La story d’Élie – Episode #11 : plutôt que de couper des citrons, Élie Okobo file en G League croquer du ballon

Le 10 mars 2019 à 23:28 par Aymeric Saint-Leger

Elie Okobo
Source image : NBA League Pass

Oh my, here we are. Dans le dictionnaire, à côté du terme “ascension fulgurante”, vous trouverez une photo d’Élie Okobo. Le gamin de Bordeaux, passé à la postérité à la mène avec l’Élan Béarnais, a fait le grand saut le 22 juin 2018, où il a été sélectionné par les Suns à la 31ème position de la Draft. Du talent plein les doigts, des rêves de gosse plein la tête, le jeune frenchie débarque aux States avec l’insouciance de la jeunesse. De quoi lui dédier une rubrique bimensuelle afin de suivre son évolution lors de son année rookie dans la Grande Ligue. C’est parti mon Élie, onzième épisode pour l’entrée dans le grand bain.

NBA :

  • 26 février @ Miami Heat (victoire 124 à 121) : DNP
  • 2 mars vs New Orleans Pelicans (défaite 130 à 116) : DNP
  • 3 mars vs Los Angeles Lakers (victoire 118 à 109) : DNP
  • 5 mars vs Milwaukee Bucks (victoire 114 à 105) : DNP
  • 7 mars vs New York Knicks (victoire 117 à 104) : 2 minutes de jeu, 2 points (à 2/5 aux lancers-francs)
  • 10 mars @ Portland Trail Blazers (défaite 127 à 120) : DNP

Statistiques sur la saison NBA: 43 rencontres disputées (11 fois titulaire), 18,1 minutes de jeu, 5,6 points (à 37,8% au tir, 27,4% du parking, 77,5% aux lancers-francs), 2,5 assists, 1,9 rebond, 0,6 interception, 0,1 block, 2,2 fautes, 1,3 balle perdue.

Ce que l’on craignait à la fin du mois de février est malheureusement arrivé. Vous le voyez ci-dessus, ce n’est pas le temps de jeu qui a étouffé Élie Okobo sur les deux dernières semaines. Deux informations sont quand même à retenir lorsque l’on regarde les dernières lignes de stats du Frenchie.

Pour être sorti de la rotation, il a été sorti de la rotation comme il faut, le représentant tricolore des Suns. Sur six rencontres, cinq did not play, et les seules pauvres minutes que Swaggy E a disputé, c’était en toute fin de rencontre face aux Knicks. Seulement du temps de jeu en garbage time contre une garbage team, ce n’est ni reluisant, ni très bon signe pour n’importe quel joueur en NBA.

La deuxième tendance que l’on peut dégager est le regain de forme de Phoenix. Force est de constater que sur les deux dernières semaines, le bilan des hommes de Kokoskov est… positif. Quatre wins en si peu de temps, alors que la franchise n’en compte que quinze depuis le début de saison, c’est fort. On en est presque à se demander si les Suns tankaient vraiment jusqu’alors, ou viennent-ils juste de trouver la recette qui fonctionne avec un Kelly Oubre Jr. en forme, un Booker au niveau, et un Ayton plus mis en lumière. L’arrivée de Tyler Johnson n’est pas forcément anodine pour ce qui est de la tentative de sortie de marasme des Cactus. De plus en plus en place dans cet effectif, il joue une trentaine de minutes par opposition, et s’est bien adapté dans l’Arizona. TJ titulaire qui gère, c’est une gageure à laquelle peu auraient cru. Malgré tout, ça se déroule plutôt bien pour lui, de quoi resserrer l’étau autour des autres meneurs.

