Flashback du All-Star Game 2018 : les joueurs l’avaient promis, la parodie de basket est (presque) terminée
Le 17 févr. 2019 à 12:43 par Alexandre Taupin
C’est à Los Angeles que s’est déroulé le All-Star Game en 2018 et après une édition 2017 qui avait frôlé le ridicule, on était en droit d’attendre autre chose des meilleurs joueurs de basket de la planète. Allez, on jette un petit coup d’œil dans le rétro.
374 points sur un match, des alley-oops à la pelle, des joueurs qui ne reviennent pas défendre pour pouvoir claquer un dunk sensationnel sur un renvoi rapide… le All-Star Game 2017 avait tout pour faire vomir les puristes de la balle orange. Record de points inscrits sur un match des étoiles, record du nombre de points inscrits par un All-Star (52 points Anthony Davis), le show a pris le dessus sur toute forme de compétitivité comme on l’aime pour donner un match qui aura au moins ravi les adeptes de la défense de James Harden. Aussi, à l’aube du All-Star Game 2018 à L.A, on était clairement sceptiques quant au match que nous offriraient les vingt-quatre protagonistes. Conscients qu’ils ont touché le plafond (ou plutôt le fond) en termes de spectacle, les joueurs promettent un tantinet d’efforts sur la forme et notamment en défense. Dwane Casey, coach des Raptors et de la Team LeBron l’annonce, il ne veut que des compétiteurs dans son équipe, pas question de se la couler douce sinon c’est le banc.
Le début de match lui donne raison avec une première impression, celle que les joueurs ont, au moins, décidé de faire en sorte que le show ressemble à un match. On voit des shoots contestés et même des bâches bien sales, comme Giannis Antetokounmpo qui renvoie Kemba Walker à ses études (le contre sera sifflé comme un goaltending mais c’est bien limite). Même Russell Westbrook s’y met en contrant (mais avec une faute) le Freak avant de se faire méchamment dégager par son nouveau meilleur ami, Joel Embiid. Bon, on va pas faire les hypocrites, les attaques prennent toujours le pas sur les défenses dans les grandes largeurs mais au moins on sent que les gars sont concernés. Dans le jeu, c’est la team Steph’ qui prend les devants en menant de onze points à la fin du premier quart-temps, bien guidée par un trio Embiid – DeRozan – Lillard. La troupe du Splash Bro est en tête durant à peu près toute la rencontre, repoussant les rares incursions du King et du Snake, leaders au scoring avec respectivement 29 et 19 points. A sept minutes du terme, la white squad doit remonter un retard de treize points après un fadeaway en total déséquilibre d’un Dame bien chaud qui a enclenché le Lillard-Time. Avant cela, on aura eu l’occasion de voir quelques tomars bien placés, des passes spectaculaires (show oblige) et même un poster sur son propre coéquipier ! James Harden ayant eu la mauvaise idée de venir sous le panier alors que le Freak sortait sa claquette dunk.
Sept minutes à jouer et l’obligation de recoller pour ne pas se retaper un gros écart comme lors du match USA-World deux jours plus tôt. La connexion ailier-meneur va alors fonctionner à plein régime pendant le money time et particulièrement entre certains duos qui se connaissent un peu. Cela commence par Kyrie Irving qui sort la passe aveugle derrière l’épaule pour trouver un Paul George tout seul dans le corner, ficelle. Uncle Drew encore, lui qui fait son équilibriste pour scorer avec la planche malgré Curry et Towns. Irving toujours, qui décale LeBron qui marque avec la faute, il n’y a plus que cinq points d’écart. Après la Cleveland connection c’est du côté du Thunder qu’il faut chercher avec KD qui sert Westbrook qui marque lui aussi avec la faute. Giannis a beau atomiser le cercle sur l’action suivante, la team LeBron est revenue dans le match. Le King a toujours apprécié le match des étoiles, il en a été deux fois le MVP et il en est également le meilleur scoreur. Il inscrit le step-back 3 sur la tête de JoJo Embiid pour recoller à 144 partout, c’est également lui qui fait passer son équipe à trente secondes du terme et c’est enfin toujours lui qui offre à Westbrook le panier du +3 alors que l’équipe adverse presse tout terrain. Il ne reste que dix secondes au chrono, on offre la balle au Chef Curry pour un tir longue distance mais le meneur se retrouve avec Durant ET James au marquage. Avec les deux ailiers sur lui, impossible de trouver la position, il finit donc par servir (trop tard ?) DeMar DeRozan, il ne devait pas connaître ses stats longue distance, qui shoote… après la sirène. Victoire de la team LeBron et une nouvelle couronne pour le King, sa troisième.
Quel bilan tirer de ce All-Star Game ? Un peu plus de sérieux chez les joueurs, une fin de match qui en valait la peine même si, encore une fois show oblige, on a eu droit à du scoring à foison. Attention, n’allez pas croire qu’on demande une intensité défensive digne des Pistons du début des années 2000 mais qui ne voudrait pas voir les All-Stars donner leur max sur un fond de rivalité en mode “c’est moi le meilleur à ce poste” ? Un premier pas a été fait et c’est déjà beaucoup, attendons désormais de voir ce que nous offrira le cru 2019.