Les Lakers version LeBron James : ça chie des matchs mais c’est Top 8 tranquille, pratique d’avoir l’autre chauve dans son équipe
Le 05 déc. 2018 à 08:22 par Clément Mathieu
Depuis le début de l’année, nous ne sommes pas les derniers à rire des Lakers. En même temps, quand ta franchise se situe à Los Angeles et qu’elle compte dans ses rangs le meilleur joueur de la planète, tu m’étonnes qu’on chie dans la colle à chaque défaite. Mais rendons à Magic ce qui appartient à Magic, le bilan n’est pas mauvais et ça devrait faire les Playoffs tranquille, normalement.
Oui les Lakers sont en bonne voie ! On l’a dit, faites la capture d’écran et enregistrez bien. Quand l’été fut fini et que l’on a pu observer les différents moves des franchises à tête reposée, on se disait que celle de Magic Johnson était quand même bien dans la merde. Recruter Javale McGee, Lance Stephenson, Michael Beasley et Rajon Rondo c’est peut-être super pour un spectacle comique, mais pour jouer au basket il y a mieux… Pourtant, force est de constater que ces joueurs apportent énormément au jeu de Los Angeles et qu’en plus, chacun commence à trouver son rôle petit à petit. Encore une fois, on est (toujours) nombreux à se moquer de Luke Walton mais ce dernier, s’il n’est toujours pas un tacticien de génie, arrive en revanche à fixer une rotation claire et précise et à utiliser chaque joueur au meilleur de ses capacités. Pour l’instant le bilan est correct : 14 victoires pour 9 défaites et une belle cinquième place de la Conférence Ouest. L’objectif est de toute façon sur le long terme. Il ne sert à rien d’espérer les Finales NBA dès maintenant. Le but est de former les jeunes, de créer une identité de jeu, et de poser des fondations solides pour attirer les free agents l’été prochain.
Intéressons nous donc sur ces trois points et en premier sur la formation des jeunes. Il n’y a que Lonzo Ball, Brandon Ingram, Kyle Kuzma et Josh Hart, parmi les jeunes joueurs, qui font assurément partie du projet à long terme de Magic Johnson. Pour l’instant, le fils de LaVar Ball, s’il énerve par sa timidité, impressionne par sa maturité dans le jeu. Ses minutes et ses stats sont en baisse par rapport à l’année dernière mais en revanche, il est plus adroit au shoot. Les pourcentages sont encore bien dégueulasses mais cette année, on n’attend pas de lui qu’il score mais qu’il contrôle le tempo et qu’il défende. Sur ce dernier point, le jeune meneur est impressionnant. S’il fait encore des erreurs de placement dûes à son manque d’expérience, l’envie est bien là. Comme on dit souvent, la défense c’est 10% de technique et 90% de volonté. Pour le coup à ce niveau, Zo nous enjaille comme jamais. Étant donné que plus LeBron James vieillit, plus sa présence défensive s’apparente à celle d’un plot, il faut que tous les mecs autour de lui sortent le bois pour compenser.
Josh Hart également, apporte énormément de ce côté du terrain. En plus de sa défense, il est de plus en plus efficace en attaque avec 9 points de moyenne à 39% à trois points. Il est pour l’instant en progression sur tous les aspects de son jeu et il n’est pas rare de le voir finir les matchs. Sa polyvalence est également un plus pour la rotation de Luke Walton. Le produit de Villanova est capable de défendre et d’attaquer aussi bien sur le poste 1 et 2 que sur le poste 3. Brandon Ingram est lui aussi extrêmement polyvalent en défense où ses longs segments emmerdent tout le monde. Loin d’avoir le talent d’un Kevin Durant, à qui il était comparé en début de carrière, il est en revanche bien plus avancé que son modèle sur les tâches ingrates. En attaque, ses choix laissent parfois à désirer. Pour l’instant son shoot à 3-points n’est pas une menace (30%) et sa vision de jeu est encore très bancale. Brandon perd plus de ballons qu’il ne fait de passes, ce qui démontre une certaine tendance à foncer tête baissée dans les défenses. Avec LeBron à ses côtés, il a besoin de développer sa capacité à être all-around sur le plan offensif. Mais il est néanmoins le troisième meilleur scoreur de l’équipe avec 15,7 points juste derrière le King et Kyle Kuzma.
