Bilan de l’été des Sacramento Kings : un peu de shoot, un peu de shit, et on est bons
Le 20 août 2018 à 12:24 par Bastien Fontanieu
Encore et toujours situés dans les bas-fonds de la NBA, nos amis les Kings ne perdent cependant pas espoir de retrouver l’élite dans quelques années. Pour ce faire, il faut prendre de bonnes décisions chaque saison, notamment entre le mois de juin et celui de septembre. Qu’a fait Vlade Divac cet été ? Il faut répondre à cette question sans transpirer. Zoom sur les emplettes à Sacramento sur le Summer 2018.
De la patience, encore et toujours de la patience. Voilà ce qui est demandé aux fans de Sacramento, eux qui ont vu les Playoffs pour la dernière fois lorsque Usain Bolt n’avait aucun palmarès. Une éternité, mais qui ne bouscule pas le management californien plus que cela. La reconstruction prend place et les mouvements de l’été 2017 avaient intrigué pas mal de monde, par les dépenses effectuées et les vétérans recherchés. Qu’en fût-il de celui de 2018 ? Avec des tauliers à ajouter à l’effectif et des jeunes à garder sous les ailes de Dave Joerger, les Kings avaient quelques cartouches dans leur fusil et ont tenté de tirer à droite comme à gauche afin de signer de l’agent-libre. Voyons voir, justement, si la franchise a fait mouche ou si elle est encore passée à côté de sa cible…
Ils ont bougé
Garrett Temple, Vince Carter, Bruno Caboclo, JaKarr Sampson
Les deux derniers noms sont clairement pour compléter la liste, seuls les deux premiers nous intéressent vraiment. Les pertes des Kings se font quasiment exclusivement sur les ailes, avec deux joueurs aussi précieux qu’appréciés. Temple, en premier lieu, était le daron qui se ramenait chaque jour au boulot, assurait auprès de la communauté et apportait un sérieux indispensable dans un effectif aussi jeune. Adroit, bon défenseur, Garrett a fait ses valises pour le Tennessee et sera un élément difficile à oublier pour toutes les petites choses du quotidien. Carter, en second lieu, était le grand-père qui racontait de chouettes histoires, montrait lui aussi l’exemple et pouvait éventuellement être un relais de Dave Joerger auprès du groupe. En plein vol vers Atlanta, Vince n’a pas voulu continuer le babysitting et les Kings n’étaient probablement pas intéressés plus que ça non plus. Ce sont donc deux têtes à l’aile qui s’en vont, ce qui va libérer de la place pour un Justin Jackson aussi solide que doué en probable titulaire. Pas de lourde perte pour Sacramento cet été, c’est un vrai plus.
Ils arrivent
Marvin Bagley III, Nemanja Bjelica, Yogi Ferrell, Ben McLemore
Rien qu’en rajoutant le 2nd choix de la Draft 2018, tu prends un sacré coup de boost niveau talent. Avec Bagley à l’intérieur, les Kings ont un marsupial qui devrait tout de suite plaire aux fans et créer un potentiel combo surexcitant avec De’Aaron Fox. La question sera maintenant de savoir quel sera son temps de jeu, mais ça nous y reviendrons plus tard. Il est intéressant de voir qu’hormis le retour de McLemore à la maison, les ailes ont été particulièrement délaissées par le management local. Bjelica, qu’on pensait revoir en Europe, apportera sa science du jeu et son shooting en ailier-fort. Ferrell, qu’on a pu apprécier du côté de Dallas, apportera sa rapidité et son shooting à la mène. Le poste 3 manque donc d’un peu de coffre, ce qui ne travaillera pas trop Joerger puisque ce dernier est capable de faire un puzzle avec son effectif et créer des quintet complémentaires. Finalement, le fail des Kings se situe surtout sur les… non-signatures. Non pas que ce soit une immense erreur, comme nous y reviendrons plus bas, mais on parlait de Zach LaVine, de Jabari Parker, de Mario Hezonja, de Marcus Smart ou même de Rodney Hood : peanuts. Tous sont allés ailleurs, pour des sommes qui ont peut-être effrayé les banquiers californiens à juste titre, mais Sacramento perd donc en qualité pure de recrutement avec du talent.
L’avis du banquier
On peut dire ce qu’on veut sur les Kings, mais la banque est bien gardée. Faut dire qu’avec le budget dépensé dans le White Spirit tous les matins, il faut faire gaffe aux sous. Les deux seuls joueurs payés plus de 10 millions l’année ? Zach Randolph et Iman Shumpert, qui sont tous les deux en dernière année de contrat. Autant annoncer immédiatement la couleur, Sacramento n’a que… 26 millions (!) de dollars de contrats garantis pour la saison prochaine. Il faudra certes s’occuper de certains clients comme Willie Cauley-Stein ou Buddy Hield, mais la marge financière est énorme et la distribution de contrats sur de gros joueurs se fera sans le moindre doute dès le 1er juillet 2019, dans une free agency remplie de beau monde. La question est maintenant de savoir si les loupés de cet été auront un impact sur le prochain. En ayant signé un autre joueur de talent, les Kings auraient pu pousser le wagon un peu plus loin (genre… 37 victoires ?) et créer un peu de hype. Malheureusement, ça sent plutôt la saison de développement qui, dans une Conférence Ouest intraitable, n’offrira pas assez d’étoiles pour attirer les regards des agents libres. Tout est une question de choix de camp : soit vous aviez peur de trop dépenser sur un joueur instable et vous êtes content d’avoir rangé vos chèques, soit vous êtes déçu d’avoir attiré que des petits talents qui contribueront en sortie de banc et vous êtes blasé de la saison qui arrive.
Note : 6/10
Il n’y a pas besoin d’avoir suivi la NBA depuis 15 ans pour estimer que, dès le premier soir, ces Kings seront meilleurs que ceux de l’année dernière. Des jeunes qui progressent, un peu de stabilité, Dave Joerger va pouvoir continuer son travail de fond et il n’y a pas de doute sur le fait qu’un des loulous de l’effectif (Fox, Bogdan, Bagley, Skal, Giles, Hield) va atteindre le level supérieur cette saison. Cependant, ici, on ne fait que noter l’été. Et pour être franc, on était quand même bien plus séduits par celui de l’an dernier, avec Zach Randolph, George Hill et Vince Carter à bord du navire, ainsi que l’arrivée des trois rookies Jackson-Giles-Fox. Une équipe à 27 victoires qui recrute deux remplaçants et un vrai phénomène mais encore bien vert ? Ce n’est pas ça qui va exploser les prévisions des Kings à l’approche de la rentrée. En espérant que la retenue de 2018 soit annonciatrice d’une belle agressivité en 2019.