Stephen Curry est lancé sur des bases folles : jusqu’où peut-il repousser les limites ?
Le 02 nov. 2018 à 15:49 par Alexandre Martin
Les Warriors éclaboussent ce début de saison de leur classe dans le jeu avec un niveau offensif proposé qui est bien au-dessus de tout ce que l’on a pu voir ces dernières années, voire depuis très longtemps (ou depuis la nuit des temps ?)… Kevin Durant, sur le parquet du Madison Square Garden, ou bien sûr Klay Thompson, à Chicago, se sont fendus d’exploits énormes, d’un record même pour Klay. Cependant, le métronome de l’attaque des champions en titre est bel et bien Stephen Curry en ce début de saison. Le Chef régale et est lancé sur des bases qui peuvent augurer d’une saison historique, encore une !
Avant d’affronter les Wolves cette nuit, Golden State en est à 9 rencontres jouées sur l’exercice 2018-19, pour 8 victoires. Sur ces 9 matchs, Curry a déjà planté 30 points ou plus à six reprises dont une fois 51 unités, lors du massacre des Wizards. Et sur les trois fois où l’ami Steph n’a pas mis 30 points, il y en a deux où il s’est arrêté à 29, rappelé sur le banc par Steve Kerr car le match était fini depuis longtemps. Même chose à Chicago, Stephen Curry n’a mis “que” 23 points et distribué 8 passes décisives car il a clairement voulu que son coéquipier Thompson aille chercher le record. Un record qui lui appartenait d’ailleurs. Un record qu’il battra peut-être de nouveau un jour. Il en est largement capable et ce dès cette saison si l’occasion se présente. Quand on voit qu’il prend 11,6 tirs lointains en moyenne par soir et qu’il a déjà proposé un pic à 11 rentrés (sur 16), on ne peut pas se dire que le record de Klay Thompson est intouchable mais on peut se dire qu’il devrait rester la propriété des Splash Brothers pour encore un moment.
Loin de nous l’idée de vouloir réduire Curry à “juste un shooteur” puisqu’il montre à chaque rencontre qu’il peut scorer de multiple façons et surtout qu’il accompagne ses points de 5 rebonds, quasiment 6 passes décisives et 1,3 interception. Mais 11,6 tirs à 3 points tentés par soir… Come on ! Oui, les volumes de Curry sont dingues et le “pire” ce sont clairement ses pourcentages de réussite… Ils symbolisent la folie géniale de ce joueur sur ce début de saison. Car sur toutes ses tentatives de loin, voire de très très loin, il en rentre un peu plus de 6 soit 52,9%. C’est monstrueux et beaucoup de joueurs rêveraient d’avoir juste un tel pourcentage au tir. Au total, Curry prend un peu plus de 20 tirs par soir et en plante presque 55%. Pour un meneur qui prend autant de risques dans ses choix de shoots, ce sont des taux de réussite irréels que nous propose le numéro 30 des Warriors. C’est cette régularité dans l’exploit qui est folle et jamais vue dans l’histoire de la NBA. En 2015-16, saison au bout de laquelle il a été élu MVP à l’unanimité, Stephen Curry tournait à 30,1 points de moyenne en 50-45-90 et il avait pu participer à 79 rencontres ce qui lui avait permis de déposer un record hallucinant de 402 tirs du parking rentrés en une saison. Aujourd’hui, il est encore trop tôt pour envisager de le voir battre son propre record mais les bases installées méritent une petite extrapolation : à raison de 6 paniers primés par soir et s’il ne rate pas trop de matchs, Curry peut vraiment aller taper les 410, 420 ou même plus sur l’exercice en cours.
Cela dépend plus de sa santé que d’autre chose en fait. Car il a le feu vert de son coach et de ses coéquipiers pour arroser à volonté. Il a la confiance nécessaire pour ne jamais douter même un soir où ça ne veut pas rentrer. Il a cette capacité à prendre feu en un rien de temps et il a ce talent, cette gestuelle unique, cette vitesse d’exécution et ce toucher qui font de lui un shooteur incomparable, le meilleur de tous les temps. Vu la tendance actuelle de la NBA, avec ce jeu de plus en plus rapide et de plus en plus axé sur le shoot lointain, on peut se demander jusqu’où Curry pourrait pousser ce record. Tant qu’il entretient des pourcentages aussi hallucinants, tout est possible. Une saison à 500 3-points un jour ? Une saison en 50-50-90 (avec un gros volume de tirs) ? S’il y a un joueur en capacité de nous pondre ce genre de performances, c’est bien lui : Stephen Wardell Curry II. De limites, il ne semble pas avoir. De peur non plus. Mais à 30 ans, il est au top de sa forme et montre une envie de tout casser qui ne peut que le propulser vers des sphères encore inconnues du monde la balle orange.
Cette nuit, c’est donc fort de 33 points de moyenne à 54,9% au tir dont 52,9% de loin et 91,3% sur la ligne des lancers (où il va 5 fois par match) que Stephen Curry entrera sur le parquet de l’Oracle Arena pour y recevoir les Wolves ! Comptez sur lui pour bombarder, encore et encore.