Les Wolves se réorganisent : Scott Layden gère désormais les affaires basket sans Thibodeau… un peu tard non ?

Cette saison devait être celle de la confirmation pour les Minnesota Timberwolves. Fin de l’intégration de Jimmy Butler, affirmation de l’immense talent de Karl-Anthony Towns et dernière étape de la transformation d’Andrew Wiggins en bon lieutenant. Finalement ? C’est le bordel et il est désormais temps de remettre un peu d’ordre. Première étape : reprendre les rênes des affaires basket à Thibs.

Constat très factuel pour commencer : le début de saison est extrêmement compliqué pour les Wolves avec le quatorzième bilan de la Conférence Ouest (6 victoires pour 9 défaites). À l’origine de cette période trouble, un sabotage en règle orchestré de l’intérieur par Jimmy Butler. Il part, il ne part plus. Il joue, il ne joue plus. Il est tradé, il ne l’est plus. Si ce comportement a choqué plus d’un fan, cette saga a aussi mis en lumière des dysfonctionnements dans l’organisation de la franchise. Tom Thibodeau, à la fois coach et en charge des affaires basket, ne voulait en aucun cas se séparer de sa superstar, alors que le propriétaire Glenn Taylor était déjà en train d’appeler aux quatre coins du pays pour refourguer Buckets au plus offrant. Maintenant que l’épisode est clos, la franchise peut désormais en tirer les enseignements. Dans un entretien accordé à Jon Krawczynski de The Athletic, Glenn Taylor annonce avoir demandé à Thibs de se concentrer dorénavant sur le coaching, laissant ainsi les affaires basket au GM Scott Layden, sans toutefois que ce ne soit acté par un changement de fonction officiel. 

“Les deux ont été partenaires tout le long. Je pense que Scott devait passer beaucoup de temps  sur ces transactions, à appeler les personnes. […] Je pense qu’il était d’une grande aide. Mais je pense aussi que les deux s’entendent très bien et ce n’est pas vraiment important de savoir comment sont gérés les détails, tant que les deux s’accordent à la fin.”

La position de Tom Thibodeau est donc fragilisée. Ceci dit, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même : en choisissant, contre l’avis de tous, de retenir Jimmy Butler jusqu’au dernier moment, malgré ses nombreuses sorties tapageuses, il a fait un pari dangereux qui, maintenant que Buckets est parti, le met dans une posture délicate vis-à-vis du propriétaire. Bien entendu, il n’est absolument pas question d’un divorce en pleine saison pour l’instant puisque, sortant d’une période tumultueuse, l’heure est à l’apaisement pour retrouver le chemin de la victoire et remonter doucement jusqu’aux places de Playoffs. Néanmoins, la confiance qu’avait Glenn Taylor pour son coach semble avoir pris quelques coups, comme en témoigne l’une de ses déclarations dans le même entretien :

“Comme beaucoup de coachs, il sera jugé par rapport au succès de l’équipe. Pas sur un match mais sur ce qu’on peut faire tout au long de la saison, ou sur la progression de l’équipe. Si l’on peut s’améliorer chaque jour, ce serait une chose très positive. […] On va de l’avant. Il est censé être un coach avec la connaissance d’un vétéran. J’espère qu’il peut amener cette expérience à ce groupe, et nous gagnerons bien plus que nous ne perdrons.”

“Censé” ? Ça ressemble quand même pas mal à du trashtalking de businessman diplomate. Pas de quoi envisager un divorce immédiat, mais encore très loin d’un engagement longue durée. Même si c’est prématuré, l’intersaison prochaine promet encore d’être mouvementée dans le Minnesota.

Fini les conneries pour Tom Thibodeau. Désormais il va falloir se concentrer sur le coaching et  laisser gentiment les manettes des affaires basket à son pote Scott Layden. Et pourquoi pas redresser la barre pour bien figurer en saison régulière, puis en Playoffs ? Pas sûr, pourtant, que ce soit suffisant pour ne pas se faire éjecter l’été prochain.

Source : The Athletic