Kyrie Irving raconte le team meeting après la défaite contre Milwaukee : la prise de conscience qui manquait aux Celtics
Le 10 janv. 2019 à 17:14 par Theo Malet
Quand les choses vont mal au sein d’un groupe, les enfants s’engueulent mais les adultes préfèrent s’asseoir et parler. Et c’est la deuxième solution qui a été choisie par les Celtics pour essayer de remettre l’équipe dans le sens de la marche au cœur du mois de décembre. Retour sur une réunion qui semble avoir lancé la saison de Boston de l’avis de Kyrie Irving.
Pour rester poli, le début de saison des hommes de Brad Stevens fut loin d’être satisfaisant. Alors que la plupart des observateurs les voyaient dans le Top 3 de l’Est, voire même sur la plus haute marche du podium, à la fin de la saison, c’est seulement en cinquième position (18-13) que les C’s se préparaient à recevoir Milwaukee alors leader à l’Est, le soir du 21 décembre. Au-delà des résultats décevants mais loin d’être catastrophiques, c’est le fond de jeu de Boston qui inquiète le plus. La défense est toujours bien en place mais l’attaque n’est plus la même que l’année précédente : un ballon qui tourne moins bien, des automatismes légèrement disparus, bref quelque chose cloche dans le Massachusetts. Depuis le début de saison, Jaylen Brown avait l’air perdu, semblant ne plus connaître son rôle, Gordon Hayward n’était plus le même qu’à Utah et c’est normal quand on connaît la gravité de sa blessure, Jayson Tatum donnait l’impression de jouer un peu plus tout seul (Mamba Mentality) et Scary Terry ne faisait plus peur. Au milieu de cette situation bizarre, seul Kyrie surnageait un peu pour permettre à Boston de ne pas complètement couler au classement. Et c’est là que survient le match contre les Bucks, après des défaites extrêmement moches à Detroit et à Phoenix notamment. Ce soir à nouveau, Giannis est trop fort pour eux et les Daims repartiront avec la victoire. Brad Stevens est alors décidé à faire changer les choses et convoque un team meeting. La suite nous est racontée par Uncle Drew au micro de Tim Bontemps pour ESPN.
“Nous voulions mettre des mots sur nos points de progrès. Nous voulons d’abord construire une alchimie de groupe. Si l’entente du groupe est bonne nous pouvons ensuite commencer à travailler. À ce moment-là, en jouant contre Milwaukee, nous n’étions pas au fond du trou mais nous avions besoin de parler ensemble de certaines merdes dans le vestiaire. Parfois c’est juste bon de tout se dire. En tant qu’adultes qui ont des attentes pour eux-mêmes, c’était bien d’entendre des hommes parler de ce qu’ils attendaient d’eux-mêmes et de cette équipe. Personne ne joue pour lui, et c’est comme ça que l’on construit une équipe, et que l’on construit une culture de champions. Nous nous sentons bien les uns avec les autres et nous voulons que tout le monde s’en sorte bien. Tout le monde travaille aussi dur, et nous voulons tous voir les autres réussir. Nous continuons à nous aider mutuellement et à pratiquer le jeu que nous n’arrivions pas à développer au début de la saison, c’est-à-dire à nous faire confiance les uns les autres dans des positions spécifiques de notre attaque. Pour l’instant, j’ai l’impression que nous sommes très à l’aise dans ce que nous faisons. Chaque gars connait son poste et les passes sont livrées à temps. Nous nous soucions davantage de la passe et de notre coéquipier qui tire. Donc, tout ce dont nous avons parlé au début de la saison, j’ai l’impression que ça se traduit maintenant que nous continuons à apprendre à nous connaître. Vous pouvez voir que notre équipe se sent vraiment bien ensemble. L’ambiance a totalement changé désormais, c’est vraiment positif. Et quand je n’ai pas besoin de marquer 30 points, ça me va très bien. Je n’aurais probablement pas à marquer 30 points tant que nous n’aurons pas à jouer contre l’une des meilleures équipes de la ligue ou, le cas échéant, avant les Playoffs. J’en suis donc heureux.”
Une belle ode à l’esprit d’équipe que nous dicte là Kyrie Irving et surtout la possibilité pour nous de comprendre l’évolution du jeu offensif des Celtics depuis neuf matchs. Cela prouve également à quel point la présence de leader et de vétérans est primordiale dans un vestiaire. Le talent c’est bien, mais Jayson Tatum pourrait-il avoir le même développement sans la présence de joueurs comme Al Horford à ses côtés au quotidien ? Aurait-il pu produire une telle campagne de Playoffs comme il l’a fait l’année dernière sans Irving pour s’entraîner avec lui ? Rien n’est moins sûr. Car oui, même si l’ancien meneur des Cavs est encore un jeune joueur (seulement 26 ans), il a déjà tout connu. Des Finales perdues, un titre, il a joué au côté de LeBron, bref son bagage est déjà complet : une chance pour Stevens de pouvoir bosser avec un tel joueur. Et quand autour, la plupart de l’effectif est connu pour sa rigueur et son éthique de travail, même les fauteurs de trouble du groupe comme Marcus Morris, se mettent au diapason. Résultat des courses : une réunion, où on se regarde droit dans les yeux et on se dit les choses, tout le monde accepte son rôle et la machine s’enclenche. Un team meeting comme celui-ci peut parfois devenir l’élément déclencheur d’une grande saison, une sorte de décharge électrique qui rassemble les joueurs et les fait prendre conscience de ce pour quoi ils jouent et comment ils doivent le faire pour y arriver.
Quel bonheur pour Stevens de voir qu’une simple petite réunion peut modifier son équipe du tout au tout. Mais ça serait sûrement se voiler la face de penser qu’un team meeting est la solution miracle pour toutes les franchises. La qualité de l’effectif de Boston et la présence de cadres très respectés a grandement favorisé cela. Alors tous aux abris car Boston est en marche.
Source texte : ESPN