# QUINZAINE GALÈRE POUR ÉLIE OKOBO, PLUS QU’UN MOIS À S’ACCROCHER POUR TERMINER UNE SAISON D’APPRENTISSAGE AU PLUS HAUT NIVEAU

Les DNP du rookie français sont explicables par les performances correctes d’un meneur un peu plus expérimenté, mais pas seulement. En concurrence depuis le début de saison avec De’Anthony Melton, dont c’est également la première année dans la Ligue, Élie Okobo est en train de perdre la bataille, si ce n’est la guerre de l’exercice 2018-19. Sur la dernière quinzaine, le freshman ricain ne joue pas des masses non plus. Cependant, il a pris part à cinq des six rencontres des Suns, pour un temps de jeu moyen de quasiment neuf minutes. Rajoutez à cela le père Jamal Crawford qui gratte toujours quelques minutes à la mène en mode combo guard aux côtés de Devin Booker, et cela ne donne tout simplement pas de place à l’ancien Palois. S’incliner face à un mec dont le nom se rapproche du mot effondrement (meltdown pour nos amis non-anglophones), c’est embêtant. Le seum. Élie a le seum. Élie Seumoun (vous l’avez ?)

Passé cette vanne douteuse digne de Mikeline, revenons au parquet. Probablement un peu frustré de ne plus jouer, Swaggy E ne baisse pas la tête, et regarde vers le haut. Vers le nord de l’État même. Assez logiquement, le management de Phoenix (ça existe ça ?) a donc décidé d’envoyer notre Frenchie faire un tour en G League, décision annoncée avant-hier via un communiqué de presse. Il s’agit du troisième passage d’Élie Okobo chez la petite sœur de la NBA, à qui il n’avait pas rendu visite depuis fin décembre 2018. Une occasion pour lui de refaire le plein de confiance et de briller chez les Northern Arizona Suns, avec qui il affiche de solides moyennes : 18,6 points, 7,9 assists, 4,6 rebonds en 36,3 minutes de moyenne par match. Même si ses pourcentages ne sont pas dingues (39,3% au global, 31,9% du parking), et qu’il commet beaucoup de pertes de balle (3,3 par rencontre), ce n’est pas bien grave. Les NAZ portent plutôt bien leur acronyme avec un bilan de 10 wins – 34 losses, ils ne jouent pas grand chose. Le produit de la JSA va donc pouvoir aller s’éclater, avoir le cuir entre les mains quasiment autant que ce qu’il le désire, et c’est quand même l’objectif de cette démarche. Deux, trois, voire quatre matchs, puis un retour dans la Grande Ligue, voilà le schéma qui devrait s’appliquer (on l’espère) pour notre rookie tricolore. Enfin bref, tant qu’il s’éclate et ne finit pas ainsi, ça ira.

Faut vraiment qu’il joue Elie Okobo là. Il commence à s’empater sur le banc. pic.twitter.com/ZbcQiJ2E0H

— SunsFR (@SunsFR) 7 mars 2019

Qu’il puisse exprimer son potentiel dans le roster d’Igor Kokoskov ou pas, une chose est certaine, Élie Okobo est bien intégré dans le groupe. Il a même l’air plutôt copain avec un certain Devin Booker.


Voir cette publication sur Instagram

1️⃣X2️⃣

Une publication partagée par Elie Okobo (@elie_0kb) le

Début d’une bromance entre numéro 1 et numéro 2, un backcourt de BFF ? Mhhh non. On ne peut décemment pas rester ami avec quelqu’un qui te met des trucs comme ça par la gueule.

Now that’s just uncalled for @DevinBook pic.twitter.com/9rzFkdO0O9

— Kellan Olson (@KellanOlson) 5 mars 2019

Sale alley-oop avec la planche, en partant de la ligne des lancers, qui dit mieux ? Et forcément, c’est Swaggy E qui ramasse. Allez, c’est bon signe, tout en étant sérieux, ça se marre à l’entrainement. Remarquable pour une franchise qui a le pire bilan de l’Ouest. La bonne humeur reste là, et du côté d’Élie Okobo, cela montre surtout de l’investissement, du travail et du courage. Le gaucher est focus, il vit basket, et pas uniquement NBA, en témoigne ce post qu’il a retweeté sur son compte Twitter.

