Brad Stevens assume et porte le chapeau après l’échec de la saison des Celtics : “J’ai été mauvais”

Le 09 mai 2019 à 13:23 par Nathan Grenouilleau

Brad Stevens
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Qui pouvait se douter que les hommes de Brad Stevens se feraient sèchement sortir 4-1 en demi-finale de Conférence à l’aube de cette saison 2018-19 ? Sans doute pas grand monde, mais c’est pourtant bien comme ça que la série face aux Bucks s’est terminée cette nuit. Une nouvelle grosse défaite dans le Wisconsin et ce sont des celtes culs rouges qui sont rentrés à Boston en préparant leurs vacances estivales. Si les critiques pleuvent sur Kyrie Irving, Brad Stevens a lui préféré désigné un tout autre responsable… qui n’est autre que lui-même. 

Qu’elle a dû être longue cette saison pour les fans des Celtics. Promis à jouer les premiers rôles après une saison 2017-18 extrêmement positive, la bande d’Uncle Drew n’a finalement pas cessé de décevoir au fil des mois. Irrégularité, aussi bien entre deux matchs qu’entre deux mi-temps, fragilité et déclarations douteuses en veux-tu en voilà, voici comment on pourrait résumer la saison du côté de Boston. La première place de la Conférence Est ? Ils en étaient loin, très loin même puisqu’il aura fallu attendre les derniers jours de la saison régulière pour les voir gratter une bien maigre quatrième place. Et les Finales NBA, si plausibles en début de saison ? Hormis quelques fans de la première heure rassurés par le 4-0 infligé à Indiana au premier tour, plus grand monde n’y croyait. Cette saison des C’s n’aura donc été que frustration et déception, mais comment l’expliquer ? Si Kyrie Irving est, à juste titre, la cible de nombreuses critiques tant il n’a pas respecté son statut de leader et de meilleur joueur de l’effectif, il ne faudrait pas oublier de parler du cas Brad Stevens. Oui, toutes les éloges qui ont pu être faites au gourou celte ces dernières saisons ne sont pas reconductibles cette année. Emmener un groupe de soldats sans véritable superstar en finale de Conférence, c’était splendide. Retourner en finale de Conférence l’année suivante avec un effectif chamboulé, rajeunit et finalement privé de ses deux stars, c’était peut-être encore plus admirable. Ce sont ces parcours magnifiques qui ont forgé la réputation de l’ancien coach universitaire, et ce sont également eux qui ont laissé penser qu’avec un groupe aussi complet cette année, l’ancien de Butler ne pourrait rien faire d’autre que créer une armée bien flippante capable de rouler sur la concurrence. Apparemment, nous nous sommes tous plantés, comme il l’a avoué en conférence de presse dans des propos rapportés par ESPN.

“Je serai le premier à dire que cette saison a été la plus éprouvante en tant que coach pour moi. J’ai été mauvais. En tant que coach, si ton équipe ne trouve pas son équilibre, c’est de ta faute. Je vais donc m’attacher à voir comment on peut s’améliorer.”

Cette saison, c’est un mélange de plein de petites choses qu’il a semblé manqué à Brad Stevens. Il l’a lui-même mentionné, il n’a jamais réussi à trouver le meilleur équilibre possible pour son équipe. Comment répartir les responsabilités ? Quelle hiérarchie offensive dessiner ? Quel cinq majeur mettre en place ? Comment ne pas frustrer untel ? Les casse-têtes se sont multipliés et force est de constater que l’homme à la tête d’elfe n’a pas su les résoudre, ou tout du moins pas complètement. Utiliser au mieux un soliste offensif comme Uncle Drew lorsque l’on est adepte d’un jeu de passe fluide et d’une circulation de balle permanente peut s’avérer plus compliqué que prévu. Devoir gérer les égos lorsque l’on est habitué à diriger une équipe de soldats qui ne rechignent devant rien, ce n’est également pas chose aisée. Oui, mais Brad Stevens le savait. Pour la première fois de sa carrière, il avait entre ses mains tout au long de la saison un artiste qui a besoin de monopoliser la gonfle pour exploiter tout son potentiel. Pour la première fois de sa carrière également, il avait un roster bourré de talent, ce qui allait l’obliger à mettre sur le banc certains mecs qui seraient titulaires dans un paquet d’autres franchises. Tous les ingrédients nécessaires à la construction d’une grande équipe étaient là, il suffisait juste de les faire fonctionner ensemble. Faire des miracles avec peu, c’est super, mais lorsque l’on a le matos nécessaire pour faire encore mieux, on ne doit pas se louper. Les capacités d’adaptation de Brad Stevens étaient assez impressionnantes les saisons précédentes, et que dire des systèmes de jeu léchés qu’il avait l’habitude de nous mettre en place à chaque sortie de temps-mort. Oui, mais le coach des Celtics n’a jamais semblé être en mesure de reproduire ces prouesses avec un groupe plus fort, plus complet, plus difficile à gérer. Les résultats en dent de scie de Boston ne sont donc au final que le reflet du manque de maîtrise dont a fait preuve coach Stevens cette saison. Si certains joueurs sont loin d’être irréprochables, c’est bien celui que Pop himself a salué à plusieurs reprise qui doit être pointé du doigt quant à l’absence d’une quelconque alchimie dans cette équipe des Celtics. Brad Stevens se devait de trouver l’équilibre parfait pour faire avancer la machine celte, il ne l’a pas fait. Du gâchis ? Certainement.

Une profonde remise en question, voilà ce qui attend Brad Stevens cet été. Le coach celte ne s’est pas démonté et a parfaitement assumé ses responsabilités. Le principal artisan de cette saison décevante ? Il considère que c’est lui. Désormais, il n’en tient qu’à lui de tirer de cet échec les leçons nécessaires pour ne pas reproduire les mêmes erreurs à l’avenir.  

Source texte : ESPN