Coach de l’année 2018-19 : bienvenue chez Mike & Mike, experts en coaching et en fond de jeu
Le 02 janv. 2019 à 16:59 par Alexandre Martin
Depuis notre présentation des principaux favoris pour le titre de coach de l’année, un mois s’est écoulé et nous pouvons maintenant commencer à nous lancer dans un classement. Car ce trophée récompensant les techniciens les plus influents depuis leurs bancs fait partie des plus prisés des trophées individuels décernés en fin d’année lors de la désormais fameuse cérémonie des NBA Awards. Allez, on envoie le deuxième ranking des coachs sur cette saison 2018-19 histoire de bien démarrer la nouvelle année.
Le procédé suivi pour établir ce classement ne rigole pas du tout et s’inspire des plus prestigieux process scientifiques : on mélange les statistiques et les bilans collectifs des équipes avec le fond de jeu proposé, l’efficacité en sortie de temps-mort, l’ambiance qui semble régner dans le vestiaire, l’attitude du ou des leaders, l’ancienneté du coach et la qualité du groupe qu’il a sa disposition. Nous obtenons ainsi un jugement infaillible sur la performance de l’homme en costard sur le banc de chaque franchise et nous pouvons donc les classer.
Statistiques arrêtées au 2 janvier
(entre parenthèses, la progression par rapport au mois dernier)
10 – James Borrego (-1)
- Bilan : 18 victoires, 18 défaites soit 50%. 6ème de l’Est.
- Dynamique : 5 victoires sur les 10 derniers matchs
- Mention : “Avec trois bouts de ficelle et Kemba Walker”. James Borrego est arrivé à Charlotte avec des ambitions offensives élevées, des ambitions qu’on aurait facilement jugées impossibles à atteindre. Sauf qu’aujourd’hui, les Hornets ont une des 10 meilleures attaques de la ligue (ratio offensif de 112,7) ! Kemba Walker semble avoir encore élevé son niveau de jeu. Il est énorme et est le danger numéro un de cette équipe de Charlotte. Mais il a autour de lui des gars qui sont bien mis en condition par les systèmes et la philosophie de jeu développé par Borrego. Tony Parker parfaitement utilisé, Jeremy Lamb et Malik Monk qui progressent. Borrego ne sera pas coach de l’année mais si le front office lui améliore son roster, les Hornets pourront compter sur leur coach pour rendre tout cela très attractif.
9 – Terry Stotts (entrée)
- Bilan : 22 victoires, 16 défaites soit 57,9%. 5ème de l’Ouest.
- Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs
- Mention : “Maintenant, faut passer un cap”. Dans le sillage d’un Damian Lillard calibre MVP, les Blazers viennent de réaliser un bon mois de décembre après avoir connu une légère baisse de régime vers la fin novembre et le tout début décembre. Il y avait pourtant de gros morceaux à avaler comme les Grizzlies, les Warriors ou les Sixers pour ne citer qu’eux. Si le banc avait réussi une grosse entame de saison, cela s’est un peu calmé mais l’équilibre trouvé par Stotts est réel. Chacun connait son rôle, le cinq majeur fonctionne très bien. Les Blazers ont la 14ème attaque et la 15ème défense, ils sont solides et leur coach s’appuie sur une continuité dans le jeu pour ajuster ses rotations. Intéressant !
8 – Steve Kerr (entrée)
- Bilan : 25 victoires, 13 défaites soit 65,8%. 2ème de l’Ouest.
- Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs
- Mention : “Je connais la route pour le Three-Peat” Il y a eu la blessure de Stephen Curry, il y a eu l’embrouille entre Draymond Green et Kevin Durant, il y a un Klay Thompson qui a du mal avec son shoot… Pourtant, les Warriors ont la meilleure attaque de la ligue (ratio offensif de 114,4). Une attaque dans laquelle, en dehors du trio Chef – KD – Klay, neuf joueurs parviennent à contribuer avec des temps de jeu variant de 12 à plus de 30 minutes. De Draymond Green à Jordan Bell en passant par les incontournables Iguodala et Livingtson mais aussi par les Cook, McKinnie, Jones, Jerebko ou Looney, tout le monde trouve sa place pour faire des Guerriers de la baie d’Oakland une machine très difficile à contrer. Cela est l’oeuvre de Steve Kerr et pour peu que Golden State finisse par prendre durablement la première place de l’Ouest, voire que DeMarcus Cousins débarque et trouve sa place tout de suite, il ne faudra pas être surpris de voir le coach blondinet figurer très sérieusement dans la course au COY.
