NBA Flashback 2017-18 #58 : le jour où les Rockets furent à un Chris Paul de la Finale NBA
Le 27 août 2018 à 18:23 par Giovanni Marriette
Les anciens en ont pris l’habitude et les petits nouveaux vont le découvrir, les deux mois d’été sur TrashTalk sont chaque année l’occasion de dormir un peu de vous faire revivre le meilleur de la saison écoulée. Perfs individuelles, séries de Playoffs, posters de cannibale, game winners ou patates de forain, il y en aura pour tous les goûts et ce jusqu’au 31 août prochain. Allez, mode rétroviseur enclenché, parce qu’elle était vraiment pas mal cette saison 2017-18…
La NBA change et certaines de nos certitudes prennent bien souvent un coup dans l’aile. Ce fut le cas la saison passée puisque Chris Paul fut à deux doigts de jouer – enfin – une finale NBA. Présent pour la première fois de sa carrière en Finale de Conférence après des Playoffs aussi solides que sa régulière, CP3 semblait enfin prêt à passer ce fameux cap, mais le destin s’occupa alors de la suite…
Une régulière record, il y avait tout pour aller au bout
15 victoires. Voilà par quoi Chris Paul a débuté sa nouvelle aventure texane. Le genou donnait en début d’exercice des signes peu encourageants, mais la simple présence du Point God faisait déjà passer les Rockets dans une nouvelle dimension. Des Rockets qui termineront d’ailleurs à la première place à l’Ouest après la saison la plus victorieuse de leur histoire, et l’ancien général des Clippers n’y aura pas été pour rien. James Harden repositionné au poste 2 mais toujours aussi fort, voire encore plus, l’un des meilleurs meneurs pur jus de la Ligue, des guerriers défensifs se fondant à merveille dans le jeu ultra… offensif prôné par Mike D’Antoni, le roster avait une sacrée gueule et n’a en tout cas déçu personne. Chris Paul ? 18,4 points, 5,4 rebonds et 7,9 passes en régulière, plus de 21 points, 5 rebonds et 5 passes en Playoffs, objectif rempli d’un point de vue individuel. Au niveau du bilan collectif ? On en parlait juste au-dessus : 65 victoires, meilleure attaque, sixième (!) meilleure défense, les jaloux vont maigrir. Et les Playoffs viendront étayer ce constat, enfin presque.
Des Playoffs solides, mais une issue tellement frustrante
La postseason approchant, les vieux démons resurgissent. Chris Paul mais également James Harden et Mike D’Antoni ne sont pas connus pour être des spécialistes du mois de juin et la NBA est comme Saint-Thomas, elle ne croit que ce qu’elle voit. Les deux premiers tours seront passés sans encombre, les Wolves puis le Jazz étant encore bien trop tendres face à une franchise aussi en place que les Rockets. Le Game 5 de Chris Paul en demi-finale est d’ailleurs un classique du genre, nous confortant dans l’idée que le complexe du garçon en Playoffs est bel et bien derrière lui. Arrive alors la confrontation que tout le monde attendait depuis des mois. Golden State Warriors vs Houston Rockets, aka la finale avant l’heure, aka le duel entre les deux meilleures franchises de la Ligue, n’en déplaise aux Cavs ou aux Hawks.
Les quatre premiers matchs servent de round d’observation et si les champions en titre frappent un grand coup d’entrée en s’imposant au Toyota Center, les noumero ouno de la saison régulière rectifient le tir au Game 4 grâce à un grand CP3. 2 partout et même 3-2 Rockets, ça y’est la dynastie naissante de GS va finalement s’arrêter plutôt que prévu. Tout va trop bien à Houston et même la force atomique californienne ne semble pas en mesure de stopper celle des Texans. Oui mais voilà, Chris Paul et le succès, c’est un peu comme Gargamel et les Schtroumpfs. Le mec peut avoir une victoire dans la marmite, prête à cuire, qu’un évènement tragique viendra toujours mettre à mal ses plans… Le genou grinçait mais Chris avait serré les dents, le pied traînait mais l’objectif était prioritaire… mais la douleur à la cuisse était trop vive. Pas de Game 6 pour Krispol, on préfère jouer la montre côté Houston en vue d’un très probable Game 7, une raclée attendue à l’Oracle, et finalement… un Chris Paul trop juste pour jouer le Game 7, THE Game 7. La fin est tout sauf étonnante puisque les Warriors s’en sortiront finalement in extremis malgré un scénario incroyable au dernier match, James Harden étant une fois de plus trop court pour porter les siens à lui tout seul. Le 7/34 du parking des snipers de Houston fait tâche et pendant que Houston voit un nouveau quartier se construire en ville à grands coups de briques, les Warriors envoient comme à leur habitude un fulguro troisième quart-temps. Rideau, on ferme la boutique, et si les Rockets échouent à un poil d’une finale NBA inédite face aux Cavs, certaines questions hanteront à jamais la fanbase des Texans…
Les Rockets auraient-ils passé l’écueil GS avec Chris Paul dans leurs rangs ? Probablement. Chris Paul est-il un genre de Jean-Michel Padbol ? Oh que oui. James Harden doit-il passer un cap avec ou sans superstar à ses côtés ? Plus que jamais. Rendez-vous dans deux petits mois, on connaît des mecs qui seront de retour le couteau entre les dents.