Damian Lillard tient sa revanche : duel remporté haut la main face à Westbrook, qualif pour les demi, 2018 paraît tellement loin

Le 24 avr. 2019 à 16:02 par Nicolas Meichel

Lillard NBA
Source image : NBA League Pass

Humilié au premier tour des Playoffs par New Orleans la saison dernière et complètement dominé par le meneur des Pelicans Jrue Holiday, Damian Lillard attendait avec impatience l’opportunité de se racheter en postseason. C’est chose faite, et avec la manière. 

Il y a un an, quasiment jour pour jour, Damian Lillard vivait sans doute le pire moment de sa carrière. Une humiliation, une leçon, une gifle. Le 21 avril 2018, le meneur des Blazers quittait les Playoffs la tête basse, au fond du trou. A l’image de son équipe, il avait été complètement dominé dans la série du premier tour face aux Pelicans. Pourtant, Portland avait terminé troisième de l’Ouest, comme cette saison, avec 49 victoires au compteur en saison régulière. La bande à Dame était donc favorite à travers sa belle place sur le podium, mais elle n’a jamais vu le jour contre Anthony Davis, Jrue Holiday et compagnie. 4-0, un sweep net et sans bavure. Et le pire dans tout ça pour Dame, c’est qu’il était le symbole parfait de cet échec cuisant. Une superbe campagne en régulière, couronnée par un spot dans la All-NBA First Team ainsi qu’une quatrième place au classement de MVP, et puis le trou noir. Étouffé par Jrue Holiday et le reste de la défense des Pelicans, Dame Dolla avait sorti une série de Playoffs indigne de son talent. Aucun match à plus de 20 pions et une moyenne de seulement 18,5 points, à 35,2% au tir et 30% du parking, le tout avec quatre pertes de balle par match. Cette série, elle a clairement terni le statut de Lillard parmi l’élite de la ligue. De plus, elle a fait oublier en l’espace de quelques jours seulement la campagne solide des Blazers, incapables de se faire une place parmi les poids lourds de l’Ouest. Une terrible expérience donc pour le sniper de Portland et son équipe, mais une expérience qui a permis d’avancer.

“Il faut traverser des choses [pour progresser]. On a eu quelques échecs, quelques défis à relever et je pense avoir eu du succès en postseason, mais la saison dernière c’était l’échec ultime pour nous. Je pense que lorsque vous vivez ce type d’expériences, vous êtes bâtis pour cela.”

– Damian Lillard, après le Game 5 (via ESPN).

C’est pour cette raison qu’on attendait Damian Lillard au tournant pour ce premier tour de Playoffs. Il devait effacer cet épisode, il devait se racheter, sous peine de se retrouver avec une étiquette de choker sur le front. C’est en Playoffs que se construisent les réputations, bonnes ou mauvaises. De plus, avec Russell Westbrook en face, lui aussi dans une telle situation après l’élimination du Thunder au premier tour des Playoffs 2018, il n’avait pas le droit de se rater, surtout au vu de la rivalité grandissante entre les deux superstars cette saison. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Dame a posé ses couilles sur la table pour donner une leçon à Brodie et fermer des bouches. Dans l’attitude, dans le leadership, dans les performances, Lillard a surclassé Westbrook et c’est l’une des grandes raisons qui expliquent la victoire des Blazers face au Thunder en cinq matchs. Evidemment, le grand moment de la série, celui qui a enflammé toute la planète basket, c’est l’invraisemblable buzzer-beater de la nuit dernière pour aller chercher les 50 points et la qualif mais dès le premier shoot de la série, on a senti un Dame Dolla en mission. Un tir rentré de très très loin pour ouvrir le Game 1, une bombe mythique pour conclure au Game 5, et une domination indiscutable durant l’ensemble de la série. Ses statistiques face au Thunder ? 33 points et six caviars de moyenne, à 45,3% au tir dont un magnifique 46,9% du parking, avec une ribambelle de shoots insensés. Le jour et la nuit par rapport à l’année dernière. Et puis on n’oublie pas non plus ce qu’il a montré en défense, comme lors de la deuxième manche par exemple, où il a bien fait chier Westbrook en montrant une intensité exemplaire. Bref, une partition complète et de très haut niveau, accompagnée par de nombreux coups de génie dont il a le secret.

Une réussite sur le plan individuel donc, mais surtout sur le plan collectif. Car au final, c’est ça que l’on retient. Avec la terrible blessure de Jusuf Nurkic en fin de saison régulière, les Blazers ne partaient pas vraiment favoris malgré leur statut de troisième meilleure équipe au classement. Une nouvelle élimination au premier tour n’aurait donc pas été scandaleuse en soi, en particulier contre un Thunder certes irrégulier mais porté par Paul George et Russell Westbrook. Sauf que Damian Lillard n’est pas le genre de mec à se chercher des excuses et il ne voulait pas revivre le scénario de la saison passée, Nurkic ou pas Nurkic. Quand ce dernier a quitté ses coéquipiers sur une civière ce maudit soir du 25 mars, Dame Dolla était évidemment sous le choc, comme tout le monde. La différence, c’est qu’il ne s’est jamais mis dans une position de victime, il ne s’est jamais laissé abattre. Idem quand CJ McCollum s’est blessé au genou face aux Spurs mi-mars. Non, ce qu’il a fait, c’est qu’il a responsabilisé ses gars, en leur faisant confiance, en leur donnant des opportunités. ‘Ok on a des mecs importants qui sont à l’infirmerie, mais chacun est capable de step-up pour compenser ces pertes’. Voici le message prôné par Lillard lors des dernières semaines de saison régulière. Et grâce à ça, contre presque toute attente, les Blazers sont allés chercher cette place sur le podium de l’Ouest, avant d’aller taper Oklahoma City en cinq matchs au premier tour des Playoffs. L’équipe de Terry Stotts a progressé dans le collectif et est devenue plus profonde qu’auparavant, et Lillard a joué un rôle essentiel là-dedans. Si les Blazers font aujourd’hui partie du Top 4 du Wild Wild West, c’est loin d’être un hasard.

A travers ses performances de malade dans ce premier tour de Playoffs contre Oklahoma City, Damian Lillard a parfaitement répondu après le flop de la saison dernière. Une réponse à la hauteur du talent du garçon, qui ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Quelque chose nous dit qu’il n’a pas fini de nous faire sauter du canapé. 


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