7 – Doc Rivers (-6)
- Bilan : 21 victoires, 16 défaites soit 56,8%. 6ème de l’Ouest
- Dynamique : seulement 4 victoires sur les 10 derniers matchs.
- Mention : “C’est vraiment relou d’être à l’Ouest” Après un début de saison tonitruant, le mois de décembre a été compliqué pour les Clippers. Une sale série de défaites en milieu de mois avec un calendrier hardcore et les hommes du Doc ont lâché les premières places de leur conférence. Pour autant, le fond de jeu reste très intéressant et, même sans énorme star, le Voiliers sont toujours la meilleure équipe de Los Angeles. Rivers a nettement baissé dans notre ranking à cause de ces résultats bien moins bons. Il se pourrait qu’il finisse par sortir des 10 mais son boulot est très sérieux et il faut le souligner.
6 – Gregg Popovich (entrée)
- Bilan : 21 victoires, 17 défaites soit 55,3%. 8ème de l’Ouest.
- Dynamique : 2 victoires d’affilée, 7 sur les 10 derniers matchs.
- Mention : “Vous aviez cru que je n’étais plus bon à rien ?” On en a fait un Apéro, pour parler de la situation inquiétante des Spurs après un début de saison peu convaincant. C’est certainement ce que Gregg Popovich attendait pour nous rappeler à tous quel monstre du coaching il est. On galère en défense ? Pas de souci, on va devenir une machine offensive très haut de gamme ! Ah, on n’a pas de meneur ayant vraiment le niveau titulaire ? Pas de souci, on va faire en sorte que DeMar DeRozan devienne notre premier créateur tout en restant le scoreur qu’il est et en devenant très polyvalent ! Oh et puis, on va réveiller LaMarcus Aldridge aussi allez. Ah, j’oubliais, on va proposer l’une des meilleures, si ce n’est la meilleure animation offensive de la ligue. Les Spurs étaient en galère, les Spurs inquiétaient mais ça, c’est du passé. Gregg Popovich aura 70 ans à la fi de ce mois de janvier mais il est bel et bien toujours à la pointe !
5 – Billy Donovan (+5)
- Bilan : 23 victoires, 13 défaites soit 63,9%. 3ème de l’Ouest.
- Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs.
- Mention : “Maître chien, gestionnaire de stars”. Ah on aime bien se moquer de l’ami Billy. Pas de fond de jeu offensif, incapable de canaliser Russell Westbrook… Voilà ce qu’on disait de lui, il n’y a encore pas si longtemps. Peut-être que c’est encore le cas, car on ne peut pas dire que le Thunder nous éblouisse par son efficacité offensive mais, au moins, Donovan a trouvé un équilibre dans ses rotations afin de permettre à Paul George, Russell et Shroder de s’exprimer et de réguler l’attaque. Et puis alors en défense… Cette équipe d’OKC est insupportable, suffocante tant elle semble déterminée dans sa moitié de terrain et tant elle semble avoir compris que son salut (et son éventuel succès) passait par là. Voir Westbrook et George se donner autant en défense, cela fait plaisir et cela montre que Donovan tient bien mieux son groupe qu’on ne pourrait le penser.
4 – Nate McMillan (+2)
- Bilan : 25 victoires, 12 défaites soit 67,6%. 3ème de l’Est.
- Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.
