La story d’Élie – Episode #10 : ça sent le sapin pour le jeune cactus tricolore, Élie Okobo doit poursuivre ses efforts

Le 24 févr. 2019 à 17:53 par Aymeric Saint-Leger

Elie Okobo, Draft
Source image : YouTube/France 3 Pau

Oh my, here we are. Dans le dictionnaire, à côté du terme “ascension fulgurante”, vous trouverez une photo d’Élie Okobo. Le gamin de Bordeaux, passé à la postérité à la mène avec l’Élan Béarnais, a fait le grand saut le 22 juin 2018, où il a été sélectionné par les Suns à la 31ème position de la Draft. Du talent plein les doigts, des rêves de gosse plein la tête, le jeune frenchie débarque aux States avec l’insouciance de la jeunesse. De quoi lui dédier une rubrique bimensuelle afin de suivre son évolution lors de son année rookie dans la Grande Ligue. C’est parti mon Élie, dixième épisode pour l’entrée dans le grand bain.

NBA :

  • 11 février @ Sacramento Kings (défaite 117 à 104) : 18 minutes de jeu, 6 points (à 2/7 au tir, dont 0/4 du parking, 2/2 aux lancers-francs), 3 assists, 3 rebonds, 3 fautes, 2 balles perdues
  • 14 février @ Los Angeles Clippers (défaite 134 à 107) : 15 minutes de jeu, 4 points (à 1/2 au tir, dont 1/2 du parking, 1/2 aux lancers-francs), 1 assist, 1 faute, 1 balle perdue
  • 22 février vs Cleveland Cavaliers (défaite 111 à 98) : 3 minutes de jeu, 0 point (à 0/1 au tir, dont 0/1 du parking), 1 assist, 1 faute
  • 24 février vs Atlanta Hawks (défaite 120 à 112) : DNP

Statistiques sur la saison NBA: 42 rencontres disputées (11 fois titulaire), 18,5 minutes de jeu, 5,7 points (à 37,8% au tir, 27,4% du parking, 82,9% aux lancers-francs), 2,6 assists, 1,9 rebond, 0,6 interception, 0,1 block, 2,2 fautes, 1,3 balle perdue.

Les semaines s’enchaînent et ne ressemblent pas pour Élie Okobo. Ce dicton s’applique malheureusement dans le mauvais sens pour notre Frenchie actuellement. Après un mois de janvier de bonne facture, il trinque et commence à payer l’addition, surtout au niveau du temps de jeu. Alors qu’il était régulièrement autour ou au-dessus des vingt minutes sur le parquet, cela s’est réduit drastiquement sur ses dernières sorties. C’est la dégringolada : 18, 15, puis 3, et enfin 0 minutes sur les quatre dernières rencontres, ça ne sent pas super bon. Un gros DNP sur la feuille de match face aux Hawks dans un espèce de Chiassico, ça blesse. Tout cela s’explique par plusieurs facteurs.

Si Swaggy E n’avait pas eu de did not play depuis le 9  janvier, c’est parce qu’il avait su être convaincant dans son rôle de titulaire au poste un, tout en profitant des aléas qui lui ont été imposés par l’effectif des Suns. Le rookie est tombé dans la seule équipe qui ne possédait que des Jean-Michel Random à la mène, à tel point que l’on en viendrait à regretter l’époque Bledsoe-Dragic-Thomas en concurrence pour le poste de point guard. Ensuite, il s’est avéré, de par les blessures – notamment celle de De’Anthony Melton – que la porte a été ouverte au gaucher. Seul meneur de métier, il tournait avec Devin Booker et Jamal Crawford pour organiser un semblant de jeu à Phoenix, de quoi lui offrir une place de titulaire, et parfois une trentaine de minutes sur les planches. Puis, il faut bien le dire, s’il n’est pas encore régulier au haut niveau, le tricolore est déjà capable de splendides coups d’éclat.

Malgré tout, toutes les bonnes choses ont une fin. À l’approche de la trade deadline, James Jones a ramené un combo guard à la maison, un mauvais signal pour l’ancien Palois. C’est donc Tyler Johnson qui pose ses valises dans l’Arizona, et qui risque de faire vivre une fin de saison assez complexe à Élie Okobo. De plus, De’Anthony Melton vient de revenir de sa blessure à la cheville qui l’aura écarté un mois des terrains. Ainsi, hier soir, le temps de jeu à la mène a été partagé entre les deux joueurs sus-nommés à la mène : 35 minutes pour l’ancien combo du Heat, 14 pour Melton. Souhaitons que la situation ne soit pas figée pour notre Frenchie, et qu’il n’enchaîne pas les DNP, parce que 0+0, ça fait mal à la tête d’Okobo.

