Giannis Antetokounmpo marche sur les Sixers : 45-13-6-5, une performance de MVP, tout simplement
Le 05 avr. 2019 à 05:11 par Bastien Fontanieu
C’était le match le plus attendu de la soirée. Et au final ? C’était un des matchs les plus beaux de toute l’année. Les Bucks se sont imposés de justesse à Philadelphie, derrière un Giannis Antetokounmpo hors normes.
Difficile de retenir ces mots quand on vient de perdre un marathon aussi succulent, mais les Sixers doivent relever la tête. Pour une raison simple, l’équipe de Brett Brown a tenu le regard avec la meilleure équipe de toute la NBA cette saison, pendant quasiment 48 minutes, et à un niveau assez exceptionnel. Fin-mars, on avait déjà eu droit à un chef d’oeuvre du côté de Milwaukee, match finalement remporté par Joel Embiid et sa bande malgré la cinquantaine plantée par le Freak, cette fois on a pris double-tarif. Magnifique, d’exécution, de discipline, d’intensité, de patience et de qualité de jeu, ce match était un avant-goût exquis d’une potentielle finale de conférence à l’Est. No disrespect envers Toronto et leurs Raptors, il y aura une sacré bataille dès les demi-finales début-mai, cependant il y avait quelque chose de supérieur à la norme dans ce que Sixers et Bucks ont offert cette nuit, quelques jours après un classique. Dès le début de match, Eric Bledsoe se faisait exclure en faisant du dodgeball avec Embiid, bataille mentale remportée par le Process et gros coup dans les pompes des visiteurs. Mauvais délire. Surtout que côté Sixers, pendant que Joel réalisait un sacré chantier avec un triple-double complet (34-13-13-2-3), Mike Scott était en feu, JJ Redick également, Ben Simmons était au four et au moulin des deux côtés du terrain, et tout Philly se donnait dans le troisième quart afin de prendre le large. Patience, jeu collectif léché, les gars de Pennsylvanie donnaient tout pour l’emporter. Mais malheureusement pour les copains de la cité de l’amour fraternel, il y avait un monstre en face, à la tête d’une équipe… monstrueuse en face.
Oui, les Bucks sont monstrueux, et ils l’ont montré cette nuit. Oui, Giannis Antetokounmpo est monstrueux, et il l’a encore montré cette nuit. Que faut-il pour faire paniquer cette équipe de Milwaukee ? Il va falloir nous trouver ça, car ce jeudi la formule des Sixers n’a pas marché. Elle a marché 46 minutes, mais il en faut 48 pour éteindre ces foutus Bucks. Que de discipline, de soutien, de jeu propre, de sérénité derrière un leader possédé. Pas de Bledsoe ? Pas de problèmes, George Hill à la rescousse. Pas d’adresse pour Brook Lope ? Pas de problèmes, Middleton et Brown au rapport. Un pépin, une solution, telle est la méthode Budenholzer encore montrée hier soir, avec un niveau d’adaptation à couper le souffle dans une arène hostile, face à une équipe sacrément remontée à bloc. Mais en même temps, quand t’as le très probable MVP de la saison 2018-19 dans ton équipe… comment manquer d’assurance ? Giannis n’a pas envoyé qu’une énorme perf, il a envoyé un message fort en cette fin de saison : c’est mon heure, mon trophée. La bataille reste rude avec James Harden, et le barbu enverra certainement une ligne qui nous rendra dingue en cette fin de semaine. Mais pour ceux qui voulaient un statement game d’Antetokounmpo, il a eu lieu à Philly cette nuit. Jugez plutôt : 45 points, 13 rebonds, 6 passes, 5 contres dont 4 sur Embiid, 0 balle perdue, 13/22 au tir et 21 lancers provoqués. Sans paniquer, sans trembler, sans oublier de contester Joel sur chaque initiative imposante. Milwaukee aurait pu craquer maintes fois, mais Milwaukee a tenu grâce à son groupe, à sa force collective, et à son leader incontesté. Et par le même procédé, Milwaukee a… validé le meilleur bilan de toute la Ligue cette saison grâce à cette victoire. Flawless.
Est-ce qu’on veut une série en 7 matchs entre ces deux équipes ? Absolument. Giannis et Joel s’adorent comme ils nous régalent en duel, le niveau de jeu est exceptionnel entre ces deux franchises et en plus il y a du blabla ainsi que de l’animosité. N’en jetez plus, la coupe est pleine : Bucks – Sixers, si ça tombe fin-mai, ce sera inoubliable.