Stan Van Gundy nous explique le déclin de Dwight Howard : rendez-vous dans quelques années pour Andre Drummond
Le 27 août 2018 à 19:15 par Theo Faria
Lors des belles années de Dwight Howard sur un parquet NBA, c’était Stan Van Gundy qui était sur le banc. Deux ans après avoir atteint les Finales NBA, leurs chemins se sont séparés loin de la Floride. Et pour le pivot, on ne peut pas dire que sa carrière est une “réussite totale”, ce qui est assez compréhensible pour son ancien coach.
L’histoire était belle à Orlando. Quatorze ans après la première Finale NBA de la franchise avec un certain Shaq sur le poste 5, le Magic est enfin de retour au top de la Conférence Est en 2009, avec un nouveau pivot dominant, Dwight Howard. Mais après son départ ainsi que celui de son coach, Van Gundy, en 2012, la descente aux enfers démarre. Avec un bel égo et une éthique de travail digne de Shaq pendant l’été, Howard ne retrouvera jamais son niveau individuel lorsqu’il était joueur du Magic, ni les mêmes résultats collectifs. Les saisons passées aux Lakers et Rockets sont aussi ratées les unes que les autres, et le voilà à Atlanta, à la maison, dans une équipe qui sera démantelée l’été suivant. La saison à Charlotte sera contrastée : individuellement, le Dwight a fait sa saison, mais les Hornets ont fait une saison collective assez catastrophique. Même lorsque tout va bien sur le plan personnel, les résultats d’équipe ne suivent pas. Et cet été, bis repetita, nouveau changement pour Howard, qui pose ses valises dans le vestiaire des Wizards dans la joie et la bonne humeur. Washington représente la sixième franchise du pivot en huit saisons, un beau déclin pour le finaliste 2009. Et son ancien coach, Stan Van Gundy, nous explique cet échec de l’après-Orlando de son ancien poulain, lors de son intervention au Orlando Sentinel.
“C’est fou, vraiment. C’est vraiment dur à voir parce qu’on parle d’un gars qui était le meilleur pivot de la ligue pendant longtemps. Il est toujours très bon, mais il n’a pas l’air d’être très apprécié.
Le problème (et pas juste pour Dwight), est que les big men ont dû s’ajuster. Aujourd’hui, tout le monde veut un pivot qui court, qui défend sur pick-and-rolls, qui protège le cercle, prend des rebonds. En attaque, on veut un pivot fort sur pick-and-roll et dangereux dans les airs. Et… c’est Dwight Howard. Il n’y a probablement personne meilleur que lui dans ces domaines.
Mais le problème est que ces gars veulent toujours plus. Ils veulent que tout redevienne comme avant quand on leur donnait la balle au poste bas et qu’on les laissait jouer leur jeu. Je les comprends. Tu es un super joueur et tu veux avoir la possibilité de montrer ce que tu sais faire, mais le jeu a changé. C’est un ajustement très compliqué pour les pivots. Je ne pense pas non plus qu’on puisse se passer d’eux car ils restent toujours performants. Ils ont juste du mal à s’ajuster et à apprécier ce rôle dans lequel on veut les voir jouer aujourd’hui.”
On peut être en désaccord avec certains moves que Stan a effectué depuis son arrivée à Detroit, mais difficile de ne pas être d’accord avec lui. C’est exactement ce qu’on reproche à Dwight depuis ses années Houston : il serait tellement meilleur s’il arrêtait de râler à chaque fois qu’il ne reçoit pas de ballon au poste bas. Lorsqu’il est motivé, le nouveau sorcier est un gros défenseur dans la raquette, très bon en attaque sur pick and roll, capable de finir dans les airs et est une menace permanente au rebond. Mais on ne parle pas de Joel Embiid ou de Karl-Anthony Towns, et ce n’est juste pas possible de laisser Dwight faire ses moves poste bas qu’il n’a plus réussis depuis Orlando. A l’inverse, DeAndre Jordan illustre parfaitement ce qu’on attend aujourd’hui d’un pivot, et Dwight Howard pourrait parfaitement s’en inspirer. Est-ce qu’on peut y croire ? Non. Et ses récentes déclarations où il nous apprend qu’il essaie d’évoluer en Kevin Durant ou Anthony Davis ne nous rassure pas des masses. Malheureusement, on devrait plus s’attendre à un Dwight envoyant des parpaings du parking qu’un Dwight actif des deux côtés du terrain tel le nouveau pivot de Dallas. Voilà la carrière que Dwight Howard a décidé de mener.
Stan Van Gundy a parfaitement expliqué le rôle des pivots aujourd’hui. Si la nouvelle génération d’intérieur tend à le faire évoluer, ce n’est pas une raison pour Dwight Howard de continuer à penser comme il le faisait à Orlando. Il était bien mieux la saison dernière, et on ne peut qu’espérer un nouveau step-up pour la saison prochaine.
Source texte : NBC Sports