#MissionAccomplie
Un immense bravo aux 30 joueurs qui ont qualifié la France à la Coupe du Monde 2019 🙌🙌🙌🙌#TeamFranceBasket #FIBAWC pic.twitter.com/WaclYCiEw9

— Equipe France Basket (@FRABasketball) 24 février 2019

Le 31ème choix de la dernière draft garde la tête sur les épaules. Même si tout n’est pas rose en ce moment, il faut pouvoir relativiser. Ce n’est pas donné à chacun des joueurs choisis au deuxième tour d’avoir un contrat garanti d’entrée dans la Grande Ligue. Et ce n’est pas tout le monde qui a pu être autant titulaire, avoir joué autant de matchs et de minutes dès sa première saison. Surtout du côté des non-américains, et notamment des frenchies.

Classement du nombre de matchs disputés lors de la saison de rookie pour les Français passés en NBA :

  1. Nicolas Batum : 79
  2. Frank Ntilikina : 78
  3. Tony Parker : 77
  4. Boris Diaw : 76
  5. Joakim Noah : 74
  6. Nando De Colo : 72
  7. Mickaël Gélabale : 70
  8. Timothé Luwawu-Cabarrot : 69
  9. Johan Petro : 68
  10. Yakhouba Diawara : 64
  11. Tariq Abdul-Wahad : 59
  12. Kévin Séraphin : 58
  13. Rodrigue Beaubois : 56
  14. Mickaël Pietrus : 53
  15. Rudy Gobert : 45
  16. Élie Okobo : 43
  17. Evan Fournier : 38
  18. Guerschon Yabusele : 33
  19. Alexis Ajinça : 31
  20. Joffrey Lauvergne : 24
  21. Jérôme Moïso : 24
  22. Ronny Turiaf : 23
  23. Axel Toupane : 21
  24. Damien Inglis : 20
  25. Antoine Rigaudeau : 11
  26. Ian Mahinmi : 6
  27. Pape Sy : 3

La saison n’est pas encore terminée pour Élie Okobo, il pourrait ainsi la boucler avec plus de cinquante rencontres au compteur, soit les prémices d’une carrière que l’on souhaite longue et prospère.

# LE PROGRAMME DE SWAGGY E

Deux prochaines semaines :

NAZ Suns :

  • 10 mars vs Texas Legends
  • 12 mars vs Agua Caliente Clippers
  • 15 mars vs Greensboro Hornets
  • 16 mars vs Rio Grande Valley Vipers

Phoenix Suns :

  • 11 mars @ Golden State Warriors
  • 14 mars vs Utah Jazz
  • 16 mars @ Houston Rockets
  • 17 mars @ New Orleans Pelicans
  • 19 mars vs Chicago Bulls
  • 22 mars vs Detroit Pistons
  • 24 mars @ Sacramento Kings

Le programme des deux prochaines semaines est relativement incertain pour Swaggy E. On peut être assurés qu’il jouera face aux Texas Legends dès ce soir. Il pourrait probablement rester en G League pour un match de plus, avant d’éventuellement réintégrer le roster de Phoenix pour l’opposition face au Jazz le 14 mars. Reste à voir comment James Jones et son management gèrent le frenchie. Il paraîtrait plausible qu’il puisse trouver quelques minutes à gratter face à des équipes relativement faibles comme New Orleans ou Chicago.

Souhaitons simplement qu’Élie Okobo puisse faire quelques apparitions supplémentaires sous le maillot des Phoenix Suns cette saison, afin de clôturer de manière correcte sa saison rookie. Swaggy E traverse une phase difficile depuis quelques semaines, espérons deux-trois éclaircies dans le ciel de l’Arizona, afin que le jeune cactus puisse s’épanouir encore un peu mieux pendant cet exercice 2018-19, mais également pour ceux d’après. La belle histoire continue de s’écrire pour Mr Okobo, rendez-vous le dimanche 24 mars pour le douzième volet de la story d’Élie.

Source texte : Twitter/@FRABasketballnba.com, Twitter/@SunsFR, Instagram/@elie_0kb, Twitter/@KellanOlson