Bilan de saison 2019, version Wizards : l’asile de Washington n’a pas tenu plus de quelques heures

Le 19 avr. 2019 à 12:34 par Benoît Carlier

Wizards
Source image : @Wizards

Dans la catégorie des déceptions, Washington fait probablement partie des équipes qui ressortent le plus cette saison. La faute à une gestion douteuse d’abord mais aussi et surtout à cause des blessures qui ont valu une prescription d’anti-dépresseurs aux fans des Wizards pour quelques années.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Avec un roster aussi talentueux que fragile psychologiquement, on s’attendait à en voir des vertes et des pas mûres du côté de la Maison Blanche cette année. Mais les arrivées de Dwight Howard et d’Austin Rivers pour compléter l’effectif mis à la disposition de Scott Brooks nous rendaient plutôt optimistes quant à la saison des Sorciers qui promettaient déjà de faire mieux que l’élimination du premier tour contre les Raptors en 2018. 47 victoires pour 35 défaites, c’est ce qui était annoncé par la rédaction qui voyait donc D.C. flirter avec le podium de l’Est si aucun fait divers ne venait perturber le quotidien de John Wall et ses potes.

Ce qui s’est vraiment passé :

Des faits divers, il y en a eu quelques-uns dans la capitale cette saison. Quand on a autant de grandes gueules dans un vestiaire et que la plupart sont susceptibles de devenir agents-libres dans un an, l’équilibre collectif est précaire et on s’en est rendu compte dès le mois d’octobre. Avec neuf défaites lors des onze premiers matchs de la saison, on comprend que la saison va être plus longue que prévue à la Capital One Arena. Mais les Wizards ont une semi excuse puisque Dwight Howard est bloqué à l’infirmerie pour des problèmes au dos. Malheureusement, la blessure va s’empirer et Superman n’apparaîtra qu’à neuf reprises avec un maillot de Washington sur les épaules. De quoi regretter son choix d’avoir préféré rejoindre son pote, John Wall, plutôt que les Warriors pendant l’été. Dans le même temps, Ernie Grunfeld annonce que personne n’est intouchable dans l’effectif et que des surprises pourraient avoir lieu pendant la saison, notamment avant la trade deadline du mois du février. Austin Rivers et Kelly Oubre Jr. sont les premiers à sauter pour faire un peu de place à Trevor Ariza. Manque de bol, John Wall met un terme à sa saison juste après Noël pour se faire opérer du pied et la franchise change officiellement de cap pour tanker en bonne et due forme. L’arrivée de Jabari Parker et Bobby Portis en échange d’Otto Porter Jr. et la saison All-Star de Bradley Beal ne changeront pas grand-chose, les Wizards terminent avec le sixième pire bilan de la Ligue, juste devant les cancres que sont les Knicks, les Suns, les Cavaliers, les Bulls et les Hawks. Triste saison.

L’image de la saison :

Thomas Bryant

Quand le meilleur souvenir de ta saison est un game-winner de Thomas Bryant lors du London Game face aux… Knicks.

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Thomas Bryant

Drafté au second tour par le Jazz en 2017, c’est finalement aux Lakers qu’il a découvert le monde de la NBA. Auteur de quinze petits matchs lors de sa saison rookie, il est libéré par Los Angeles et les Wizards en profitent pour faire un petit pari peu risqué au vu du salaire de ce jeune pivot à qui l’on promet des miettes derrière Dwight Howard et Ian Mahinmi. Mais puisque la logique et les Wizards sont deux mots qui ne vont pas ensemble, le sophomore profite des blessures des uns et du manque de forme des autres pour s’imposer comme l’intérieur titulaire de son équipe grâce à son hustle et son volume dans la raquette. Washington en a même fait sa priorité de l’été et c’est tout à fait mérité.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Otto Porter Jr.

Chaque année on lui demandait de faire un peu plus, chaque année on a été déçu. Aujourd’hui il ne concerne même plus Washington, mais son début de saison est tout de même à signaler car il explique en partie les galères vécues par les Wizards. Il n’y a qu’à voir son apport depuis qu’il est à Chicago pour comprendre qu’il n’était pas à 100% à la Maison Blanche. Les torts sont sûrement partagés avec le coach, mais le troisième choix de la Draft 2013 restera toujours un échec dans sa première franchise NBA. Au moins, son trade chez les Bulls permet aux Wizards de récupérer un peu de flexibilité financière.

La vidéo de la saison :

Un peu de fun dans une saison bien triste.

Ce qui va bientôt se passer :

Ernie Grunfeld a été libéré de ses fonctions après seize années passées à la tête de la franchise et on souhaite bien du courage à celui qui va arriver derrière lui. Car avec la faible marge de manœuvre dont il disposera cet été et en prenant en compte le forfait de John Wall pour la majeure partie de la saison prochaine, ce n’est pas tout de suite que les Wizards vont revenir faire mumuse sur le podium de la Conférence Est. Problème, Washington ne peut pas se permettre d’attendre son meneur non plus car Bradley Beal pourrait vite avoir envie d’aller voir ailleurs si les résultats ne suivent pas. Le point positif, c’est que le futur président des opérations basket pourra difficilement faire pire que son prédécesseur.

C’est pas la joie à Washington et ça ne devrait pas s’arranger tout de suite. On a du mal à trouver des raisons de se réjouir pour les fans des Wizards qui vont devoir prendre leur mal en patience tout en voyant Kelly Oubre Jr. et Otto Porter Jr. cartonner dans leur nouvelle équipe. Vaste programme.