Le Jazz a retrouvé son duo de choc : Donovan Mitchell et Rudy Gobert en patrons, victoire face aux Nets, to be continued
Le 29 nov. 2018 à 09:01 par Giovanni Marriette
Dire que le début de saison du Jazz est difficile serait presque un mensonge. Il n’est pas difficile, il est douloureux. Pas de recrutement ou presque, intégration compliqué d’un rookie, un sophomore qui se mange un… rookie wall, et une Tour Eiffel coincée au milieu de tout ça, galérant à enchaîner deux très bons matchs de suite. Posez-moi ça au milieu d’une Conférence Ouest en pleine mue, et vous obtenez une franchise plus près du bas du classement que du haut, un spot bien en deçà des attentes initiales…
Un début de saison très décevant donc, mais des raisons d’espérer tout de même. En premier lieu l’arrivée de Kyle Korver, qui viendra jouer les vétérans respectables et respectés dans le vestiaire, en plus de brûler quelques ficelles de temps en temps. Mais Korver ou pas Korver, le roster du Jazz n’est pas devenu mauvais du jour au lendemain. Il a juste besoin de s’adapter, de comprendre qu’il est désormais attendu chaque soir. Sans véritable franchise player confirmé, Quin Snyder s’en remet depuis un an à un duo de leaders, chacun dans leur rôle. Donovan Mitchell, aka l’incendiaire, capable la saison dernière et dès son exercice rookie d’être l’un des scoreurs les plus prolifiques de la Ligue. Puis Rudy Gobert, capitaine de route puisque bientôt le plus ancien en ville, et accessoirement meilleur défenseur de la Ligue la saison passée. Deux jeunes joueurs qui doivent se retrousser les manches et montrer chaque soir ce qu’ils ont déjà montré à de nombreuses reprises : qu’ils sont do-mi-nants. Pourquoi insister ce matin sur cette potentielle domination ? Car c’est – enfin – ce qu’il s’est passé cette nuit face aux Nets. La preuve que le Jazz, on se répète, ne s’est pas fait voler son talent par les Monstars, Kevin Durant ou Lil Bow Wow.
Cette nuit donc : 24 tirs pour Donovan Mitchell, hashtag confiance en soi, et surtout la moitié d’entre-eux qui font mouche, plutôt plaisant dans l’optique de gagner un match. Toujours de la peine à scorer de loin (2/8 du parking, un problème récurrent cette saison) mais un nouveau gros chantier quelques jours après avoir brûlé en vain la défense des Kings. Une belle perf, victorieuse cette fois-ci, qui sonne peut-être comme le vrai début de saison d’un mec qu’on annonçait quand même comme un futur Hall Of Famer après seulement cinquante matchs en NBA. Comment ça les médias, comment ça la pression. Rudy Gobert ? Oh mamma. Dans la plus grande baguette tradition des quelques masterclass qu’il a pu nous offrir jadis, le baobab de Saint-Quentin a détruit Jarrett Allen et tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un mec de Brooklyn. 23 points à 10/14, 16 rebonds, 4 contres, un gros poster et le plein de confiance pour un mec qui, on le sait, est bel et bien un Top 5 pivot en NBA quand il s’en rend compte. Comment ça, nous on est chauvins ? C’est vous qui êtes chauves hein.
Menés à l’entame du dernier quart, les Jazzmen se sont donc imposés au Barclays Center, remportant leur huitième match hors de leurs bases. Huit wins sur la route, deux seulement à la maison, avec l’obligation dès maintenant de rappeler au public de la Vivint Arena de quel bois peuvent se chauffer Rudy et Dono. Paris ne s’est pas fait en un jour, la remontée du classement à l’Ouest non plus, mais ça commence ici et maintenant.