Gregg Popovich prend ses responsabilités face aux défaites : le patron des Spurs doit mieux bosser

Le 02 déc. 2018 à 12:58 par Clément Mathieu

Gregg Popovich
source image : nba league pass

Les Spurs viennent de se prendre deux valises pleines de points. Tout d’abord à Minneapolis où les louveteaux des Timberwolves se sont fait un plaisir de se balader sur le parquet, 128-89. Et hop 39 points dans la tronche, et rajoutons en 31 à domicile face aux Rockets. Qu’est-ce qui se passe à San Antonio ? C’est la première fois qu’un tel scénario se produit sous l’ère Gregg Popovich. Son message ne passe-t-il plus ? Ou bien deux Hall of Famers qui se barrent le même été, c’est peut-être un peu trop…

Avant toute chose, il faut qu’on revienne sur la poisse des Spurs. Ces derniers, depuis plusieurs années, accumulent les galères de manière régulière. On ne sait pas avec quelle allumette s’est barré Tim Duncan, mais il faut qu’il la sorte vite de sa maison de retraite. Revenons un peu en arrière, Playoffs 2017, finale de conférence. Après une saison formidable de San Antonio qui finira avec 61 victoires, les joueurs de Gregg Popovich affrontent les Warriors new look version charmeurs de serpents. Alors que la première mi-temps du Game 1 est une démonstration des Eperons à l’extérieur, Kawhi Leonard tombe sur le pied de Zaza Pachulia, celui-ci malencontreusement placé au mauvais endroit au mauvais moment. Sans vouloir revenir sur ce “coup du sort”, Steve Kerr peut remercier le Géorgien, ce jour là a annihilé les espoirs des texans en un coup de patte. Cette blessure sera celle qui entraînera the Klaw à ensuite partir de la maison, en prenant en compte de nombreux autres aspects. L’année suivante, ces derniers devront faire sans leur joueur star donc, mais également sans Tony Parker, blessé pour le début de saison. Rudy Gay loupera 25 matchs et idem pour Manu Ginobili. Les Spurs arrivent néanmoins à accrocher les Playoffs avec le 7ème bilan de l’Ouest, pour retomber sur… les Warriors. Quelle chance dis donc, c’est vraiment pas de bol. Et la sortie 4-1 n’est qu’anecdotique.

Cette année ne pouvait donc qu’être meilleure, c’est ce que l’on pensait en tout cas. Kawhi était enfin parti et R.C Buford avait réussi à l’échanger contre DeMar DeRozan et Jakob Poeltl. L’équipe paraissait jeune et pleine de potentiel. Malheureusement, Dejounte Murray, au coeur du projet, ne jouera pas un match de la saison, la faute à ces satanés ligaments du genou. On se dit alors que même si c’est chiant, les Spurs peuvent s’en sortir, il reste Derrick White. Ah ben non en fait, 8 semaines d’absence pour Monsieur Blanc. Le rookie prometteur avec une coiffure cinq étoiles, Lonnie Walker ? Opération du genou, quitte à ne pas avoir de chance, autant que ça tombe sur les plus jeunes. Et qu’est-ce qu’on apprend en plus cette semaine ? Que Pau Gasol va louper de nombreuses rencontres à cause d’une fracture de fatigue. La poisse ne lâche plus les Spurs. Chaque année, on s’extasie devant la capacité de Gregg Popovich à tirer le meilleur de son équipe, quoi qu’il arrive. Mais peut-être pas pour cette fois. Les anciens ne sont plus là mis à part Patty Mills, et du coup l’identité de l’équipe est en train d’être mise à rude épreuve. Au micro de The Athletic, le coach légendaire a pris pour lui la plupart des problèmes récents de son équipe.

“On essaie d’être meilleurs dans tous les aspects. De toute évidence, nous sommes perturbés en attaque. Donc j’ai une grosse part de responsabilité là-dedans. Je dois faire mieux dans ce secteur. Et je pense que défensivement, on doit faire davantage d’efforts. On a donc beaucoup de travail à faire.”

Davantage d’efforts en défense, c’est presque un euphémisme. C’est le point fort de la maison Spurs et ce depuis de nombreuses années. Mais les texans pointent aujourd’hui à la 26ème place au rating. Pour le coup, Popovich a beau faire tous les discours du monde au bord du terrain, la défense relève davantage de l’implication physique que de la pure technique. Sauf qu’offensivement, San Antonio n’y arrive pas vraiment non plus. La présence de DeRozan fait du bien, mais en réalité, l’effectif est tout simplement trop faible pour espérer rivaliser avec les grosse écuries. Si Aldridge prend plus de rebonds, il est moins efficace en attaque. L’année dernière, il avait pratiquement amené les Spurs en Playoffs à lui seul, cette année il score seulement 17 points à 43% de réussite, son pire pourcentage en carrière. Toujours capable de coup d’éclat, LaMarcus bosse chaque soir activement, mais s’il ne retrouve pas son meilleur niveau rapidement, la saison va être très longue chez les quintuples champions. Le mois de décembre qui vient de commencer va servir de bon test. Les Spurs vont jouer le Jazz et les Lakers de LeBron deux fois, puis ils vont accueillir les Blazers, les Clippers, les Sixers et les Timberwolves. Ils se déplaceront également à Orlando et à Houston, ce qui n’est pas une mince affaire. Il faut faire très attention, la franchise accuse déjà un léger retard sur ses concurrents à l’Ouest. Si le mois qui vient est mal négocié, elle pourrait se retrouver en très mauvaise posture…

Début de saison pourri par les blessures, calendrier compliqué, été gâché par les départs. L’année des Spurs et de Gregg Popovich s’annonce compliqué. Patience et boulot au programme, c’est au coach légendaire de faire parler sa magie. 

Source Texte : The Athletic 


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