Preview Pistons – Spurs : ça se grippe à Detroit, San Antonio n’est pas le meilleur remède
Le 07 janv. 2019 à 21:33 par Alexandre Taupin
Deux équipes aux dynamiques contraires s’affrontent cette nuit à Detroit, puisque les Pistons s’écroulent depuis de longues semaines après un brillant départ alors que les Spurs ont activé le mode broyeur avec un basket retrouvé. Début du match à 1h du matin à la Little Caesars Arena.
Qu’il paraît lointain, le temps où l’on félicitait Dwane Casey pour son travail aux Pistons tandis que Popovich et les siens coulaient lentement mais sûrement à l’Ouest. Finies les belles promesses du début de saison, Detroit est dans le dur et va devoir se reprendre si la franchise veut rester accrochée au bon wagon. Neuvièmes à l’Est ce matin, Griffin and co ont plongé au classement après avoir longtemps squatté le top 4. Treize défaites lors des dix-sept derniers matchs sont venues ternir le beau bilan de Motor City et à l’heure actuelle le coach fait à-peu-près aussi bien que son prédécesseur moustachu (neuvièmes à 46% de victoires contre neuvièmes à 48% de victoires l’an dernier). Et si Stan Van Gundy pouvait utiliser l’excuse des blessures pour se justifier (Reggie Jackson absent une demi saison et Blake Griffin sur les huits derniers matchs), Dwane Casey peut lui compter sur son effectif au complet au moment d’attaquer les rencontres. Remarque, au vu de la saison de Reggie Jackson, il valait peut-être mieux le laisser à la maison. 15 points de moyenne pour le meneur scoreur mais une influence limitée sur le jeu de son équipe et pas assez de passes décisives (à peine plus de 4 par match) : des stats correctes mais un impact très crade. La direction du jeu est presque entièrement laissée à Blake Griffin qui nous abreuve de tentatives, de quoi nous fatiguer par séquence malgré des stats (25 points, 9 rebonds et 5 passes) qui l’amèneront certainement au All-Star Game. Le jeu des Pistons est prévisible, faible en imagination et surtout ultra-dépendant de l’apport de son ailier-fort. Andre Drummond a bien tenté de masquer le drame qui se joue à Detroit à coup de 20/20, mais même lui est irrégulier : moins bon aux rebonds, à la passe et au tir par rapport à la saison dernière, le joueur n’a jamais si mal shooté en carrière.
Côté Spurs par contre, on respire de nouveau après un automne particulièrement difficile. Longtemps dans les bas-fonds du classement à l’Ouest avec leurs copains texans de Houston, San Antonio a enfin lancé la machine avec du Spurs Basketball comme on l’aime. Si les Pistons font de la semi-isolation leur arme, Gregg Popovich a réussi (mais qui en doutait vraiment ?) à instiller son jeu de passe dans la tête de ses jeunes éperons et cela donne une remontée fantastique au classement. Avec DeRozan et Aldridge en leaders d’attaque et une armée de snipers autour, San Antonio peut se révéler létal par séquence. Parmi les belles trouvailles, on trouve Bryn Forbes qui a bien profité de l’absence de Dejounte Murray pour se faire sa place dans le cinq. Au final, cela donne 12 points à 47% au tir donc 43% du parking et une progression dans toutes les catégories de stats : pas une tête de MIP mais clairement une nouvelle pépite façonnée par l’académie Spurs. Une équipe qui transpire à nouveau le basket et cela donne douze succès sur les quinze derniers matchs, de quoi nous rendre presque nostalgique du bon vieux temps. Et si cela ne suffisait pas, les Spurs et DeMar DeRozan ont pu prendre leur revanche lors de la venue du “traître” Kawhi et des Raptors dans le Texas. Popovich voudra continuer cette bonne série le plus longtemps possible alors que se profile le célèbre “rodéo trip” des texans qui les emmèneront sept fois de suite hors de leurs bases en février.
C’est un Detroit bien grippé qui reçoit San Antonio cette nuit. On souhaite à Dwane Casey de relancer la dynamique de son équipe mais la marche pourrait être un peu haute vu la forme du moment des Spurs. Rendez-vous au petit matin pour voir si le coach de l’année aura trouvé les mots.