Même en 2018, les Grizzlies n’ont pas prévu de changer leur jeu : taille, physique et dureté
Le 12 sept. 2018 à 10:06 par Theo Faria
Avec une NBA qui tend de plus en plus vers le small ball depuis quelques années maintenant, un petit village d’irréductibles oursons résiste encore et toujours à ce style de jeu. Et en possédant un Gasol toujours efficace dans la peinture comme à l’extérieur par séquences, Memphis ne souhaite pas changer sa philosophie de jeu, même si elle va dans le sens contraire de celle des autres équipes. J.B. Bickerstaff assume parfaitement cette volonté, et ne compte pas changer.
Memphis reste Memphis. Il faudrait un gros tremblement de terre pour voir les Grizzlies jouer petit, en shootant à volonté du parking, en défendant mollement et sans exécuter de système léché. La franchise reste fidèle à elle-même, dure en défense et forte à l’intérieur, et la Draft de Jaren Jackson Jr. va en partie dans ce sens. Si le minot est capable de représenter les intérieurs du futur, capables de tirer de loin et défendre, on reste quand même sur un profil à l’ancienne et qui a séduit le management local. Cette saison, on ne va pas s’attendre à un grand renouvellement dans le Tennessee, car Memphis repart à la course aux Playoffs avec le retour de Mike Conley aux côtés de Marc Gasol. Pas de reconstruction en vue pour le moment, l’équipe souhaite être compétitive et devrait montrer un tout autre visage que celui de la saison dernière. Mais c’est ce style de jeu qui intrigue, quand on voit que, contrairement au reste de la ligue, les nounours refusent de changer ce qui a fait en partie leur réussite, allant jusqu’en Finale de Conférence en 2013 face aux Spurs. Le “Grit’n’Grind” sera toujours l’ADN de l’équipe, avec quelques micro-modifications ici ou là, et seul le futur leur donnera raison ou non. C’est un vrai pari tenté par les dirigeants et par J.B. Bickerstaff, le coach de Memphis : le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne veut pas s’en cacher, à en croire les récentes déclarations de coach J.B au Memphis Commercial Appeal.
“Nous prêchons un style de jeu unique. Evidemment, on ne réinvente rien, mais on mise sur la taille, le physique et la dureté. On est chanceux d’avoir des big men, qui sont assez longs mais aussi techniques, donc on peut faire les deux. On peut jouer physique. On peut défendre. On peut protéger la raquette. On peut contester les tirs.
On a des gars qui sont intelligents, ce qui peut compenser ce qu’ils ne savent pas faire. Quand on regarde l’équipe, sans manquer de respect à mes joueurs, on ne fait pas partie des plus rapides de la ligue. Donc on doit être capable d’utiliser notre cerveau pour se retrouver dans les bonnes situations de scorer ou défendre, et donc avoir toujours un coup d’avance sur nos adversaires.”
Bickerstaff connaît très bien son roster, et son analyse colle parfaitement au style de jeu des Grizzlies. Lorsqu’il parle de lenteur et d’intelligence de jeu, comment ne pas penser à Kyle Anderson, arrivé cet été. L’ailier apportera son expérience et sa connaissance du basket dans une équipe qui lui va parfaitement, tel un hoodie porté par Melo. Mais cette continuité ne signifie pas que les dirigeants sont complètement aveuglés par cette philosophie de jeu : Memphis était une des pires équipes de la ligue à 3-points la saison passée. Action, réaction, arrivées d’Omri Casspi et Garett Temple qui tournaient respectivement à 45,5% et 39 % du parking la saison dernière. Sans oublier Jackson Jr., qui s’inscrit dans le style Grizzlies mais également dans celui de la NBA moderne, qui met en avant des intérieurs capables de s’écarter du cercle. Une franchise qui reste fidèle à ses principes, tout en s’ajustant aux besoins d’aujourd’hui, il y a de quoi être optimiste. Avec des Conley et Gasol en leaders, les Grizzlies se rapprochent tout doucement de la dernière danse, de la fin du cycle le plus réussi de l’histoire de la franchise. Et s’il y a bien une chose qu’on ne souhaite pas pour le moment, c’est de les voir changer leur identité.
Pas question de changer à Memphis. Ils vont au bout de leurs idées mais ne restent pas fermés à ce qui les entoure. On peut avoir des doutes sur la décision de donner le poste de coach à J.B Bickerstaff, mais il a l’air de suivre ce style de jeu. Si cela peut éviter aux Grizzlies de revivre une saison catastrophe, tout en se battant pour une huitième place à l’Ouest, on signe sans hésiter.
Source texte : NBC Sports