# LA FIN DE SAISON S’ANNONCE TENDUE POUR ÉLIE OKOBO, IL FAUT CONTINUER À TRAVAILLER POUR ESPÉRER JOUER ENCORE CETTE ANNÉE 

Il reste désormais 21 rencontres à disputer pour les hommes d’Igor Kokoskov, dans une saison qui ressemble plus à de longues vacances sur la plage, les doigts de pied en éventail, qu’à une vraie et sérieuse année de basketball. Les qualificatifs manquent pour désigner ce qu’est en train de vivre la franchise de Phoenix : marasme, cataclysme, morne, nauséabond, morose, parodie, tragédie, comedy club, tout y passe. Le bilan actuel des Cactus est de 11 victoires pour 50 défaites, avec une petite série de défaites en cours à ne pas piquer des hannetons. La pseudo-hype de l’été est rapidement passée, pour laisser place à la grosse Bertha (non, pas Dirk Nowitzki), le tanking absolu. Le coach champion d’Europe avec la Slovénie n’a pas trouvé de formule pour faire fonctionner son effectif dès cette année, et cela donne un bilan affreux, un fond de jeu non moins balbutiant, et des jeunes pommés attendant des jours meilleurs. À ce rythme-là, on risque peut-être même de battre un record historique, celui du pire bilan all-time de franchise : 16 W – 66 L en 68-69, quand Jamal Crawford était au collège quoi.

Le tanking semble se prolonger éternellement dans l’Arizona. Après trois dernières saisons bien pourraves, à respectivement 23, 24 et 21 victoires, Devin Booker et ses potes vont trouver le moyen de faire encore pire. Chapeau bas. Bien sûr, on connaît l’objectif des Suns pour cette fin d’année : go first pick. Okay, mais en attendant il y a des jeunes joueurs, dont pas mal de rookies à s’occuper et à développer malgré tout. Si comptablement il n’y a plus rien à jouer cette saison, il faut préparer l’avenir, et continuer à bosser pour les minots. S’il y a bien une qualité qu’on ne pourra pas enlever à Swaggy E, c’est celle de bosseur, d’étudiant du jeu, et de bonne mentalité pour progresser vers les sommets.

Student of the game, always. 🏀 🧠 💪 #TimeToRise 🌵 ☀️ pic.twitter.com/DdgIOI3z5F

— Elie Okobo (@ElieOkobo_0) 20 février 2019

Après une première partie de saison plutôt encourageante, parsemée de passages enrichissants en G League, le soleil semble briller légèrement moins pour le jeune formé à la JSA. Tant pis, dans ce type de période, il faut être encore plus courageux et travailleur qu’à l’accoutumée, afin de rester compétitif et de continuer à progresser, tout en essayant d’écarter les nuages afin que le Sun puisse mettre en lumière le Sun. Ahlala, Melton et Johnson, sacrés cumulonimbus. Plus sérieusement, le combo guard est dans sa cinquième année dans la Ligue, et bien qu’il ne soit pas un top player, il est logiquement plus prêt et performant que les deux rookies des Suns à la mène. Le problème pour Élie Okobo s’appelle plus De’Anthony Melton. Première année également, il est quasiment dans la même situation contractuelle que le gaucher tricolore : sous contrat pour 2019-20, puis une Qualifying Offer pour le ricain’, et une année non garantie pour le Frenchie. La concurrence pour la quinzaine de minutes en sortie de banc, elle est là. Pour l’instant, c’est avantage Melton, comme depuis le début du mois de décembre. Alors qu’il ne reste qu’un quart de saison, c’est à Swaggy d’être solide et d’inverser la vapeur, afin que son aventure à Phoenix ne soit pas un calvaire. Parce que bon, on le sait tous, Quand t’es dans le désert, depuis trop longtemps, tu t’demandes à qui ça sert, toutes les règles un peu truquées, du jeu qu’on veut t’faire jouer, les yeux bandés.

