Jason Terry : trois points, deux ailes et un des 6ème hommes les plus prolifiques de l’histoire
Le 21 sept. 2018 à 05:21 par Hugo Chalmin
Dans cette période où tout amoureux de la grosse baballe orange se ronge les ongles en attendant la reprise de notre chère et tendre NBA, prenons un instant pour rendre hommage à l’avion le plus connu de la Grande Ligue en la personne de Jason Terry. Bientôt demandé sur la piste d’atterrissage, le Jet est bel et bien un des remplaçants les plus costauds de l’histoire.
Comme il l’a affirmé en mai dernier, le Jet se sent encore très chaud pour gambader en NBA. Ou du moins, trottiner avec les cerfs du Wisconsin une saison de plus. Mais malheureusement, sans contrat au moment où ces lignes sont écrites, Terry prie pour taper une énième campagne avec Giannis et la nouvelle saison approche à grands pas. L’ami Jason le sait, il ne devrait pas obtenir beaucoup de minutes, que ce soit de la part du nouveau coach des Bucks Mike Budenholzer ou dans une autre franchise… Le nouveau stratège à Milwaukee est bien connu pour faire taffer ses jeunes au maximum ! Mais ce n’est pas parce que notre copain aux chaussettes longues jusqu’aux genoux va tenter de fouler les parquets lors des rencontres où ses collègues mèneront de +23 à deux minutes de la fin du match qu’il faut oublier le rôle qu’il a eu durant quasi toute sa carrière, à savoir celui de précieux 6ème homme. Et on peut dire que ce costume était taillé sur mesure pour Mister Terry, tant le bonhomme a construit son succès, tout comme celui de ses potes, sur ses performances en sortie de banc. Demandez donc aux Mavs ou ses défenseurs, ce qu’ils pensent du sniper au large bandeau et aux tatouages inspirés. Mais avant de se pencher sur ce qu’il a accompli dans l’État du Texas, ne manquons pas de souligner ses débuts. Pépère est choisi par les Hawks en 10ème position du premier tour de la Draft 1999, une franchise dans laquelle il occupera bien le poste de titulaire. En même temps, avec une moyenne de 16,2 points par match en 5 campagnes, difficile de l’envoyer remplir les gourdes de Gatorade à Atlanta. Mais après avoir claqué des ficelles en Géorgie, c’est une fois son transfert en 2004 à Dallas que JT se révèle comme étant un 6th man de luxe. De luxe, et un des tous meilleurs de l’histoire.
Quelques chiffres pour illustrer ses nerfs incroyables, lors de ses huit saisons passées chez les Mavericks ? Le natif de Seattle a bien noirci la feuille de stats, avec trois premières saisons de titulaire à environ 15 points de moyenne, puis 16,5 points sur les cinq saisons suivantes dont une pointe à 19,6 points (!) chaque soir en sortie de banc, en 2009. Insolent, brûlant, le Jet terrorise les défenses adverses pendant des années et sera particulièrement décisif durant la campagne de Playoffs 2011, ponctuée par ce titre mémorable remporté par Dallas face au Heat de LeBron. Le grand Dirk, qu’on glorifie pour de bonnes raisons cette année là, était certes au top de son game, mais que dire de Jason Terry ? Une petite ligne de 17,5 pions à 48 % au tir dont un 44% du parking de moyenne sur la postseason 2011, tout ça en 34 minutes de bombardement extérieur. Paye ton bras droit bien clutch. La bague, les sanctions derrière l’arc, Jason touche le sommet et continue à violenter en sortie de banc. C’est son job, et il l’accepte à merveille. Être un titulaire obligatoirement, ce n’est pas trop la came de l’arrière, qui sait quelle route il doit dessiner pour devenir une grande figure de sa génération. Et soir après soir, nuit après nuit, adversaire après adversaire, Jason va démarrer le match en survêtement avant de mettre l’ambiance au moment de rejoindre la table de marque.
On parle quand même d’une carrière où un type a cumulé près de 19 000 points, en jouant moins de la moitié de ses matchs dans le cinq majeur. Y’a pire comme CV… Pour vous situer le bonhomme parmi les autres grands sixièmes hommes de l’histoire, on peut dire qu’il fait partie des plus prolifiques rien qu’en se basant sur ses impressionnants totaux. Bien entendu, le boss de tous les remplaçants porte le nom de John Havlicek, légende de Boston. Mais juste derrière Hondo, la bataille fait rage entre Jamal Crawford (18 900 points), Kevin McHale (17 000), Ricky Pierce (15 000), Manu Ginobili (14 000), Vinnie Johnson (12 000) et d’autres gars tel Toni Kukoc. Tout ce beau monde, avec quelques Hall of Famers, a planté bien moins de points que l’avion bandé, même si le scoring ne fût pas leur seule mission. C’est peut-être là un des éléments qui fait que Jason ne rejoindra pas les pontes de Springfield. Son jeu plutôt unidimensionnel, bien que fondamental dans la réussite de chaque équipe, l’empêchait d’atteindre un niveau de All-Star. Ce qui ne l’empêchera pas de devenir, aujourd’hui, le troisième all-time au classement des joueurs ayant inscrit le plus grand nombre de bombes du parking, avec 2282 ogives derrière l’arc. Les deux joueurs devant lui ? Ray Allen et Reggie Miller, avant que Stephen Curry ne dégomme tout le monde, tous les trois Hall of Famers (Steph le sera).
C’est sûrement la dernière saison durant laquelle on pourra se régaler du Jet et de sa fameuse célébration dès qu’une bombinette du parking sera larguée. Que quelqu’un offre un contrat à Jason Terry : on parle ici d’un des meilleurs remplaçants de toute l’histoire, point barre.