Bruno Caboclo répond enfin aux attentes : record en carrière cette nuit face au Thunder, ça sent très fort le contrat max
Le 26 mars 2019 à 10:55 par Giovanni Marriette
Depuis le temps qu’on (je) le dit… Éternel bust malgré les attentes (de sa famille) placées en lui au soir de sa Draft en 2014, Bruno Caboclo trainait jusque-là sa peine entre performances faméliques en NBA, messages intéressants en… G League et pétages de plomb en sélection. Mais cette nuit face au Thunder, l’ailier des Grizzlies a enfin prouvé qu’il était de la trempe des plus grands. Et dire que tout le monde se déchire pour savoir qui de James Harden ou Giannis Antetokounmpo sera MVP…
A vrai dire c’est un peu la spécialité des Grizzlies. Nous sortir des mecs d’absolument nulle part, et les (re)lancer au point d’en faire de vrais joueurs de basket, qui (re)goûtent à la vie avec délectation. Bruno Caboclo fait partie de ces gens, son début de carrière ressemblant plutôt à celui d’une cheerlader qu’à celui d’un mec qui pèse un minimum. De Kevin Durant brésilien en juin 2014 à Nick Young guatémaltèque il n’y a qu’un pas, et ce pas Bruno l’avait à de trop nombreuses reprises effectué, décevant tour à tour les Raptors qui lui avaient fait confiance, puis les Kings, et surtout une fanbase qui s’émiettait au fur et à mesure des ses performances invisibles. J’suis pas un bouffon, j’m’appelle pas Bruno chantait jadis un artiste un peu oublié, mais cette nuit l’idole des jeunes a donc rappelé à tous qu’il s’appelait Bruno mais qu’il était loin d’être un bouffon.
La fin de saison en NBA a pour avantage de nous offrir chaque année des perfs assez psychédéliques, notamment quand certaines franchises peuvent profiter de la dernière ligne droite pour envoyer au feu des mecs pas forcément habitués à briller. A ce petit jeu-là ? Bruno a tout compris au film, et il a cette nuit envoyé un message fort à ses détracteurs. Non Bruno n’est pas un immense bolosse et il y avait bien un milligramme de talent planqué dans ses longs bras aux airs de télescopes sud-américains. Jerami Grant et Paul George en défense sur lui ? Rien à secouer, le gamin a fait ce qu’il voulait la nuit passée et c’est en grande partie grâce à lui que Memphis a finalement… battu le Thunder. Kamoulox level beau gosse.
24 points à 8/13 au tir dont 4/7 from Rio et 4/4 aux lancers, 11 rebonds, 2 passes, 1 steal et 1 contre en 35 minutes
Career high explosé, bien sûr, un sourire grand comme ses bras, et le déclic – peut-être – pour un joueur plus souvent habitué à voir son nom accolé à des lol ou des xptdr qu’à des exclamations de fans. Des gros trois sur la gueule de mecs estampillés forts défenseurs, un alley-oop (un peu éclaté mais un alley-oop quand même) en fin de match et même un contre sur PG histoire de grimper un peu plus encore dans la hiérarchie des postes 3 en NBA, et voilà le travail. Le FedEx Forum n’en croit toujours pas ses yeux, et dire qu’un tel joyau était en sommeil dans la région et que Chandler Parsons continue d’avoir du temps de jeu… Prenez l’envergure de Giannis, l’adresse de Stephen Curry et l’éthique de travail de Kobe Bryant et vous avez donc devant vous celui qui pourrait ultra-dominer la Ligue pour au moins dix ans. Est-ce qu’on exagère ? A peine. Est-ce que ça fait plaisir de voir l’un de nos chouchous since le début taper – enfin – un vrai match de basket ? Immensément.
A voir si le Caboclo Game restera comme l’un des one-shot les plus fous de la saison ou si ce match face à OKC représentera l’acte I de sa (re)naissance, mais on a en tout cas une raison de plus ce matin de regarder de près la fin de saison des Oursons. Trop d’amour ce matin, on sait désormais pourquoi les oiseaux chantent en bas de l’immeuble.