Les Sixers pourraient finalement rester dans leur organisation actuelle : ça bouge en interne dans le front office

Le 28 août 2018 à 14:54 par Aymeric Saint-Leger

Bryan Colangelo
Source image : YouTube/Philadelphia 76ers

Suite aux déclarations d’hier de Keith Pompey concernant l’envie des propriétaires des Sixers d’engager une marionnette, un GM célèbre mais malléable, la franchise se devait de réagir. Elle l’a fait par l’intermédiaire de son actionnaire majoritaire, Josh Harris, qui prend le contre-pied de ces propos. Il annonce viser d’autres profils de candidats, ainsi que des changements en interne dans l’organigramme, qui peuvent suffire afin de ne pas engager un nouveau general manager.

Attaqués de manière assez frontale hier par Keith Pompey, journaliste au Philadelphia Inquirer, les propriétaires des Sixers n’ont pas tardé à réagir. Les propos de ce dernier auraient pu provoquer un tollé s’ils n’avaient pas démenti cette information. D’après ce spécialiste, la franchise de la cité de l’amour fraternel souhaitait trouver un nouveau manager général pour remplacer Bryan Colangelo, démissionnaire au mois de juin. Mais pas n’importe quel GM, non. Un qui soit de renommée très sérieuse, et qui puisse appliquer les envies des propriétaires, être à leur écoute, si ce n’est à leur service. Un espèce de pantin célèbre, en quelque sorte. Ainsi, de nombreuses têtes connues ont été approchées tout au long de l’été, qu’ils soient libres à l’exemple de David Griffin, ou en poste comme R.C. Buford ou encore Daryl “wesh” Morey. Ils ont été sollicités pour être, semble-t-il, les petites mains d’un des propriétaires des 76ers, David Heller. Ce sont des faits quand même pas très jojo, pas super pour l’image de la franchise. De fait, la communication de crise ne devait pas tarder pour étouffer et clarifier cette image. Et elle ne s’est pas faite attendre. C’est donc le proprio himself, Josh Harris, qui s’est collé à l’exercice du démenti auprès d’Adrian Wojnarowski d’ESPN. Il semble avoir plutôt réussi, prétendant que les Sixers ont complètement changé de cap quant au possible engagement d’un nouveau GM.

“Le but du propriétaire la franchise dans la recherche d’un nouveau manager général est d’identifier de nouvelles cibles à rencontrer, avec qui s’entretenir, mais il n’a pas exclu de laisser la structure d’intérim en place pour la saison à venir :

‘On laisse cette possibilité ouverte. On préférerait trouver un talent d’élite qui peut driver la franchise, mais nous ne ferons pas de compromis. […] Nous avons un staff stable et compétent qui partage la même vision que Brett [Brown, ndlr].’ “

Faire confiance au staff déjà en place, voilà comment éteindre l’incendie. Et cette déclaration ne contient pas de paroles en l’air, puisque dès ce lundi, il va y avoir de gros changements dans l’organigramme des Sixers, des promotions, et des définitions de poste précis pour l’ensemble du front office. Les trois têtes de l’exécutif se sont vues attribuer des rôles. Ainsi, Ned Cohen, le General Manager et Marc Eversley (vice-président senior du personnel des joueurs) seront les principaux opérateurs du front office, pendant qu’Elton Brand, le vice-président des opérations basket, travaillera un peu dans le front office de Philadelphie, mais aura surtout la charge de manager les Delaware 87ers, la franchise affiliée à celle de Philly. Parmi les autres changements importants à noter, il faut remarquer la promotion de Kevin Young au poste d’assistant coach sur le banc à la place de Jim O’Brien, qui va devenir conseiller senior de Brett Brown. On peut également signaler la promotion d’Alex Rucker, le vice-président senior de la stratégie et de l’analyse. Ces changements étant effectifs sous peu, les Sixers pourraient bien fonctionner de cette façon, qui suffirait à décharger Brett Brown du rôle de GM par intérim, afin qu’il puisse se concentrer sur le coaching. Malgré tous ces changements, Josh Harris garde en tête l’envie d’engager un GM, toujours sans être forcé à trop de compromis. Selon lui, le poste de général manager de Philadelphie est enviable, de quoi trouver quelqu’un, ce qui n’est pas une obligation.

“Il y a peu de GM d’élite, et ils sont généralement sous contrat longue durée avec des équipes. Ces situations ne tendent pas à changer beaucoup. Nous, nous avons besoin de quelqu’un qui apporte une vraie valeur ajoutée, ce qui inclut de regarder vers les jeunes cadres prometteurs du basketball et vers les candidats non-traditionnels. […] Nous aurons une liste assez sélective, la compétition ne sera pas énorme. On va discuter avec quelques gens qui ne sont pas des GM en poste qui peuvent apporter quelque chose à notre situation. […] J’ai appris que le rôle de GM a de multiples facettes, que ça s’apprend. Il faut être ouvert vers le public de nature, avoir des compétences en management et un fort relationnel, c’est important. Et peu de personnes qui ne sont pas des GM en poste possèdent ces compétences. Nous avons des forces dans tous ces domaines au sein de notre front office actuellement.”

Le message apparaît assez clair : si on peut avoir un GM, on le prend. Sinon, ce sera comme cet été, l’adage pas de GM, pas de problème pourrait continuer toute la saison. Discours très politique, qui laisse toutes les portes ouvertes, rassure les membres du front office, et qui apaise le contexte un peu tendu qui s’était développé autour de la franchise. Les Sixers semblent confortables dans ces deux situations, même si Josh Harris semble avoir une préférence pour l’acquisition d’une tête connue du métier pour remplacer numériquement Bryan Colangelo. Et à vrai dire, si cette dimension de “pantin qui ne contrôle pas grand-chose” n’existe plus, le poste devient enviable. De très bons jeunes joueurs, des proprios qui n’ont pas peur de mettre la main au portefeuille, du cap pour signer un contrat max l’été prochain… Pas mal de franchises aimeraient être dans cette situation. C’est stable, les résultats s’améliorent significativement, Brett Brown a prolongé son contrat pour trois ans, le management paraît compétent. Maintenant que l’incendie est éteint, il est possible qu’il y ait un peu de queue pour décrocher la timbale.

En résumé, le blabla de Josh Harris signifie que les Sixers sont toujours à la recherche d’un GM, mais qu’ils ne se limitent pas aux stars de la profession déjà en poste. Malgré tout, si aucun profil ne leur correspond vraiment, ils sont déjà armés pour affronter la saison prochaine sereinement. Les compétences sont là dans le front office, sur le terrain, sur le banc. Il y a tout pour réussir, et ça marche pas mal du tout… Ainsi pourquoi changer un système qui fonctionne ? Affaire à suivre. Tant qu’à y être, si Philly veut suivre le même chemin que l’an dernier, autant rappeler la famille Colangelo aux affaires, non ?

Source texte : ESPN


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