Pascal Siakam a étincelé pour son premier match en Finales NBA : à deux doigts de la perfection, le timing est soigné

Le 31 mai 2019 à 09:15 par Giovanni Marriette

Il faisait partie des mecs que tout le Canada attendait, afin de faire de ce Game 1 des Finales un jour historique. Excellent toute la saison jusqu’à en devenir le principal favori pour le trophée de MIP, dominant au premier tour face au Magic, un peu moins en demi face aux Sixers et encore un peu moins en Finales de Conférence contre les Bucks, Pascalou était sur une pente dangereusement descendante. Question de match-up, de forme, no sé comme dirait l’ami bolivien du Capitaine Haddock. Ce qu’on par contre, c’est que Spicy P a finalement remis le bleu de chauffe au meilleur des moments, et attention parce que ça pique très fort.

Un début de match timide en attaque pour Pascal, mais c’était 1) pour prendre la température et 2) parce qu’il avait des Guerriers à déranger en défense. Parce que Pascal ce n’est pas seulement un attaquant mort de faim, ce n’est pas seulement un grand frère qui en fait des caisses sur NRJ 12, Pascal c’est aussi un Top défenseur capable de gérer aussi bien des post-ups de Draymond Green que des grigris de Steph Curry ou des sorties d’écran de Klay Thompson. C’est comme ça cette année à Toronto, on fait tout ou on ne fait rien, et dans ce mode de jeu Pascal s’est merveilleusement bien fondu cette saison, et donc cette nuit. Une attitude de chien enragé qui nous a très vite rappelé… Draymond Green, mais un Draymond Green avec un bandeau et de très longs bras.  Tiens, devinette : pour Pascal Siakam, qu’est-ce qu’un shoot pris au deuxième quart-temps avec un peu trop de bras dans la gueule ? Tic,tac, tic-tac, tic-tac… réponse : sa seule mauvaise décision en attaque de tout le match. Tout simplement. Car cette nuit Pascalou a été parfait du début à la fin, présent en défense comme en attaque, à la finition comme à la distribution, mettant sous l’éteignoir un Draymond Green pourtant pressenti comme son possible futur père d’adoption dans cette série…

32 points à 14/17 dont 2/3 du parking de Yaoundé et 2/2 aux lancers, 8 rebonds, 5 passes, 1 steal et 2 contres en 40 minutes

Son chef d’œuvre ? Il nous l’offrira au cours du troisième quart-temps, un comble lorsque l’on connaît l’habituelle propension des Warriors à s’approprier le retour des vestiaires. Toujours plus vite, toujours plus en réussite, Pascalou va tour à tour faire passer Draymond Green pour Carlos Boozer et DeMarcus Cousins pour un Alexis Ajinca du pauvre. Pauvre l’est aussi Draymond Green ce matin, qui pourra toujours occuper son vendredi en revisionnant la mixtape qu’il a pris sur la tronche cette nuit, un fait pourtant rarissime dans la vie de l’intérieur sosie de l’âne de Shrek. Post-up, hook, drive tout en vitesse et pour finir… énorme crêpe contre la planche, Siakam is the new Dray’s nightmare, dédicace à Mme Salter ma prfo d’anglais en sixième. Toujours le bon geste lorsque le copain est démarqué, des moves de patron et une intensité folle de la première à la dernière de ses 40 minutes passées sur le parquet, et voilà comment on dessine les contours de l’une des plus belles soirées de sa vie. Loin de son career high à 44 pions, mais tellement plus notable en raison de l’importance du match bien sûr… Une perf majestueuse donc, terme à mettre également au crédit de compagnons de galères mins habitués à ce genre de phrases : messieurs Danny Green aka le retour du Jedi et… Marc Gasol, qui a justifié en un match sa présence à Toronto.

Match de mammouth pour le Pascalou, qui lance donc sa première finale NBA de la meilleure des manières. Attention au retour de flamme de Californiens qui n’avaient pas prévu que le piment serait si épicé mais les Raptors sont prêts et ont prévus les pince à linge. L’image est assez brumeuse, on espère que vous l’avez, en tout cas nous on garde l’image de ce grand Camerounais qui, s’il n’est peut-être pas le meilleur basketteur de son pays, est en tout cas le meilleur camerounais à jouer une Finale NBA. Elementaire, mon cher Pascal.