Shareef Abdur-Rahim nommé président de la G League : si c’est pour coller des branlées à tout le monde sur le terrain c’est pas cool

Le 12 déc. 2018 à 10:19 par Clément Mathieu

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Shareef Abdur-Rahim vient donc d’hériter du poste de président de la G League. Le parcours de l’ancien joueur prend peu à peu la route de celui d’un wonderboy donc. Seulement 42 ans, et après avoir été vice-président des opérations basket de la NBA et assistant general manager des Kings (on ne le félicite pas pour ça d’ailleurs), il devient dirigeant de la petite sœur de la grande ligue. Honnêtement, vu le talent du mec, s’il débarque sur le terrain, il peut encore coller 20 points easy. 

On pourrait définir la carrière de Shareef Abdur-Rahim comme celle d’un mec… prêt. Il a toujours été en avance par rapport aux autres sur le terrain et dans ses accomplissements sportifs. Il est sélectionné en troisième position de la Draft 96, qui au passage est une toute petite année pour la NBA. Non on déconne, avec lui il y a des mecs comme Allen Iverson, Ray Allen, Kobe Bryant, Antoine Walker, Stephon Marbury, Peja Stojakovic, Steve Nash, bref si les années de basket étaient semblable à du vin, pour 96 on taperait dans du 20 000 dollars la bouteille au moins. Le truc, c’est que de tous ces gars-là, Shareef était probablement, avec The Answer, le meilleur rookie de cette saison. 19 points, 7 rebonds, 2 passes, bonjour Mr NBA ready. C’est là toute la qualité du joueur, car déjà au collège, il avait été le premier freshman à être élu meilleur joueur de l’année en Pac-10 avec l’université de Californie. Formidable scoreur et incroyablement mobile pour sa taille, il a toujours été un enfer pour les défenses de tout le pays. Sa trop courte carrière s’est malheureusement déroulée sans jamais qu’il ne fasse partie d’une équipe prétendante au titre. Et quel dommage, car dans son prime, en le regardant, les plus jeunes d’entre nous pourront reconnaître un Kevin Durant en un peu plus petit. Indéfendable au poste et pouvant sanctionner à mi-distance. Sa carrière s’est étendu sur treize saisons, aux Vancouver Grizzlies, aux Hawks d’Atlanta, aux Kings de Sacramento et enfin aux Blazers de Portland. Ses moyennes sont très propres : 18 points, 7,5 rebonds en 830 matchs. On vous laisse, parce qu’on est vraiment sympa, avec les highlights de l’un de ses meilleurs match en carrière, contre les Cavs d’un LeBron James encore bien frêle à l’époque, en 2003. Et à l’image des équipes qu’il a intégré, malgré ses 43 points et 12 rebonds, la victoire n’est pas à l’arrivée.

On aimerait bien que son arrivé dans les bureaux signifie un retour au terrain mais malheureusement (et heureusement pour les défenses), c’est maintenant en interne que Shareef fait le taf. Le voilà donc, à seulement 42 ans, à un poste autrement plus important qu’employé au McDo : directeur de la G League. Cette division est en plus devenue vraiment importante depuis plusieurs années. Il y a encore sept ou huit ans, la ligue était vue comme le championnat de la punition. Une sorte de réunions de joueurs qui n’auraient pas réussi à atteindre leur potentiel. Mais désormais, il n’est pas rare de voir des NBAers faire le détour par là après une blessure, ou pour un retour à la compétition plus doux. On va d’ailleurs bientôt avoir l’occasion d’admirer DeMarcus Cousins caler un 50-25-10 avec les Santa Cruz Warriors. Malgré tout, quand on voit les récentes perles qui viennent “d’en bas” et qui nous enjaillent désormais chaque nuit, on ne peut que saluer le niveau de la petite ligue. Fred Van Vleet, Danny Green, Ish Smith, Jonathan Simmons ou encore Quinn Cook sont d’abord passé dans les coulisses avant de rejoindre la grande scène. Et au delà du développement des joueurs et des équipes, la petite ligue est utilisée pour tester des règles qui seront appliqués en NBA. L’exemple le plus récent est de reset l’horloge à 14 secondes après un rebond offensif. Préparez vous bien d’ailleurs à voir une ligne à quatre points un jour en G League. Et oui, si jamais la NBA a des doutes sur la viabilité d’une telle règle, soyez sûrs que les Stephen Curry, Damian Lillard et autres vont faire exprès de se faire mal à la cheville pour aller enfiler les perles  du parking avec leurs potes non draftés.

Cela fait toujours plaisir de constater la bonne santé de nos anciennes idoles. Tous les joueurs ne finissent pas comme Stephon Marbury ou Lamar Odom, ruiné ou dépressif. Certains, à l’image de Shareef Abdur-Rahim, ont une très belle carrière en costard après leur retraite. Quand le mec sera le nouveau commissioner de la NBA faudra pas bégayer et en plus, il a la bonne taille pour le poste.