Allez, trêve de Jean-Patrick Capdeveille, de calembours et de colin-maillard. La situation n’est pas particulièrement alarmante pour Élie Okobo, bien qu’elle ne soit pas très rassurante. Igor Kokoskov a laissé sa chance au rookie et à sa papatte gauche de s’exprimer, ce qui est une chance en soi. Malheureusement, le Français n’a pas convaincu le Serbe (sans doute une vieille rengaine de championnat d’Europe), et se retrouve confronté à une situation difficile. Est-ce tout simplement que le coach des Soleils préfère aligner d’autres joueurs qu’Élie ? Le Frenchie se heurterait-il d’une certaine manière au rookie wall, une habitude pour les rookies dans cette période de l’année ? Est-ce que l’ancien de la JSA aurait chopé le zona dans l’Ari…zona ? Nous ne connaissons pas la réponse, mais quoi qu’il en soit, il faudrait que les choses évoluent, pour la fin de l’exercice actuel, mais également pour son avenir en NBA. Alors, quel avenir à court terme ? Un retour en G League quelques temps n’est pas à exclure, afin que Swaggy E ait un temps de jeu conséquent. Ce sera toujours plus sympa que de couper les citrons avec Ray Spalding au bout du banc.

On peut également souhaiter que, dans le mode tanking 40 000 proposé par James Jones et l’ensemble du front-office de la franchise, il y ait de la place pour notre Élie Okobo national, afin qu’il puisse encore engranger plus d’expérience en se fritant aux cadors de la Ligue. N’oublions surtout pas qu’il s’agit d’une saison rookie. Il est difficile de briller, d’être bon et régulier dès son arrivée, à part lorsqu’on s’appelle Luka Doncic ou Deandre Ayton. Ainsi, si l’exigence est de mise en termes de travail, d’assiduité et d’apprentissage, on ne peut pas demander au meneur d’être monstrueux tous les soirs. Être patient, à l’écoute des anciens, voilà ce que fait très bien Swaggy E. Puis, à 21 ans, il a encore toute sa carrière devant lui. La caravane est loin d’être passée, d’autres opportunités vont se présenter. Souhaitons simplement qu’il y en ait d’ici début avril, et pourquoi dès la prochaine quinzaine.

# LE PROGRAMME DE SWAGGY E

Deux prochaines semaines :

  • 26 février @ Miami Heat
  • 2 mars vs New Orleans Pelicans
  • 3 mars vs Los Angeles Lakers
  • 5 mars vs Milwaukee Bucks
  • 7 mars vs New York Knicks
  • 10 mars @ Portland Trail Blazers

C’est un programme bien sympathique qui attend les Suns sur cette prochaine quinzaine. Si ces six rencontres sont autant d’opportunités pour Élie Okobo ou pour ses jeunes coéquipiers de se montrer, elles sont surtout l’occasion de monter la série de victoires à l’envers (TROLOLOL) à 23 unités. Il y aura quand même quelques difficultés à obtenir la défaite face au mode tanking activé des Pels, ou face à la seule équipe qui, comme Phoenix, aurait bien sa place en haut de tableau de G League, New York. Grosse Pomme contre Soleil, a priori, c’est l’astre qui l’emporte. Ce combat de pertes de balle, de non-défense, et de briquasses à tout-va est surtout à ne pas rater. 

Enfin bon, lorsque on vient de s’incliner face aux Hawks et aux Cavs, il y a de quoi voyager niveau défaite. Tyler Johnson retrouvera son ancienne équipe dès mardi 26 février, et devrait avoir un temps de jeu conséquent au vu de sa dernière performance (29 points à 10/16) face aux Hawks. Swaggy E va lui ronger son frein en attendant d’être appelé sur le parquet au cours des deux prochaines semaines. Espérons que Kokoskov fasse appel à ses talents sous peu. C’est le moment d’être performant, et de marquer des points au propre comme au figuré afin de pérenniser son avenir dans la Grande Ligue. Puis, on ne va pas se mentir, la story d’Élie aura beaucoup moins de saveur si l’on n’a plus la moindre petite performance à se mettre sous la dent.

Élie Okobo titulaire, cela semble bel et bien terminé pour cette saison. Désormais, place à la lutte avec De’Anthony Melton pour gratter quelques minutes à la mène en sortie de banc. Swaggy E arrive dans une des périodes les plus dures à gérer pour un rookie, il va falloir s’accrocher. C’est aussi ça, la vie d’un jeune joueur en NBA, des moments de doute, des instants difficiles. Le chemin est ardu et semé d’embûches, mais notre Frenchie semble assez doué, débrouillard, talentueux et travailleur pour pouvoir s’en sortir. La belle histoire continue de s’écrire pour Mr Okobo, rendez-vous le dimanche 10 mars pour le onzième volet de la story d’Élie.

Source texte : Twitter/@ElieOkobo_0


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