La prolongation de Malcolm Brogdon à Milwaukee : un sujet tendu, jouable, mais inévitable dans le Wisconsin
Le 28 mai 2019 à 02:39 par Bastien Fontanieu
C’est un des joueurs qui a plutôt bien fait son boulot lors de cette série perdue contre Toronto. C’est aussi un des joueurs dont Milwaukee va devoir s’occuper cet été, en étant agent-libre : Malcolm Brogdon va forcément passer par la banque en juillet.
Mais alors quelle banque ? Telle est la grande question. Depuis son arrivée en NBA, Brogdon a séduit ses observateurs et ne cesse d’impressionner. Pourtant choisi au deuxième tour de la Draft 2016, Prez a d’abord réalisé une saison rookie de toute bôté en finissant même avec le plus prestigieux des jeunes trophées entre ses mains. Rookie de l’année quand t’es pas attendu au tournant, paye ton compétiteur. Si la deuxième saison a été plus compliquée pour lui comme pour son équipe, la troisième fût celle de l’explosion, Malcolm étant une des grandes et belles raisons de l’immense campagne offerte par Mike Budenholzer et ses hommes. On rappelle, pour ceux du fond qui n’écoutent rien, Brogdon vient de claquer plus de 14 points, 4 rebonds et 3 passes de moyenne, à 51% au tir, 43% de loin et 93% aux lancers. Ouais, une saison en 50-40-90 sur les lignes extérieures de Milwaukee, ce genre de production qui peut expliquer le carnage réalisé par les Bucks ces sept derniers mois. Malheureusement, une vilaine blessure a empêché le joueur de vivre une année parfaite, son retour dans l’effectif se faisant pendant les Playoffs face aux Celtics. Une fois Boston envoyé en vacances, Malcolm a fait de son mieux en finale de conférence afin d’aider son équipe à tenir la baraque, notamment lorsque ce bon Eric Bledsoe faisait de son mieux pour cramer la toiture. Très bon sur les deux premiers matchs de la série, au top sur les Games 3 et 5, Brogdon s’est dépatouillé dans la défense des Raptors mais c’est tout Milwaukee qui s’est effondré avec quatre défaites consécutives. Déçu, forcément, le joueur de troisième année a quitté le Canada tête baissée. Mais il sait qu’il a tout donné jusqu’ici pour se faire une belle place en NBA, et cet été Malcolm aura une grosse carte à jouer. En effet, en tant que joueur drafté au second tour (36ème choix), Brogdon peut négocier un nouveau contrat et il ne va certainement pas se gêner. Mais est-ce que le garçon prolongera l’aventure avec Giannis et compagnie ?
Lorsqu’il lui a été demandé ce qu’il aimerait voir se dérouler lors de la free agency de cet été, Malcolm Brogdon a dit, “je ne sais pas, on verra.” Il a poursuivi, en indiquant que sa concentration était surtout sur le fait de progresser pendant l’intersaison, et perdre un peu de poids.
Inutile de tenter une lecture entre les lignes, déjà il n’y a pas assez de matos pour le faire, et puis surtout on parle d’un joueur extrêmement intelligent et sachant s’exprimer, ce n’est donc pas demain matin que Brogdon va dévoiler ses cartes. Il y a quatre ans, en 2015, un autre joueur polyvalent et diablement important pour son équipe avait vécu la même aventure. Draymond Green, à Golden State. Après des débuts moins médiatisés que ceux de Malcolm, le couteau-suisse des Warriors avait intégré le cinq majeur de Steve Kerr, envoyant David Lee sur le banc, et permettant aux Dubs d’atteindre une toute nouvelle dimension. Drafté en 2012 et sacré champion en 2015, Green était un joueur drafté au second tour qui avait été déterminant dans la réussite des siens. Cet été-là, Draymond avait négocié une prolongation à 82 millions sur 5 ans, le genre de deal qui peut paraître faible aujourd’hui mais doit être aussi expliqué de manière pragmatique. Lorsque vous êtes un joueur du second round, c’est tant mieux si vous vous en sortez dans votre équipe, mais tout peut changer en l’espace de quelques mois. Il faut donc mettre de l’or au coffre dès que possible, et choper un contrat garanti. Brogdon, s’il sera fortement demandé dans plusieurs franchises, aura certainement une approche similaire. Plus il peut assurer ses arrières, mieux c’est. La chance côté Bucks, c’est que les Bird Rights du joueur leur appartiennent, donc le chéquier ne sera pas humide au moment de signer. Mais Malcolm est-il parfaitement satisfait de son rôle sous Budenholzer ? Veut-il encore plus d’exposition ailleurs ? Normalement, Brogdon devrait très logiquement rester dans le Wisconsin et continuer l’aventure excitante entamée cette année, mais rien de confirmé pour l’instant.
Aux côtés de Khris Middleton et de Brook Lopez, Malcolm Brogdon est l’agent-libre que les Bucks doivent impérativement conserver. Peut-être encore plus que le pivot, quand on voit le talent que possède l’arrière. Affaire à suivre début juillet.
Source : ESPN Midwest