Vis ma vie de joueur en NBA : Robert Covington a appris son transfert sur les réseaux sociaux
Le 08 janv. 2019 à 06:54 par Bastien Fontanieu
Cela fait partie du business. Parfois, des joueurs apprennent leur départ de différentes manières, à la téloche ou sur les réseaux sociaux. Robert Covington y a eu droit, un peu plus tôt cette saison.
C’était il y a deux mois. Les Sixers essayaient d’améliorer leur effectif avec une troisième star, les Wolves essayaient de sortir de leur merdier en se séparant d’une de leurs stars, il fallait donc s’entendre sur un deal imminent. Le Heat voulait Jimmy Butler, mais le management du Minnesota faisait traîner les négociations, ce qui ne faisait pas marrer Pat Riley. Tant pis, on abandonne la piste. C’est donc à Philadelphie qu’on a senti le potentiel bon plan, en allant récupérer un All-Star en Jimmy Buckets. Maintenant, ce qu’il fallait assurer, c’était un package qui fasse kiffer les Wolves, et surtout que cela se passe en toute discrétion. Histoire que cela ne fuite pas trop, et qu’on n’ajoute pas de bûche sur le dossier Butler qui était déjà sacrément chaud. Le 10 novembre, c’est donc un transfert officiel qui a été acté entre Minnesota et Philadelphie, incluant Jerryd Bayless, Dario Saric, Robert Covington et donc Jimmy, en plus de Justin Patton et du tour de Draft. Mais lorsqu’un deal est acté en coulisses, encore faut-il que les joueurs soient prévenus. Et le temps que les joueurs soient prévenus via leurs agents, leur coach ou leur GM, encore faut-il que cela ne tombe pas dans les mauvaises oreilles. Le problème, c’est que dans la NBA actuelle et le monde d’aujourd’hui blindé par les réseaux sociaux, tout va trop vite. T’as à peine fini ton assiette que tu peux apprendre ton dessert sur Twitter. Tu te demandes où va aller LeBron qu’il se montre à Los Angeles sur Instagram. Et dans le cas de Covington ? Et bien tu peux apprendre ton transfert… sur ton téléphone, là où tout le monde peut se balader. Témoignage du nouvel ailier des Wolves.
“Je l’ai appris sur les réseaux sociaux. C’était quelque chose comme 5 minutes avant notre rendez-vous d’équipe, puis Brett Brown m’a appelé et Elton Brand m’a appelé, mais je savais déjà de quoi il s’agissait. Au moment où ils m’ont appelé, c’était déjà annoncé un peu partout. C’est comme ça que je l’ai appris.”
Le Woj ? Shams ? Stein ? Ces mots, ces noms, ces surnoms, sont aujourd’hui des termes totalement intégrés au langage NBA. Ils rendent en partie hommage à ces hommes, ces reporters, ces journalistes, qui ont leur nez absolument partout et peuvent obtenir des informations à une vitesse impressionnante. Adrian Wojnarowski de chez ESPN, Shams Charania de The Athletic et Marc Stein du New York Times. Si ces trois piliers sont suivis par de nombreux autres insiders de qualité, ils restent à la base de nombreuses bombes envoyées sur les réseaux sociaux. Jason Kidd, par exemple, n’était absolument pas au courant de son licenciement à Milwaukee l’an dernier, par contre toute la planète basket était au courant car Wojnarowski connaissait la décision des Bucks à l’avance. Telle est aussi la mobilité demandée aux joueurs en NBA. Ils le savent, leur rythme de vie, leur salaire et le reste font partie du package. Si certains joueurs ont la chance de pouvoir rester toute leur carrière sans trop de rumeurs de transferts, d’autres sont de véritables globe trotters et doivent bouger du jour au lendemain. Comme un DeMar DeRozan, qui se voit faire toute sa vie à Toronto, se fait promettre par son management de ne pas être bougé, puis est envoyé à San Antonio en plein été. Voilà, aussi, ce qui explique de plus en plus l’envie des joueurs de contrôler leur propre destinée : même si c’est réservé à une poignée de superstars, nombreux sont ceux qui veulent équilibrer l’échiquier avec les GM et propriétaires.
Alors qu’il ne reste que quelques semaines avant la trade deadline, une grande question s’impose : qui sera le prochain copain à découvrir son transfert sur Twitter ? Sortez le popcorn, ça va bientôt tomber.
Source : Philly.com