Les Raptors tapent Golden State dans le match de l’année : 131-128, juin en novembre, y’a plus de saison ma p’tite dame
Le 30 nov. 2018 à 08:43 par Victor Pourcher
Dans un match qui ressemblait à une possible anticipation des prochaines Finales, on attendait avec impatience un affrontement aussi bien collectif qu’individuel. Le champion contre les Raptors, challengers les plus dangereux à l’Est, Kevin Durant face à Kawhi Leonard. Que dire si ce n’est que nous n’avons pas été déçus ? Plein de choses, alors on traîne pas et on y va.
Tout prédisait un grand match. Et comme un signe du destin, Nick Nurse et bien d’autres avaient sorti leur plus beau costume pour rendre hommage au célèbre reporter Craig Sager, décédé il y a deux ans. Dernière prédiction de la rencontre de gala qui se préparait. Mais place aux acteurs. Golden State venait au Canada confirmer sa belle relance, Toronto avait des choses à se prouver. Et les Dinos se mettaient au taff dès le premier quart-temps : un run de 13-0 dans les premières minutes, puis un second de 8-0 par la suite, bien emmenés par un Kawhi Leonard aussi propre que… bah que lui-même en fait, 13 points à 6/7 au tir. À côté de lui, son binôme, le vrai, élevait son niveau pour soutenir son franchise player : mesdames, messieurs, veuillez accueillir Pascal Siakam et ses 10 points précoces à 100% de réussite. En face, les Warriors tardaient à se mettre en route et accusaient un retard de 13 points à l’issue du quart-temps. Et si la deuxième quart-temps se transformait rapidement en guerre de position pour que les Raptors conservent leur avance, tandis que le troisième se résumait à KD prenant une sévère crise au scoring (18 points sur cette période pour atteindre les 38), venons-en à ce qui a fait de cette rencontre la plus intense de cette saison : son scénario et sa fin de match.
On venait pour voir le combat de deux armées derrière leur champion, on l’a eu. On voulait des stats, du spectaculaire, de la bonne défense mais une meilleure attaque, on les eu. Tout ça et un peu rab. Avec 8 points de retard à l’amorce du quatrième quart, Golden State était toujours au contact grâce à l’incendie propagé par Kevin Durant. Était-ce encore l’odeur de cramé venant des filets ou celle du traditionnel hold-up que l’on percevait ? Probablement les deux. Parce que dans le money time, tout rentrait ou quasiment du côté des Warriors. Klay Thompson rentrait les shoots importants, Jonas Jerebko revêtait de nouveau son habit de héros en plantant la plupart de ses 20 points tardivement et Kevin Durant… tiens, quelqu’un me cherche “exceptionnel” dans le dico des synonymes ? Moins de points pour lui (9 sur ce quart-temps), certes, mais alors, à l’image de ses petits camarades, quels shoots : les tirs clutchs succédaient aux finissions difficiles et tout s’enchaînait jusqu’à ce lancer bien contesté du parking, dans le corner gauche, à huit secondes de la fin… Filoche, et on partait en overtime. Les Warriors ne sont revenus que deux fois au score, en début et en toute fin de match. Comme chez les Ch’tis, avec eux, on pleure quand on arrive et au moment de partir. Mais les Raptors ne voulaient pas pleurer cette nuit, et de toute façon, c’est bien connu, Kawhi ne ressent aucune émotion sur un terrain. Leur énorme défense n’avait pas suffit dans le dernier quart-temps : ni les contres importants de Danny Green, ni les mains baladeuses d’un Siakam sur le chemin de son meilleur match en carrière avec 26 points à 8 sur 10 au shoot et une immense activité. Finalement, c’est cette défense tant mise en avant qui fera basculer la rencontre. En prolongation, des stops décisifs, un steal bien senti de Kyle Lowry au meilleur des moments et Pascal Siakam en sauveur sur la ligne des lancers. Au final, le champ de bataille c’est la feuille de stats, et l’encre a coulé en grande partie à cause de deux tarés à l’aile : 51 points, 11 rebonds et 6 assists pour Kevin Durant, 37 points, 8 rebonds et 3 assists pour Kawhi. Les deux à 58% de réussite, mais l’un victorieux, l’autre qui peine à s’afficher comme un leader hors des stats. En tout cas, on leur avait parlé de Finales avant l’heure, les deux anciens MVP des Finales ont automatiquement basculé en beast. S’il faut simplement demander… Belle opération pour les Raptors qui atteignent les sept victoires consécutives. Pour les Warriors, malgré la défaite, on ne peut qu’être satisfait du niveau de Durant : manque plus que du leadership, ça tombe bien, on en connaît un qui a hâte de revenir…
Assurément l’un des plus beaux matchs de la saison : les scenario, les stats, les stars au top, des highlights et un overtime. Et salade tomates oignons chef ! Tiens, la voilà cette chose qui manque encore pour couronner tout cela. Rien de grave, on a bien profité et le retour de Chef Curry ne rendra la revanche que plus passionnante. Bref, ce genre de scénario… et si ce n’était que la bande-annonce, rendez-vous en juin pour la saga ? Raptors vs Chef Snake, ça sent bon le nanar culte.