Otis Thorpe : retour sur la carrière d’un lieutenant trop souvent oublié
Le 05 août 2018 à 15:48 par Reda Ghaffouli
Le 5 août 1962, le monde était assez différent : on ne parlait pas de Russie mais d’URSS, Charles De Gaulle n’était pas qu’un aéroport et la NBA était dominée par deux mecs nommés Wilt et Bill. Mais c’est ce jour-là que naissait, en Floride, un certain Otis Thorpe, qui deviendra quelques années plus tard une légende de la Grande Ligue, une légende beaucoup trop sous-estimée aujourd’hui.
Tout commence le soir de la légendaire Draft 1984. Tout droit sorti du Providence College, Otis Thorpe n’a que 22 ans lorsqu’il se présente pour entrer en NBA. Devant lui, de grands noms seront prononcés par David Stern : Sam Bowie Hakeem Olajuwon, Michael Jordan, Charles Barkley… rien que ça. Il faudra attendre la neuvième place et les Kansas City Kings pour que le Floridien soit officiellement sélectionné. Mais ses débuts ne seront pas sans embuche. Barré pendant ses deux premières saisons par un certain Mark Olberding, Otis explosera finalement lors de sa troisième année, devant un titulaire indiscutable en NBA. Avec 18,9 points, 10 rebonds et 2,5 assists à 54% au tir, Thorpe est un ailier fort extrêmement solide et prometteur, de seulement 24 piges. Pour autant, les Kings, qui ont déménagé entre-temps à Sacramento, ne sont pas vraiment la meilleure équipe NBA (comme c’est étonnant). Otis ne pourra donc pas véritablement exposer tout son talent enPplayoffs, mais le potentiel était là et il ne lui faut qu’une équipe solide autour de lui pour totalement s’épanouir aux côtés des plus grands.
Ses vœux seront finalement exaucés en 1988. Ainsi, après avoir transféré un Ralph Sampson trop fragile physiquement un an plus tôt, les Houston Rockets décident d’acquérir Otis Thorpe pour compléter leur raquette. L’ailier fort devient titulaire indiscutable dans l’une des équipes les plus en vue de la Ligue, et vient épauler son légendaire collègue de draft Hakeem Olajuwon. Ultra-athlétique, gros rebondeur et inarrêtable en transition, Otis fera le bonheur des Texans pendant presque sept saisons, compilant un quasi 16-10-3 chaque année, à des pourcentages toujours très sales. All-Star lors de la saison 1991-92, Otis Thorpe réalise finalement le rêve de tout basketteur deux ans plus tard. À l’âge de 31 ans, il sera l’une des pièces maîtresses des Rockets de 1993-94, qui remportent un titre NBA amplement mérité dans une série légendaire face aux Knicks de Patrick Ewing. Otis est alors à son zénith, et les Rockets semblent partis pour continuer de dominer l’Ouest pour encore quelques années, menés par leur paire d’intérieurs infranchissables.
Mais la joie sera de courte durée. Avec un effectif en fin de cycle, Houston cherche à se renouveler, avec notamment un autre gros scoreur. C’est ainsi que Otis Thorpe est prié de faire ses valises pour les Portland Trail Blazers, en échange d’un certain Clyde Drexler qui viendra compléter les ailes des Rockets. Commence alors un road trip interminable pour Otis qui se fait transférer du côté de Detroit, Vancouver, Sacramento puis Washington, le tout en seulement… trois ans. Ses statistiques sont toujours bonnes, le joueur étant encore un ailier fort très solide dans un cinq majeur de NBA, mais à 36 ans, il n’impacte plus le jeu comme il a pu le faire auparavant, devenant de ce fait beaucoup moins prisé par les différentes franchises. Après une petite signature au Miami Heat en 1999, il se fera une nouvelle fois transféré un an plus tard aux Hornets de Charlotte, où il ira terminer sa carrière dans l’anonymat le plus total.
Aujourd’hui, Otis Thorpe fête ses 56 ans en toute discrétion. Un comble pour un ancien All-Star et champion NBA, qui aura finalement eu une deuxième partie de carrière des plus compliquées. N’empêche, l’ailier fort aura marqué l’histoire des Rockets comme le fidèle lieutenant du Dream dans la raquette. Alors joyeux anniversaire Otis, et toute la ville de Houston te remercie pour cette première bague de champion.