Parlons en de Kyle justement. Défensivement, il est un peu plus frustre que ses camarades, même s’il affiche une bonne envie, et c’est ce qui compte de toute façon. Par contre, en attaque, il est le plus avancé de tous (16,6 points, 5 rebonds, 47% aux tirs). Sa palette au poste bas est impressionnante pour son âge, ses déplacements sont extrêmement intelligents et il peut shooter de partout. Ses pourcentages au tir extérieur sont encore assez faibles, mais sa mécanique est excellente, et il a le potentiel pour être une vraie menace du parking lorsqu’il connaîtra ses spots. Ces quatre petits joueurs forment l’avenir des Los Angeles Lakers et donc de LeBron James, qui ne pourra pas aller chercher une quatrième bague tout seul. S’ils ont tous une grosse marge de progression, ils impressionnent déjà par leur défense. Les Lakers sont la septième meilleure défense au rating de la Ligue, et ce n’est pas grâce aux effort du King. C’est le point le plus encourageant pour Magic Johnson. Avec tous les nouveaux joueurs arrivés cet été, il est normal qu’en attaque, cela manque d’automatismes. Par contre, si la défense est déjà à ce niveau là, lorsque tous les joueurs se trouveront sur le plan offensif, ça pourra faire très mal.
En ce qui concerne l’identité de jeu, Luke Walton est sur la bonne voie. Son équipe a une identité et elle est simple, elle court. Les Lakers sont la cinquième équipe à la pace, idéal pour un effectif rempli de jeunes joueurs qui galopent. LeBron James et Lonzo Ball se régalent à servir leurs coéquipiers qui partent tous en transition après n’importe quel panier manqué. C’est pour cela que la franchise de Magic est deuxième de la Ligue en points marqués en transition. La voilà l’identité collective. Si sur demi terrain, le simple talent de LeBron James peut faire la différence, en transition, peu importe qui est sur le terrain, si ça court, cela fonctionne très bien. Autre tendance que l’on peut observer en ce qui concerne la position des shoots sur le terrain. On l’a dit avant, personne ne shoote vraiment bien derrière l’arc dans cette équipe. Du coup, Luke Walton a décidé d’attaquer le cercle comme jamais, et ça marche. L’équipe est deuxième au nombre de points marqués dans la raquette avec 57 par match, juste derrière les Pelicans. Vu qu’ils n’ont pas de shoot, les Lakers privilégient le panier le plus mathématiquement viable du basket, le lay-up. Et avec LeBron James, Javale McGee ou Kyle Kuzma, pour le coup, l’effectif est rempli de joueurs capables.
Les Lakers sont donc en bonne voie. Ils ont pour l’instant une place en Playoffs et ce sera essentiel pour attirer du gros poisson l’été prochain avec en tête Kawhi Leonard et Kevin Durant. Ces deux-là sont encore à la recherche de titres et ne viendront pas dans la cité des anges à moins d’être sûrs d’avoir une chance d’aller en finale. N’importe quel All-Star pourrait finalement faire l’affaire tant que LeBron James est encore capable de jouer au niveau de sa postseason 2018. Luke Walton est d’ailleurs en train de faire ce qu’aucun coach n’avait encore réussi, reposer le King. Ce dernier joue 34 minutes par match, sa plus faible moyenne en carrière et de loin. Et oui Tyronn Lue, en fait pour reposer BronBron, il faut juste savoir faire jouer une équipe derrière. On te pardonne, c’était pas évident. Si cette tendance se poursuit, LeBron sera capable de jouer beaucoup de saisons avec les pourpres et or. Ce qui garantit un niveau d’excellence pour l’avenir.
Mais ncore faut-il jouer en avril, car la Conférence Ouest est plus blindée que jamais cette saison. Avec le succès surprise de Memphis, des Clippers, des Mavericks et des Kings, en dehors des Suns, toute les équipes sont capable d’aller se mêler à la course aux Playoffs. Les Lakers ont donc intérêt à être plus sérieux que jamais. Jusqu’ici le calendrier a été plutôt compliqué pour les joueurs de Luke Walton, mais l’équipe s’en est bien sortie, mis à part contre les Nuggets et le Magic où ils ont pris une volée mémorable. Au vu de la marge de progression du collectif et des résultats déjà atteints. Les fans peuvent déjà commencer à retarder leurs vacances. Le mois de décembre va être capital pour LeBron James et ses hommes avec dix matchs contre des concurrents directs à l’Ouest dont deux contre les Spurs qui pourront s’avérer décisifs dans le comptage en avril.
Ça patine encore un peu mais c’est normal. Les Lakers ont en revanche réussi le plus dur pour l’instant : trouver une identité de jeu avec un effectif complètement hétérogène. Ça sent bon les Playoffs pour la franchise de Magic Johnson, de quoi offrir au jeunes joueurs une bonne expérience de ce qu’est le haut niveau en NBA. En plus, avec LeBron James dans l’équipe, tout est possible. Allez, une petite neuvième finale d’affilée ? Oups.