Manu Ginobili envisage sérieusement de prendre sa retraite : la fan base des Spurs est en PLS
Le 23 août 2018 à 10:38 par Aymeric Saint-Leger
Non, pas toi El Manu, pas maintenant. Pas après tout ce que tu as fait… La célèbre tirade de Thierry Gilardi correspond bien à l’état d’esprit des fans des Spurs actuellement. Manu Ginobili, ou le dernier des Mohicans, songe très sérieusement à mettre fin à sa carrière en NBA. S’il n’a pas encore pris sa décision à un mois du training camp de San Antonio, Gino est sur un fil, et peut basculer de l’autre côté à tout moment.
La PLS des fans des Éperons cet été est peut-être partie pour durer. La fanbase texane a déjà du vivre le douloureux départ de Tony Parker vers Charlotte. Le frenchie, vieux de la vieille, a dû se résoudre, non sans peine, à changer d’horizon. De quoi arracher quelques larmes aux die hard fans des Spurs de la vieille époque. Après le départ de Timmy il y a deux étés, c’est le deuxième membre du Big Three de San Antonio qui s’en allait. Ne reste alors plus qu’un seul des trois éléments du trio, un certain Emanuel David Ginobili. Avec Gregg Popovich, l’arrière de… 41 ans (!!!) est en quelque sorte le dernier des Mohicans dans le sud du Texas. Il a vu ses copains partir les uns après les autres, les amis avec qui il a partagé de bons moments pendant ses seize saisons NBA, les coéquipiers avec qui il est parti à la guerre jusqu’au titre suprême, le trophée Larry O’Brien. Ne restent plus, dans l’effectif de la franchise, que deux joueurs qui ont été champions avec les silver and black : Patty Mills en 2014, et Marco Belinelli la même année, lui qui est revenu cet été. Comme une sorte d’hommage, le shooteur fou, le fort attaquant qu’est l’Italien revient auprès de Manudona, comme pour lui rendre symboliquement un dernier hommage, comme un remerciement pour avoir inspiré toute une génération d’un style de jeu atypique, déroutant, parfois proche de la folie, mais si spectaculaire, et le plus souvent efficace. Mais pourquoi y a-t-il autant d’oignons et de poivre dans cette pièce… Sans doute parce que de se remémorer quelques souvenirs de Manu Ginobili, ça rend nostalgique, à l’heure où le magicien argentin peut décider de passer de l’autre côté de la barrière, et de mettre le seum (ou le belge, c’est selon) à l’ensemble des amateurs de cabrioles et de circus shot en tous genres. C’est le grand ponte d’ESPN, Adrian Wojnarowski, qui annonce que dans le courant de la semaine, on pourrait apprendre une bien triste nouvelle.
“Le guard des San Antonio Spurs Manu Ginobili, un futur Naismith Basketball Hall of Famer, considère sérieusement la retraite et prévoit de rencontrer le coach Gregg Popovich dans les jours à venir pour discuter de son avenir, d’après ce que les sources de la Ligue ont rapporté à ESPN. […] Ginobili, 41 ans, a passé son temps à travailler sur le site d’entraînement des Spurs et n’a pas encore pris une décision définitive sur la saison à venir, mais les sources disent qu’il envisage fortement la possible fin d’un run historique de 16 saisons avec les Spurs qui contient quatre titres NBA. […] Popovich revient d’Europe vers San Antonio, puisqu’il a récemment participé à l’événement Basketball Without Borders à Belgrade. Les Spurs espèrent que Ginobili souhaite rempiler pour une 17ème saison et lui permettent de prendre tout le temps dont il a besoin pour prendre une décision, d’après les sources de la Ligue.”
A un moment donné, ce n’est plus une PLS qui attend les fans de San Antonio, c’est la bonne position fœtale et l’hibernation. Il faut bien s’en rendre compte : d’ici une semaine, Manu Ginobili peut arrêter sa carrière. D’ici une semaine, il peut ne plus y avoir aucun membre du Big Three historique de San Antonio dans la franchise managée par R.C. Buford. D’ici une semaine, Gregg Popovich pourrait être le coach d’une équipe qui ne contient plus aucun des visages qu’il a aperçu chaque jour depuis plus de quinze ans. Mais avant de tirer un trait quasi-définitif sur l’ère des Spurs comme on les connaît depuis l’association Duncan-Robinson, Keep calm and trust Manu. A 41 ans (seul Vince Carter est plus âgé que lui dans la Ligue actuellement), l’une des plus belles papattes gauche de l’histoire est encore en activité, puisqu’il passe son temps à traîner sur le site d’entraînement des Spurs cet été. Au minimum, il maintient la forme. Au mieux, il se prépare très sérieusement comme pour rempiler pour une 17ème saison dans la même franchise. D’autres motifs d’espoir pour les fans des Éperons ? Et bien, El Manu possède encore un an de contrat à hauteur de 2,5 millions de dollars l’année, il pourrait ainsi honorer son deal jusqu’à la fin. Autre chose ? Alors qu’on pensait le 57ème choix de la Draft 1999 (!!!) complètement rincé l’été dernier, le champion olympique 2004 a fait une prépa de dingue, et a fourni une pure saison : 8,9 points par rencontre en 20 minutes, le tout en étant déjà quadra, oklm. Voilà tout ce à quoi les fans de San Antonio peuvent se raccrocher pour espérer revoir Gino sur les parquets en 2018-19. Il faudra compter sur la persuasion de Pop’, qui ne devrait pas forcer son vétéran à continuer l’aventure s’il n’en peut plus. Manu Ginobili a vu tous ses coéquipiers historiques partir un à un, et pourrait se sentir un peu seul avec son énorme palmarès, comme si cette époque n’était plus la sienne, qu’il était une superbe anomalie, qui n’avait pas bougé, alors que tout ou presque a changé autour de lui. Son amour du jeu doit le faire hésiter, pas sûr que cela suffise pour le garder du côté des actifs et ne pas l’emmener vers celui des retraités.
La boucle semble terminer de se boucler pour les San Antonio Spurs. Timmy retraité, TP parti, Pop encore là qui se dirige vers Team USA… Manu Ginobili est le dernier maillon des Éperons qui n’a pas encore bougé, mais ça ne saurait tarder. En ce jour de Mamba Day, profitons pour rendre hommage à l’un des adversaires préférés de Kobe Bryant en la personne d’El Manu, qu’il adore pour sa compétitivité, et le QI basket qu’il amène sur le parquet. Tant de choses sont à retenir de Manudona, c’est le moment de se rappeler de certaines d’entre elles. Et si on se refuse de parler au passé, le magicien argentin deviendra malheureusement bientôt, si ce n’est de manière imminente, un retraité, et de bons souvenirs. Manu, te queremos, no te vayas así.
Source texte : ESPN