell a connu a changé, le Brodie que Ramesse a connu n’est plus le même non plus, et il faudra donc clairement se poser autour d’un paperboard pour imaginer ce à quoi la saison prochaine ressemblera.
59 points, 16 rebonds et 18 passes, voilà à quoi ressemble aujourd’hui la ligne de stats de James Westbrook. Une page blanche, voilà également à quoi ressemble le palmarès collectif des deux joueurs. Pour gagner il faudra peut-être se reconstruire, à moins que la mutualisation des forces nous donne une fusion comme on en n’a pas vu depuis celle de Sangoku et Végéta. Quoiqu’il en soit la vision du backcourt 2019-2020 est incroyablement swag et rajoute une couche à la folie de ces quinze derniers jours. Elle est belle notre NBA, on la kiffe toute l’année et elle arrive à nous faire frissonner en plein mois de juillet alors qu’il fait 60 degrés sur la terrasse.