Kemba Walker plante 60 points, un career-high et un record de franchise : il a perdu le match mais a mangé le Buckets

Le 18 nov. 2018 à 15:54 par Victor Pourcher

Kemba Walker - pari
Source image : NBA League Pass

Malgré la défaite à domicile de Charlotte face aux Sixers de Philadelphie et leur nouveau Big Three Embiid / Butler / Simmons, le Spectrum Center aura assisté à une performance XXL de leur meneur All-star Kemba Walker. Un des meilleurs défenseurs de la Ligue débarque en ville ? Pas de problème, 60 points, record personnel et record de la franchise, le tout sur la tête de Buckets et ses potes.

Kemba Walker peut prendre des crises monumentales au scoring. Cette nuit, contre les Sixers, elle a été historique, pour lui et pour la franchise. On vous pose le steak directement, bon appétit : 60 points à 21 sur 34 au tir (61,8 % de réussite) dont 6 sur 14 du parking (42,9 %), accompagnés de son sans-faute aux lancers avec 12 ficelles sur 12, de ses 7 rebonds et ses 4 passes, tout cela emballé en 45 minutes. Prenez le temps de digérer en admirant la mixtape offensive, et on repart juste après.

Kemba Walker was feeling it tonight, erupting for a career-high & #NBA season-high 60 points! #Hornets30 pic.twitter.com/hY9fwjvM7E

— NBA (@NBA) November 18, 2018

Car après cette ligne statistique généreuse viennent les plats de résistance que sont le contexte et le scénario. Le contexte, c’est une équipe des Charlotte Hornets en difficulté ces derniers temps, avec un bilan équilibré sur ces dix dernières rencontres et qui sortait d’une défaite bien dégueu 113 – 89 à l’extérieur contre Cleveland, pourtant cancres en chef de la Ligue depuis le début de la saison. Les Hornets devaient absolument se reprendre, surtout leur leader d’attaque qui avait envoyé tellement de briques ce soir-là (2 sur 16 au tir dont 1 sur 7 de loin) que l’on avait pensé un temps qu’il s’occupait lui-même de la reconstruction de Cavs. C’était aussi la récente élection de Kemba Walker par les fans de Charlotte au sein de l’équipe du 30e anniversaire de la franchise, juste derrière un certain Dell Curry, shooteur pas maladroit et légende de la ville. Il fallait se montrer à la hauteur de la comparaison. C’était donc enfin la réception de Philly qui s’affirme clairement comme l’un des prétendants aux Finales NBA en récupérant Jimmy Butler, en plus de son ogre aux doigts de fée Joël Embiid et de son meneur shooteur Ben Simmons. Et normalement, l’arrivée de Buckets ne présage rien de bon pour le meilleur attaquant adverse. 

Mais voilà, Kemba s’est gavé, tout simplement. Car dès le début du match, c’est bien Jimmy Butler qui défend sur la star des Hornets et un bon gros duel s’annonce. Dans le premier quart-temps, le meneur ne force rien mais est agressif et donne le ton de sa soirée : 12 points à 4 sur 7 au tir, avec une faute arrachée à Fultz au buzzer pour aller planter tranquillement trois lancers et ainsi combler un peu l’écart. Le deuxième quart-temps est encore plus propre que le précédent puisque Kemba Walker shoote à 4 sur 5 et continue d’être impeccable sur la ligne. Même la caresse sur son menton du coude de Jimmy Butler sur une transition ne dérègle pas la mire. Et alors quand vient le money-time, la machine à marquer tourne à plein régime et Kemba commence à multiplier les shoots réussis. Dans le troisième quart-temps ce sont 16 points dont 11 dans la seconde partie : il prend ses responsabilités et l’on ne voit plus que lui. C’est bien cela le problème d’ailleurs. Car si l’ancien de Connecticut marque ses deux lancers à quelques secondes de la fin pour égaliser et arracher la prolongation, il ne doit ce sursis qu’à lui-même : mis à part Jeremy Lamb, aucun autre joueur ne dépasse les 10 points. Et encore, on le formule comme ça pour passer sous silence la bulle de Nico Batum ou des 2 points de Tony Parker et de Malik Monk… Oups, c’est sorti. Malheureusement pour lui, Kemba ne marquera qu’une seule fois dans l’overtime pour finalement atteindre les 60 points. Il n’y a pas la victoire certes, mais après avoir détrôné Dell Curry en tant que meilleur marqueur de Charlotte, il rentre encore un peu plus dans l’histoire de sa franchise.

S’il y en a un qui a eu chaud, c’est bien Jimmy Butler. Car on n’ose même pas imaginer les punchlines envoyées si Charlotte avait gagné ce match, avec une grosse claque de Kemba sur Buckets. Mais voilà, un contre à la fin et un tir au buzzer : on efface tout, on ramène la victoire à Philly. On efface presque tout, la performance de Kemba Walker restera, elle, gravée dans l’histoire des Hornets.