Il y a encore du boulot pour la NBA : le timing des NBA Awards, mauvais et en manque d’options

Le 24 juin 2019 à 20:38 par Bastien Fontanieu

harden NBA Awards
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C’est une info qui a été rappelée presque machinalement, sans véritable conviction. Ah tiens, c’est vrai, les NBA Awards 2019 ont lieu ce soir. Si la Ligue effectue un travail globalement remarquable pour améliorer sa qualité tout au long de l’année, l’événement de ce lundi reste un point jour dans le placard d’Adam Silver.

L’idée est bonne, de base. Peut-être qu’elle titille les puristes et les anciens, qui adoraient certains détails liés aux remises de trophées, mais difficile de ne pas capter et apprécier l’initiative de la NBA. Par le passé ? Les récompenses comme le titre de MVP étaient distribuées devant des journalistes, dans une conférence de presse un peu plus large qu’habituellement, permettant notamment aux coéquipiers et membres de la famille de venir. You the real MVP, on s’en souvient encore, telle était la coutume en NBA. Duncan qui reçoit son trophée en claquettes, LeBron toujours en costard, KIA qui s’en met plein les fouilles en se mettant sur les bonnes affiches, la routine était connue et répétée. Mieux encore, elle était appréciée, car elle était ensuite ponctuée par un véritable tour de stade, bijou en main. Comment ne pas se souvenir de Karl Malone, soulevant son MVP devant un public en délire, avant un match de Playoffs crucial ? Comment zapper James Harden, nommé 6ème homme de l’année chez un Thunder qui voulait se farcir les gros du circuit ? Si la perte de ce moment touchant et rassembleur peut en énerver certains, il n’empêche que – comme dit dans le propos d’introduction – l’idée est bonne. Dans une dynamique de démocratisation de la NBA et du basket en général, une glamourisation des stars en les exposant encore plus, pourquoi ne pas se retrouver à un seul et même endroit, tous les ans, histoire de créer une nouvelle grande célébration du basket ? Le All-Star Weekend de février sert déjà à cela, autant en remettre une couche quelques mois plus tard. Ainsi, en décidant d’organiser un show qui puisse être regardé dans le monde entier, qui félicite les meilleurs de chaque année et apporte une touche de respect aux joueurs old-school, la NBA visait bon. Dans l’idée. De base. Qu était bonne.

Sauf qu’au bout de deux éditions, la troisième étant ce soir, les observateurs sont unanimes. Ne tournons pas autour des mots pendant longtemps : qu’est-ce que c’est que ce timing de merde ? Deux mois après la fin de la saison régulière, sachant que les trophées ne concernent que la compétition allant de novembre à avril, un mois après l’élimination de quelques têtes attendues, quelques jours après la Draft, à une semaine de la free agency et en sortie de Finales NBA ? Non, clairement, cela n’a pas changé cette année et cela ne peut plus vraiment durer. Ou alors, la Ligue veut juste faire un événement pour faire un événement, sans grande ambition. Ce qui serait dommage, vu le potentiel de la soirée. Il y a donc le timing qui, avant toute chose, est foireux. Mais s’il est plaisant de rester dans la complainte, il faut surtout quitter le sport préféré des habitants de l’Hexagone et tenter de trouver… une solution. Question immédiate qui vient alors en tête : quand peut-on caler les NBA Awards ? Si on part du principe que la saison régulière mène aux Playoffs (battement de 3 jours entre le mercredi soir, fin de régulière, et samedi soir, début des Playoffs), impossible de caser la soirée dans ce court créneau. Chaque joueur et équipe se prépare pour son premier tour, en cas de qualification, donc pas vraiment le temps pour une soirée de gala alors que chaque minute compte. Même affaire pour un moment juste avant les Finales NBA, on est trop éloignés de la fin de la régulière et pas vraiment dans l’actu du débat sur le trophée de MVP. Viennent alors deux potentielles idées.

Déjà, surveiller la modification du calendrier par Adam Silver et ses sbires. Depuis des mois, le boss de la Ligue se penche sur une façon de rendre la saison plus intéressante, moins exténuante, et ce sans changer le format de 82 matchs. On l’a déjà vu avec une pré-saison plus courte, Silver souhaite offrir encore plus de marge aux joueurs… et aux fans. Le All-Star Weekend est devenue une All-Star Week, la free agency est également plus étalée. S’il y a donc un aspect à observer cet été, c’est la façon dont la prochaine régulière sera cadrée, d’un point de vue d’agenda. Exemple tout con, si la Ligue parvient à créer un battement de 6 jours plutôt que 3 entre la régulière et les Playoffs, peut-être sera-t-il pertinent, malin et dans le vif de l’actu de caler les NBA Awards à ce moment précis. Ou alors, et c’est une deuxième option, attendre la fin du premier tour des Playoffs. L’enchaînement avec le second round se fait à une vitesse assez folle, pourquoi ne pas créer une période un peu plus large pour créer ce moment de rassemblement ? Ainsi, fin-avril, les débats resteront encore vifs afin de savoir qui est la Meilleure Progression de l’Année entre Pascal Siakam et D’Angelo Russell (sorry Fox), et cela ne bloquera pas la tension qu’apportent les Playoffs. Ces options ne sont que des réflexions envoyées en l’air, des tentatives vaines balancées pour essayer de changer les choses. La NBA y pense déjà, forcément. Car elle sait que ce soir, ce ne sont pas les récompenses qui seront attendues mais bien les soupirs de la plupart des observateurs, blasés devant un timing aussi mal géré.

Peut-être, on l’espère, que les NBA Awards vont changer. Que c’est la dernière fois, cette nuit, qu’ils auront lieu fin-juin. La Ligue a toujours réussi à trouver une solution afin de rendre son produit meilleur, il faut qu’elle se penche le plus tôt possible sur cette soirée. Car le cas échéant, c’est même la valeur des trophées qui sera bientôt remise en question…


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