DeMar DeRozan raconte son trade : se faire larguer au milieu du parking d’un fast-food, on a connu plus sympa
Le 14 nov. 2018 à 16:43 par Victor Pourcher
La NBA est un business sans pitié. On le savait, mais parfois elle s’acharne à repousser les limites. Et comme on l’avait senti, le trade de DeMar DeRozan aux Spurs, probablement le plus surprenant de l’été, cache des éléments bien sales. L’ancien des Raptors dévoile ainsi un peu plus le déroulement de cette soirée.
Le 18 juillet dernier, la planète NBA apprend avec stupéfaction le trade monté entre les San Antonio Spurs et les Toronto Raptors : Kawhi Leonard et Danny Green s’envolent pour le Canada, tandis que DeRozan, Jakob Poeltl et un premier tour de draft protégé font le chemin inverse vers le Texas. Avant même d’avoir les réactions des différents protagonistes, on sentait bien qu’il y avait une couille quelque part et que le front office des Raptors venait d’envoyer des couteaux par paquets de douze dans le dos de leur franchise player. Très vite, DeRozan lâche sur sa story Instagram : “Quand on vous dit une chose et qu’il se produit l’inverse… Impossible de leur faire confiance. Il n’y a pas de loyauté dans ce business.” L’odeur de moisi dans le pâté s’intensifie et il semble que les Raptors aient promis à leur arrière de ne pas le trader tout en actant son transfert quelques temps plus tard. Désormais, l’épisode est clos et le nouveau membre des Spurs a commencé sa saison en force en affichant des belles stats de revanchard : 25 points, 6,4 rebonds et 6,6 assists de moyenne. Clos ? Pas tout à fait, parce que les fans de NBA veulent du sang, des larmes, du drama, bref, des détails. Et Jonathan Abrams, pour Bleacher Report, rapporte ce que DeMar DeRozan raconte.
“En sortant du cinéma, tard dans la nuit à Los Angeles, il vérifia son téléphone. ‘Je me demandais pourquoi j’avais autant d’appels manqués,’ dit-il. […] Il alla manger un bout à Jack in the Box [une chaîne de fast-food, ndlr]. Dans le parking, il reçut l’appel qui lui annonça qu’il était tradé à San Antonio. ‘Ça m’a complètement pris par surprise,’ dit-il. ‘Je suis resté dans le parking pendant deux heures, en essayant d’assimiler tout ça, en essayant de remettre les choses dans l’ordre, en essayant de me rendre compte, mais c’est comme ça que je l’ai découvert. À minuit, assis dans le parking d’un Jack in the Box pendant au moins deux heures, avant de rentrer.'”
Alors résumons. D’abord, DeMar DeRozan va probablement développer soit une phobie des fast-foods, dommage mais pas gênant, soit un traumatisme des parkings, ce qui est déjà plus problématique. Mais plus sérieusement, autant le trade en lui-même peut paraître cruel, autant le timing, les circonstances sont encore pires. Celui qui détient le record de matchs joués et de points marqués avec les Raptors, installé depuis neuf saisons dans le roster de Toronto et à qui l’on avait assuré qu’il y resterait, ne pouvait pas imaginer un dénouement si brutal. C’est donc lors d’une soirée pépère au ciné puis au fast-food, sur un sombre parking en pleine nuit, que ce bon DeMar DeRozan a appris la nouvelle. Hey, les copains du front office canadien, c’est comme ça qu’on traite un de ses meilleurs joueurs all-time ? Masai Ujiri peut s’excuser autant qu’il veut, cette annonce de trade est à mettre au panthéon des coups de traître et relativise une fois encore la question de la loyauté en NBA.
Vu les circonstances incroyables et même si les changements opérés par les Raptors, actuels leaders à l’Est, semblent payer pour l’instant, difficile de ne pas avoir d’empathie pour DeMar DeRozan. On finit un chapitre de cette saga, mais rendez-vous le 3 janvier pour le premier match entre Spurs et Raptors, et surtout le 22 février pour le retour de l’arrière à Toronto. Histoire, peut-être, de voir le karma s’inverser.
Source texte : Bleacher Report