Daryl Morey prolongé pour cinq ans aux Rockets : un bon architecte conservé, c’est la base de tout succès
Le 14 mars 2019 à 08:54 par Bastien Fontanieu
En négociation depuis quelques temps avec les Rockets, Daryl Morey a obtenu ce qu’il voulait. Une prolongation de cinq ans dans la franchise texane, afin de continuer la chasse aux Warriors jusqu’à l’obtention d’une bague.
S’il y a bien un homme qui oeuvre jours et nuits pour faire chuter l’empire d’Oakland, c’est lui. On a beau apprécier le taf de Gregg Popovich et de R.C. Buford, on a beau kiffer la bravoure de Russell Westbrook et Steven Adams, on peut ressortir un paquet d’autres noms comme ça qui ont voulu se mettre sur la route des Warriors, mais personne ne s’est autant défoncé que Daryl Morey pour tenter de mettre un terme à la dynastie de Golden State. On l’a bien vu ces derniers mois, le recrutement effectué autour de James Harden a été réalisé afin de s’offrir l’impensable, c’est-à-dire la fin des Dubs comme on les connaît. L’an dernier, le plan machiavélique de Morey semblait parfaitement exécuté, avec une avance de 3-2 en finale de conférence… juste avant que Chris Paul ne se blesse. La suite, on la connaît, une montagne de désespoir pendant que Curry et sa bande sabraient le champagne. Aujourd’hui, les Rockets veulent retenter leur chance face à Golden State, et si la saison en cours a été moins exemplaire que la précédente, il n’empêche que le bilan de Houston et le niveau de jeu sont un cran au-dessus de la moyenne. Morey ne connaît de toute façon quasiment que l’élite, lui qui aurait pu rejoindre les Sixers avant de finalement prolonger à Houston pour terminer le travail commencé. Oui, le plus grand rêve de Daryl serait d’accrocher une bannière tout en haut du Toyota Center, et si possible en marchant sur Golden State au passage. Mais il faudra encore bosser pour y arriver, et cela tombe bien car les Rockets ont annoncé cette semaine que leur GM serait à la tête des opérations pour les cinq prochaines années.
Alors, forcément, quand on voit la manière méticuleuse avec laquelle Morey a construit cette équipe, on a envie de lui donner les clés du cametard en fermant les yeux. Personne n’a autant chamboulé les Warriors de l’ère Steve Kerr que ces Rockets dessinés par leur GM, et ça c’est assez puissant à caler sur un CV. Malheureusement, pour d’autres observateurs, ce qui ressort bien plus est la distribution des contrats l’été dernier. En tête de file, évidemment, Chris Paul qui a été prolongé pour 160 millions sur 4 ans. S’il est encore exceptionnel balle en main et devrait permettre à Houston de rester tout en haut de l’Ouest, difficile de savoir si CP3 vaudra son tarot dans deux ans, lorsque la concurrence aura changé et aura les cannes plus fraîches. Un Big Three à 100 millions de dollars (!!) sur la saison 2020-21 en Capela, Harden et Paul, peut-être qu’on se trompe totalement et il vaudra largement son prix, ou peut-être que le retour de flammes sera violent pour Morey qui devra assumer un contrat boulet pendant des mois. Une chose est sûre, jusque là, c’est que la montée de Daryl dans la hiérarchie des GM est un cas d’école basé sur une analyse poussée des statistiques avancées, et quand on voit la hype qu’a sa méthode on ne peut que comprendre la prolongation tendue par les Rockets. Il y aura encore et toujours du jeu à trois points et en pénétration, surtout si Mike D’Antoni est prolongé cet été, ce qui semble être la priorité de Morey maintenant qu’il a été conservé sur place.
Si vous n’aimez pas la façon dont cette équipe de Houston est construite, fuyez. Si vous pensez que cette franchise peut prendre le relais des Warriors à l’Ouest, applaudissez un homme : Daryl Morey, l’architecte qui a mis en place ces Rockets d’aujourd’hui.
Source : Houston Chronicle