- Mention : “Le groupe vit bien”. On en avait déjà parlé lors du ranking du mois dernier et cela se confirme : les Pacers sont une équipe très compliquée à manœuvrer. Une équipe correcte en attaque (16ème offensive rating avec 109,9) et intraitable défensivement (2ème ratio défensif avec 103,3). Les rotations sont huilées, Victor Oladipo est le patron mais il se donne avant tout. Myles Turner, Thaddeus Young et Bojan Bogdanovic font le boulot dans le cinq majeur mais quand ils doivent se reposer, le banc prend le relais de manière magnifique dans le sillage du duo Tyreke Evans – Domantas Sabonis ! Tout cela est le fruit de l’excellent travail de Nate McMillan avec cette escouade d’Indiana.
3 – Nick Nurse (-1)
- Bilan : 28 victoires, 11 défaites soit 71,8%. 2ème de l’Est.
- Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs.
- Mention : “Sirop d’érable pour tous.” Il y a eu un petit coup de mou sur la première quinzaine de décembre avec une moins bonne défense notamment et plus de défaites. Mais Nick Nurse a vite trouvé le moyen de rectifier le tir et, malgré l’absence de Kyle Lowry depuis quatre matchs, les Raptors en ont gagné trois. Kawhi Leonard se sent bien et évolue à un niveau de MVP. Le groupe fonctionne et les Raptors restent dans le top 10 au niveau offensif et au niveau défensif ainsi que pas très loin des Bucks. Costaud le coach rookie.
2- Mike Malone (+2)
- Bilan : 24 victoires, 11 défaites soit 68,6%. 1er de l’Ouest.
- Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.
- Mention : “L’infirmerie remplie, c’est pas un souci.” Mike Malone donnait l’impression de tâtonner la saison dernière, on se demandait s’il avait une idée directrice et on trouvait qu’il avait du mal à gérer les rotations à la moindre blessure ou pour les fins de matchs. A croire que ce n’est plus le même homme cette saison ! Après un très bon début de saison, les Nuggets ont eu pas mal de soucis de blessures avec notamment Paul Millsap et Gary Harris – pour ne citer qu’eux – qui ont loupé beaucoup de rencontres. Pour autant, le jeu de Denver est resté très solide autour d’un Niko Jokic impérial. Malone n’a pas hésité et a fait confiance à son banc, à ses jeunes. Bonjour Monte Morris, bonjour Juancho Hernagomez, bonjour Trey Lyles et toujours premiers de la jungle de l’Ouest !
1 – Mike Budenholzer (+2)
- Bilan : 26 victoires – 10 défaites soit 72,2%. 1er de l’Est.
- Dynamique : 4 victoires d’affilée, 8 sur les 10 derniers matchs.
- Mention : “Un M comme Mike ou comme Métamorphose des daims”. Après un très bon démarrage sous la houlette de leur nouveau coach, les Bucks sont maintenant à la tête du meilleur bilan de l’Est et de la ligue ! Giannis Antetokounmpo est en tête de la course pour le MVP et l’escouade de Milwaukee pratique un excellent basket. Troisième meilleure attaque et troisième meilleure défense (au defensive rating), les Daims sont métamorphosés. Le ballon circule, chaque joueur connait son rôle, l’effectif est utilisé dans toute sa profondeur, les systèmes en sortie de temps-mort ou sur remise en jeu font mal… C’est indéniable, le jeu des Bucks porte l’empreinte de Mike Budenholzer et l’équipe du Wisconsin est de plus en plus sérieuse. Lourd coaching, magnifique gestion des hommes. En route pour un deuxième COY le Mike ?
Ils sont sortis
- Dave Joerger : il pourrait revenir dans les 10 début février si les Kings sont toujours au-dessus des 50% mais il est hors des Playoffs (Wild Wild West).
- Dwane Casey : ça joue vraiment trop mal à Detroit…
- Brett Brown : on attend plus, on veut voir ce que ça donne au niveau de l’intégration de Butler.
Ils pourraient débarquer
- Mike D’Antoni : pas passé loin vu la remontée des Rockets mais le jeu proposé n’a rien à voir avec celui de l’an dernier. Iso James, est-ce réellement du coaching ?
- Kenny Atkinson : allez, fais-nous rentrer les Nets dans le Top 8 Kenny !
Voilà pour ce “coach ranking” de début d’année. On se retrouve début février pour voir comment ce top 10 aura évolué !