Ça s’est passé un 18 avril : les débuts fracassants de Derrick Rose en Playoffs, une perf all-time à Boston !

Le 18 avr. 2019 à 18:00 par Nicolas Meichel

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On dit souvent que les légendes s’écrivent en Playoffs, quand l’enjeu est décuplé et que l’intensité monte de plusieurs niveaux. Quand on pense aux meilleures performances individuelles, on pense surtout à celles qui ont été réalisées en postseason. Et l’une d’entre elles est signée Derrick Rose, le 18 avril 2009.

Pour certains, les Playoffs sont l’occasion de se surpasser face à la pression, de rentrer dans une nouvelle dimension, voire même de rivaliser avec les légendes de la NBA. Pour d’autres, cette même pression devient trop importante pour évoluer au niveau attendu et c’est pourquoi certains joueurs possèdent une étiquette négative sur le front. Dès son premier match de postseason, Derrick Rose a montré qu’il faisait partie de la première catégorie. Le 18 avril 2009, le kid de Chicago a fait ses grands débuts sur la plus grande scène du basket US. A l’époque, il n’était que rookie et sortait d’une belle première saison sous les couleurs des Bulls, sa franchise de cœur. Sélectionné par les Taureaux avec le premier choix de la Draft 2008, obtenu suite à un gros coup de chatte lors de la loterie cette année-là, Derrick avait répondu aux attentes sur le plan individuel avec une campagne à 16,8 points et 6,3 passes décisives, le tout à 47,5% au tir. Mais surtout, il avait aidé Chicago à retrouver les Playoffs après une saison 2007-2008 ratée et caractérisée par pas mal de turbulences. Grâce en partie à son arrivée mais aussi quelques transferts judicieux juste avant la trade deadline, les Bulls remportèrent huit victoires de plus pour finir avec un bilan de 41 succès pour autant de défaites et une septième place à l’Est. Résultat, un premier tour à venir face au champion en titre, les Boston Celtics. Bienvenue en Playoffs D-Rose.

C’est donc au TD Banknorth Garden que tout commence pour lui. Malgré l’absence de Kevin Garnett, le leader défensif et émotionnel des Celtics version Big Three, l’équipe de Boston est évidemment favorite face aux Bulls de Derrick, Joakim Noah & Cie. Mais lors du Game 1, les Taureaux vont rivaliser avec les Verts et c’est tout Beantown qui va découvrir le phénomène sorti tout droit de Chi-town. Première possession de la rencontre pour Rose, c’est une passe alley-oop pour Jooks en contre-attaque. Le ton est donné. Le meneur des Bulls implique bien ses coéquipiers en début de match, puis se met à scorer en fin de premier quart-temps. Deux lancers francs pour se chauffer, un shoot juste à l’intérieur de la ligne à trois points suivi d’un and-one en transition, puis deux lancers supplémentaires. Pas mal comme entrée en matière non ? Dans le second quart, il se montre un peu plus discret au scoring mais continue à faire jouer les autres. Les Bulls mènent de neuf points à la pause. Et puis en deuxième mi-temps, on va assister à un véritable festival de sa part. The D-Rose Show. Shoot en déséquilibre, runner, tir extérieur, lay-up main gauche, lay-up main droite, crossovers… Derrick fait la totale à l’une des meilleures défenses de la NBA, à seulement 20 piges et dans l’une des salles les plus chaudes de toute la ligue. La seconde période du numéro 1 de Chicago est un chef d’oeuvre, d’autant plus qu’il se montre bien clutch dans le money-time. Alors que les Celtics ont réussi à gratter leur retard malgré les exploits répétés du rookie des Bulls, ce dernier prouve qu’il possède de grosses cojones avec d’abord un lay-up pas facile à -1 à trente secondes de la fin, puis un 2/2 aux lancers pour donner un point d’avance à son équipe. Comme dirait Charles Barkley, la pression, c’est ce qu’on met dans les pneus. Derrière, Boston revient toutefois à égalité et les deux équipes doivent se départager en prolongation. Durant celle-ci, Rose ne score pas mais délivre deux assists sur les quatre paniers inscrits par Chicago. Les Taureaux s’imposent 105-103, et Derrick vient de rentrer dans la légende des Playoffs.

36 points, quatre rebonds et 11 caviars au compteur, à 12/19 au tir et un parfait 12/12 aux lancers. Voici la première ligne de stats de Derrick Rose en postseason. Juste énorme. Combien de joueurs sont capables de sortir une telle performance en Playoffs ? Pas des masses. Et quand on prend en compte le fait qu’on parle ici d’un rookie, on rentre dans la catégorie all-time. C’est simple, seulement un autre joueur a réussi à marquer autant de points pour ses débuts en postseason dans l’histoire de la NBA. Son nom ? Kareem Abdul-Jabbar, avec 36 pions inscrits le 25 mars 1970 dans une rencontre entre les Milwaukee Bucks et les Philadelphia 76ers. Quand vous êtes mentionné aux côtés de KAJ, c’est que vous n’êtes plutôt pas mauvais au basket. Le 18 avril 2009, Derrick Rose a fait mieux que Wilt Chamberlain ou Tim Duncan, qui avaient respectivement scoré 35 et 32 points dans leur premier match de Playoffs. Ça vous montre un peu l’ampleur de sa perf. Au final, les Bulls se sont inclinés face aux Celtics en sept matchs après une série tout simplement épique, mais le match de D-Rose restera dans les mémoires. Ce jour-là, le meneur de Chicago a montré à quel point il était spécial. La suite, on la connaît. Une ascension fulgurante avec un premier All-Star Game en 2010 puis ce fameux titre de MVP l’année suivante, jusqu’à cette foutue blessure au genou qui a fait dérailler sa carrière le 28 avril 2012.

Jamais, jamais on n’oubliera les débuts de Derrick Rose en Playoffs. Un match historique pour un phénomène qui a pris d’assaut la NBA lors de ses premières années dans la grande ligue. Les regrets seront éternels par rapport à ses nombreuses blessures, mais cette performance l’est également. 


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