Nouvelle démonstration des Warriors face aux Bulls : 149-124 et une pluie de chiffres inhumains, la frontière du cheat est proche

Le 30 oct. 2018 à 06:25 par Giovanni Marriette

Warriors
Source image : NBA League Pass

Évidemment que cette rencontre entre les double-champions en titre et une équipe qui joue avec Cameron Payne titulaire ne s’annonçait pas des plus équilibrées. Mais quand même… Ce que l’on a vécu cette nuit au United Center, devant les yeux de fans aussi honteux… qu’émerveillés, c’est peut-être ce qui caractérise le plus cette bande de cinglés californiens. Une avalanche d’adresse, un tsunami de facilité, un ouragan dans la tronche d’adversaires tout simplement pas sur la même planète. Est-ce que c’est chiant ? Oui. Est-ce que c’est beau ? Aussi.

Il va arriver un jour où l’on ne trouvera plus les mots, où un match à 60 points de Stephen Curry nous en touchera une sans pour autant faire bouger l’autre. Plus qu’une habitude, c’est désormais devenu systématique : à chaque match des Warriors sa performance high level, avec l’option Livre des Records toujours présente aux alentours. C’est bien, c’est beau, ça fait sourire, causer, rager, mais ça donne le plus souvent des matchs aussi équilibrés qu’un septième tour de Coupe de France entre les Girondins de Bordeaux et Saint-Denis les Bourg. Pas facile de se positionner face à ça. Est-ce qu’on doit se frotter les mains d’avoir devant les yeux une équipe dans laquelle trois joueurs (bientôt quatre, blurp) sont capables à tout moment d’exploser la matrice ? Est-ce qu’on doit pointer un manque dommageable de suspense ? Pas facile hein. Car ce soir, bien plus qu’un record de plus dans l’armoire (et quel record…), c’est le sentiment général de domination qui choque. Une domination tellement incroyable qu’elle en est presque devenue… désagréable, tant les Warriors ne respectent absolument rien dans le jeu, tant les Bulls ont semblé cette nuit devenir de simples spectateurs alors que le premier quart n’était même pas fini. 1992 style, à une époque où la France jouait la Dream Team et où le regretté Fred Forte sortait son Kodak en plein match.

52 points en 26 minutes pour Klay Thompson, 14/24 du parking, record all-time battu, un record qui appartenait jusque-là à Stephen Curry. 51 points il y a quelques jours pour ce même insolent, quelques jours avant que Kevin Durant n’en colle 25 en un quart-temps sur la tête de Spike Lee. Mais tout ça ne sont que des chiffres, des putains de chiffre hein, mais des chiffres qui ne sont rien par rapport à cette impression de facilité et de sérénité dégagées par ces mecs… On sent le squad de Steve Kerr arrivé à un point où la domination est telle que seul le kif compte désormais. On a par exemple vu Stephen Curry s’effacer et servir son collègue toute la soirée, tout en sachant qu’au bout du tunnel son record tomberait dans les mains d’un autre. Et dans une NBA plus individualiste que jamais, plus axée sur les chiffres que jamais, pas sûr que ce genre de comportement puisse être dans les capacités de tout le monde. 92 points à la mi-temps, deuxième marque all-time derrière les… 107 points (WTF ?!?!?!) des Suns en 1990, encore un chiffre mais qui symbolise cette fois-ci ce que tout le monde redoutait cet été à la signature de DeMarcus Cousins (qui n’a toujours pas joué, oh mamma) : ces Warriors peuvent évidemment perdre un match de temps en temps, mais globalement… ils sont invincibles. Trop de talent, trop de mecs dans leur prime, trop de décontraction pour des mecs capables de se trouver les yeux fermés mais capable également de faire, presque tous, la différence… tout seuls. Ça commence à faire beaucoup, ça énerve un paquet de monde parce qu’il n’y a rien de plus énervant qu’une domination sans faille, mais il faut au moins reconnaître que l’on a sous les yeux quelque chose d’unique.

Habituons-nous d’ores et déjà à ce genre de soirées, car elles risquent d’arriver un paquet de fois cette saison. Chez les Warriors c’est chacun son tour, le plus important étant d’être heureux en piétinant l’adversaire. Pas demain que ces mecs-là arrêteront de diviser, mais pas sûr qu’ils y penseront des masses quand ils contempleront leurs armoires blindées de bagues et autres trophées en tout genre. On était déjà entré dans l’ère Warriors, nous voici peut-être dans celle des… SuperWarriors. Flippant.