Le Jazz explose Houston : Rudy Gobert éjecté, Donovan Mitchell mauvais, mais pas grave car les Rockets sont nuls
Le 07 déc. 2018 à 08:20 par Giovanni Marriette
Vous l’avez peut-être vécu comme nous en direct, ce revival des dernières demi-finales de Conférence à l’Ouest démarrait dans la tension. La tension sur le parquet suite à l’expulsion prématurée de Rudy Gobert, la tension dans les tribunes chauffées de la Vivint Smart Home Arena, qui se faisaient un plaisir de conspuer chaque coup de sifflet et chaque prise de balle de James Harden aka Bernard Floppeur. L’introduction parfaite pour une belle guerre de tranchées ? Euh, presque.
Presque, car pour faire une guerre il faut deux armées. Et cette nuit, d’armée il n’y en avait qu’une, et elle jouait à domicile et en violet. Comment ne pas pointer du doigt ce matin le comportement douteux des Rockets ? Franchement… Rentrés dans le match avec la seule intention de sortir Rudy Gobert du sien, la première mission aura été menée à bien sans trop de dommage. Une défense intelligente de James Harden pour certains, une immondice de flop pour d’autres, mais quoiqu’il en soit Rudy Gobert se transformait en Rudy Gobelet et on se disait à ce moment-là que le Jazz aurait bien du mal à finir la soirée sans une patte ou deux de cassées. Sauf que c’est finalement l’effet inverse qui se produira. Les joueurs de Quin Snyder ? Galvanisés par la tournure des évènements. Ceux de Mike D’Antoni ? Ankylosés comme par moins trente degrés. Pourtant c’est plutôt la grosse chaleur dans la salle, et Ricky Rubio et Joe Ingles vont alors jouer les vieux piliers de comptoir, ceux qui connaissent tous les trucs pour tricher au 421. Le Jazz impose son rythme, impose sa patte, et l’écart grimpe vite à mesure que James Harden, Chris Paul ans co. pleurent devant les arbitres. Chaque coup de sifflet est sujet à des plaintes texanes, et le but de la bande à Ramesse n’est plus de marquer des paniers mais de truquer tout ce qu’ils peuvent truquer. Manque de bol le basket ça n’est pas ça, et même si Donovan Mitchell réussira l’exploit d’être encore plus inutile que Rudy, les Mormons feront payer aux Rockets leur arrogance manifeste.
Plus dix, plus quinze, plus vingt, plus… trente, tout le monde participe à la fête côté Youtah, Derrick Favors tape son season high pour honorer un temps de jeu bien imprévu, Joe Ingles ballade sa carcasse bossue et enfile les Rockets paniers de loin, Rubio gère le bizz comme il l’entend, Jae Crowder s’occupe des uppercuts au retour des vestiaires… bref chacun y va de sa petite pichenette derrière l’oreille de Rockets qui ne méritaient de toute manière rien de plus que de se faire botter le cul. Les sourires béats, les bras ballants, les initiatives personnelles qui prennent le pas sur tout ce qui peut ressembler à du collectif, Harden et CP3 qui semblent se faire un concours interne de celui qui provoquera le plus de fautes mais qui n’ont pas du regarder une seule fois le score de la soirée… une bien belle exposition de ce que Houston peut montrer de pire. Et l’on se dit alors que leur place cette saison est finalement bien méritée, et l’on se dit alors que le Jazz possède au contraire le groupe nécessaire pour enfin lancer sa saison. Car si personne côté Rockets n’aura eu l’idée de pousser la gueulante qu’il fallait, c’est le roster tout entier qui a retroussé les manches pour le Jazz. Le genre d’équipe qui peut alors compenser un certain manque de talent par de l’envie et du hustle, alors qu’en face c’était le contraire qui se produisait, puisque ces messieurs sont apparemment trop forts pour se salir les mains.
Messieurs continuez à jouer en marchant, à ne respecter personne, et les bas-fonds de la Conférence Ouest finiront par vous filer des esquarres. Pour le Jazz c’est différent, on part donc sur une quatrième win en cinq matchs, et les mecs ont au moins prouvé qu’ils étaient capables de gérer un dossier sans leurs deux meilleurs joueurs. Est-ce que c’est ça une vraie équipe ? Oui. Est-ce que les Rockets en sont une cette saison ? Bah non.