Le dysfonctionnement des Cavs – Partie 1 : des promesses horribles tenues auprès d’agents-libres

Suite à un dossier-bombe sorti par Joe Vardon sur The Athletic ce weekend, il fallait bien qu’on se penche sur les Cavs et qu’on décortique les infos envoyées au lance-flammes par le reporter américain. Entre clash internes, dysfonctionnement profond et avenir flou, voici la première partie de ce zoom dédié à la “franchise” de Cleveland.

 – PARTIE 2 –

Si les fans des Cavs pensent avoir vécu le plus dur jusqu’ici, qu’ils se préparent pour la suite. Car vu ce qui est en train de ressortir des coulisses de l’Ohio, on pourrait avoir droit à plusieurs surprises fortement désagréables dans les jours, semaines et mois à venir. Pourquoi mentionner les mois à venir ? Pour une raison simple, et déprimante, et qui va rendre l’avenir des Cavs potentiellement plus compliqué que jamais auparavant. En effet, au sein du bordel tenu par Dan Gilbert et Koby Altman, un des éléments les plus choquants et qui a été souligné par Vardon est le comportement assez affligeant tenu par le management de Cleveland vis-à-vis des agents-libres recrutés chaque année. Comme vous pourrez le voir ci-dessous, les discours tenus en juillet peuvent ne plus tenir en octobre, et si cela peut se produire dans bien des franchises, peu nombreuses sont celles qui deviennent autant exposées publiquement. Ce à quoi il faut ajouter la situation géographique des Cavs, dont on parlera en détail un peu plus bas. Déjà que, de base, l’Ohio n’est pas réputé pour attirer masse de joueurs, les bombes larguées par le reporter de The Athletic pourraient avoir des conséquences énormes sur les prochaines saisons de la franchise, ainsi que l’image globale de l’organisation auprès des joueurs. Deux joueurs en l’occurrence, Kyle Korver et David Nwaba, qui ont eu droit à un gros retournement de veste de la part des décisionnaires de Cleveland, une fois l’encre séchée sur le contrat. Deux joueurs dans des situations très différentes au sein de leur propre carrière, mais qui se retrouvent aujourd’hui dans le même merdier. Des belles paroles tenus pendant l’été, avant de tout outre en l’air quelques semaines plus tard à cause de l’instabilité globale qui coule dans les canalisations de la franchise.

Le tout premier joueur que Koby Altman a signé en tant que General Manager était Kyle Korver, un contrat de 3 ans et 22 millions de dollars signé en juillet 2017, et qui comprenait l’accord suivant entre les deux partis. Si LeBron venait à quitter les Cavs, la franchise transférerait Korver dans la foulée ou rachèterait son contrat afin qu’il puisse déménager avec sa famille dans sa nouvelle équipe pendant l’été. Par conséquent, lorsque LeBron a quitté les Cavs pour les Lakers en juillet dernier, Korver a demandé au management de lui permettre de bouger. Sauf que les décisionnaires ont refusé, lui ont-ils dit, car ils voulaient le faire jouer et essayer d’aider l’équipe à gagner. Et pour être honnête, en cas d’un transfert de Korver, les Cavs voulaient retirer une contrepartie maximale comme un premier tour de Draft. Bref, ce même message de base tourné autour de l’envie de gagner était lui aussi utilisé pour Kevin Love avant qu’il n’accepte de prolonger pour 4 ans et 120 millions de dollars, ainsi que pour les autres joueurs de retour dans l’effectif.

Korver, Love, et même David Nwaba, dont la récente pige avec les Bulls était prometteuse. Apparemment, lui aussi a eu droit à un joli tour de magie de communication de la part des managers de Cleveland, puisque Nwaba avait refusé une offre des Pacers sur plusieurs années cet été… pour finalement signer un an chez les Cavs, en ayant eu la garantie d’obtenir davantage de temps de jeu. Du temps de jeu que David n’a en fait absolument pas, lui qui a été utilisé n’importe comment par Larry Drew et Tyronn Lue en l’espace de 10 rencontres (7 minutes en moyenne, 23 l’an dernier). Pour des joueurs respectés et de haute renommée comme Korver ou Love, tu peux toujours te rattraper, mais pour un gars comme Nwaba qui a tafé toute sa vie pour obtenir ne serait-ce qu’une opportunité, la voir se transformer en cauchemar peut mener à une carrière totalement différente par la suite.

Et c’est justement sur ce point précis, sans même avoir parlé de l’utilisation propre des joueurs, l’ambiance dans le vestiaire ou la relation des athlètes avec Dan Gilbert, que l’avenir des Cavs pourrait prendre un virage terrible lors des prochains mois, et des prochaines années. On l’a notamment vu à Sacramento, avec un Vlade Divac fusillé publiquement pour avoir pris des décisions parfois contradictoires. Le boss des Kings et ses associés ont été taillés en pièce au fil du temps, souvent à raison, ce qui a eu un impact dramatique sur la franchise californienne, du point de vue des joueurs venant de l’extérieur. Il suffit de se souvenir de la dernière Draft, en juin dernier, pour suer un coup si on est fan de Cleveland. Hormis Marvin Bagley, quasiment aucun autre rookie bien placé avait accepté de participer à un workout de la franchise de Sacramento, car les témoignages négatifs étaient notamment trop nombreux et poussaient les phénomènes à aller voir ailleurs. On parle donc de rookies, qui rêvent d’aller en NBA, et sont trop angoissés à l’idée de rejoindre une franchise car son dysfonctionnement est révélé publiquement. Telle est la merde dans laquelle les Cavs sont en train de s’enfoncer aujourd’hui, avec un proprio complètement mégalo et incompétent à leur tête et un GM qui débute dans le métier. Tout ça après avoir vécu séisme sur séisme chaque été, tenté de recoller les morceaux avec son coach, avant de le virer au bout de deux semaines. C’est à se demander le nombre de farces qui ont été cachées par LeBron au fil des années, quand on voit la gueule de l’arrière-boutique maintenant que le boss est parti.

Les Cavs ne sont pas que dans une situation sportive compliquée à court-terme, les Cavs pourraient se retrouver dans un no man’s land de free agency pendant plusieurs années, à cause de révélations et de témoignages qui ne font qu’aller dans un sens : le bordel est total et la stabilité absente à Cleveland. Fuyez. 

Source : The Athletic