LeBron James se lâche : “Taper les Warriors de 2016, c’est ce qui a fait de moi le meilleur joueur de l’histoire”

Le 31 déc. 2018 à 10:23 par Bastien Fontanieu

LeBron James Game 7
Source image : YouTube

Si vous avez du mal avec le débat du GOAT, passez votre chemin ! Pour les autres, sortez vos kevlars et vos arguments : LeBron James s’est fait plaisir dans son dernier épisode de More Than An Athlete, en affirmant qu’il est le GOAT après avoir battu les Warriors de 2016.

Ah ! Voilà une réponse claire, nette et précise, qui permet de d’alimenter la discussion la plus intense de la planète basket. Depuis des années, si LeBron ne fuyait pas son désir le plus hardent en voulant “chasser le fantôme de Chicago“, la preuve d’une auto-désignation n’existait pas. On n’avait pas vraiment de bande visuelle ou audio, sur laquelle se poser et voir ou entendre LBJ dire qu’il est le meilleur joueur de tous les temps. Le pensait-il déjà ? Certainement. Mais entre le penser et l’affirmer, il y a un pas. Un sacré pas que le King a franchi en ce lendemain d’anniversaire (joli coup de comm), via le média Uninterrupted. En effet, en teaser de son nouvel épisode de la série More Than An Athlete, au sein de laquelle l’ailier revient sur différents sujets avec ses proches de la clique Klutch Sports, on peut voir LeBron expliquer en quoi il considère être le meilleur à avoir foulé un parquet. Ce n’est pas parce qu’il a un club à 30 000 points, 8000 rebonds et 8000 passes. Ce n’est pas parce qu’il est le lycéen le plus dingue de tous les temps. Ce n’est pas parce qu’il a enchaîné les Finales NBA ou su battre des équipes comme les Spurs de Gregg Popovich. Ce n’est pas parce qu’il est le joueur le plus complet du sport de la balle orange, malgré un manque d’appréciation assez triste en défense au fur et à mesure que les mois défilent. Non, ce qui fait que LeBron est selon lui le meilleur joueur de l’histoire, c’est pour avoir réalisé l’impensable, ce que personne ne pouvait croire : taper les Warriors de 2016 à 73 victoires en saison régulière, revenir d’un déficit de 3-1 en remportant deux matchs à l’Oracle Arena et un dans sa Quicken Loans Arena, et offrir à Cleveland un titre qu’aucun autre athlète avait pu délivrer en plus de 50 ans. On écoute la bête.

C’est cet accomplissement, qui a fait de moi le meilleur joueur de l’histoire. C’est ce que j’ai ressenti. J’étais tellement excité pour Cleveland, de remporter ce titre après 52 années de galères, j’étais incontrôlable. Cette première vague d’émotions que les gens ont vu juste après la victoire, c’était pour ces 52 ans de galères dans le sport à Cleveland. Et une fois que c’est passé, c’est là que je me suis dit : voilà ce qui fait que tu es le meilleur joueur de l’histoire. Tout le monde parlait du fait que c’était la meilleure équipe de tous les temps, et qu’on revienne ainsi en Finales NBA après avoir été mené, j’ai trouvé que c’était spécial. C’est un des rares moments dans ma carrière où je me suis dit que je venais de réaliser quelque chose de vraiment spécial. On n’a pas souvent le temps de prendre du recul et réaliser ce qu’on fait, mais ça c’était un moment.

What @kingjames considers being the GOAT 🐐 ⁣

New episode of More Than An Athlete out on @espn+. pic.twitter.com/7XSQ2GpOVo

— UNINTERRUPTED (@uninterrupted) 30 décembre 2018

Voilà qui va agiter les foules, notamment l’église de Chicago, qui prêche la même parole depuis quelques années maintenant. Compliqué de résumer de tels propos en un petit paragraphe, mais tentons tout de même l’expérience. Et avant toute chose, soulignons l’ambition de LeBron, qui non seulement vise le titre de GOAT mais affirme l’avoir en sa possession. Qu’on aime ou pas, qu’on soit d’accord ou pas, le King a tout fait pour pouvoir dire une telle chose en public et que cela crée le débat, ce qui ferait hurler tout le monde de rire dans le cas d’un autre joueur. On ne peut lui enlever ce mérite, c’est quand même balèze. Mais maintenant vient forcément la partie la plus compliquée. L’accomplissement de 2016 était incroyable, unique en son genre. Cependant, il est difficile de faire basculer une telle discussion sur un seul titre, aussi renversant soit-il. Auquel cas, joli souvenir pour James, l’ami Dirk Nowitzki qui bat le Heat de LeBron, Wade et Bosh en 2011 doit être catapulté au sommet pour cet unique fait ? Non, forcément, on ne peut pas agir ainsi, il faut prendre différents éléments au sein d’une même carrière, des éléments possédés par LeBron et qui nourriront bien plus la discussion. L’ailier sait aussi l’ère dans laquelle il vit. Changer la narration autour du GOAT, telle est sa mission, et on le voit bien depuis quelques années. Suivre l’autoroute Jordan ne mène qu’à une issue, l’échec. Il faut donc élargir la conversation et le paysage, en apportant de nouveaux arguments au sein même de la comparaison. Et, oui, taper ces Warriors en revenant d’un 3-1 était all-time, quelque chose que Kareem Abdul-Jabbar ou Michael n’ont pas fait. Eux ont fait d’autres choses légendaires, LeBron considère que ce qu’il a fait le place au-dessus. Soit, c’est son point de vue.

Pas sûr pour autant que l’argument de 2016 fasse basculer l’avis de tout le monde. Inoubliable, ce titre et ce comeback ont marqué toute une génération. Mais remporter trois titres, par exemple, dans trois franchises différentes, en étant à chaque fois MVP des Finales… voilà qui pourrait avoir encore plus de poids dans la conversation avec Michael Jordan. Rendez-vous prochainement…