Ivre, Reggie Jackson voulait apparemment être titulaire devant Russell Westbrook à OKC

Le 04 août 2018 à 10:13 par Bastien Fontanieu

westbrook jackson
Source image : Montage NBA League Pass

Il fût une époque où, à OKC, Russell Westbrook n’était pas sur le terrain et un autre meneur voulait prendre la place de l’OVNI. Ce garçon, c’était Reggie Jackson. Et on a eu droit à une petite perle de la part d’un ancien coéquipier du Thunder…

Plus les jours passent, plus on a envie de se procurer le dernier bouquin de Steven Adams, My Life, My Fight. Le pivot tatoué a fait le buzz tout au long de l’été, probablement sans le vouloir, car son livre regorge de petites anecdotes qui racontent les coulisses de sa franchise. Ultra-protégée et tout autant médiatisée, le clique d’Oklahoma City a évidemment été sous le feu des projecteurs ces dernières années, entre la montée en puissance du duo KD-Westbrook, le départ du premier, la saison MVP du second, et les décisions prises par le GM Sam Presti chaque été. Un joyeux manège qui, si on le vit de l’extérieur, est assez fabuleux à observer, mais qui semble encore plus fun quand on est au sein même de l’équipe. Et justement, Adams a offert une nouvelle anecdote des plus appréciables concernant la bataille à la mène il y a 4 ans. Nous sommes en 2014, Westbrook se blesse et Reggie Jackson récupère le poste de meneur titulaire. Pendant plusieurs rencontres, le dragster cartonne à titre individuel et prouve, une nouvelle fois, que le système de formation du Thunder est exceptionnel. Le problème, c’est que pour un joueur comme Reggie qui a envie de diriger toute l’attaque d’une franchise en NBA, la présence de Westbrook dans l’effectif pose problème : une fois de retour, Russ va forcément retrouver son spot et Jackson devra s’asseoir sur le banc afin de redevenir remplaçant. Une réalité qui déplaît au dernier, lui qui va gentiment faire savoir à son management qu’il a des envies d’ailleurs. C’est donc Steven Adams qui nous raconte les coulisses de cette époque, avec des détails croustillants.

Lors des 14 matchs durant lesquels Westbrook n’était pas là, Reggie a eu ce qu’il voulait. Et même s’il scorait bien et ses statistiques avaient une bonne tête, nous n’avions pas la même alchimie sur le terrain. Je le savais, (Kendrick) Perkins le savait, Scott (Brooks le savait), tout le monde le savait en regardant notre bilan. Mais Reggie ne le savait pas.

Quand Russ est revenu dans le groupe et a récupéré son poste de titulaire, Reggie n’était pas content. Et on le regardait en se disant, ‘tu dois être vraiment un drôle de type pour croire que tu devrais être titulaire devant Russell’. Mais c’est exactement ce qu’il pensait, et ça allait totalement à l’encontre de ce que le Thunder représentait. Certes, nous nous battions tous à l’entraînement pour avoir un poste de titulaire, mais chaque fois que le vrai match démarrait, nous faisions tous en sorte que l’équipe l’emporte, quelle que soit la taille de la contribution finale.

Quand la trade deadline s’est rapprochée, on savait que Reggie voulait partir. Et parce qu’on le savait, on voulait aussi qu’il parte. Pourquoi voulions-nous continuer à bosser avec quelqu’un qui voulait jouer ailleurs ? Lorsqu’il a été transféré aux Pistons, on l’a rapidement oublié car nous avons accueilli de nouveaux gars. Et celui avec lequel je me suis tout de suite entendu était Enes (Kanter), car on était deux grands qui jouaient avec la même détermination.

Souhaitant aller ailleurs et être titulaire, Reggie Jackson a bien été envoyé chez les Pistons, qui ne se sont pas sentis dans le mal en récupérant le potentiel starter. Après tout, dès sa deuxième saison dans le Michigan, Jax tournait à près de 18 points et 6 passes de moyenne sous les ordres de Stan Van Gundy, ramenant l’odeur des Playoffs dans le Palace d’Auburn Hills. On parlait même de Reggie dans la discussion des All-Stars pour la première fois de leur carrière, lui qui envoyait du bois en tant que général en chef des Pistons. La suite, malheureusement, on la connaît. Entre blessures, manque de rythme, manque de discipline aussi, embrouilles avec son entraîneur et changement de management, le meneur se retrouvera pointé du doigt pour son manque de production et Detroit stagnera à l’Est. Ce qui n’a pas vraiment changé la dynamique côté Pistons, eux qui souhaitent encore et toujours croire en leur meneur malgré les critiques tournées autour de lui. La saison prochaine, que cela plaise à certains ou non, c’est bien Reggie qui démarrera dans le cinq majeur de Dwane Casey avec Blake Griffin et Andre Drummond à ses côtés. Est-ce qu’on retrouvera le Jackson de 2016, qui se faisait une place dans l’élite des meneurs à l’Est, ou bien aurons-nous droit à une nouvelle saison décevante, avec sa cinquantaine de matchs joués et des résultats collectifs tristounets ? Westbrook, de son côté, gardera un oeil sur les résultats de son ancien coéquipier, juste histoire de garder le droit de le charrier.

Vouloir prendre la place de Russell Westbrook au Thunder, c’est comme vouloir piquer le spot de Manu Ginobili en sortie de banc chez les Spurs. Y’a peut-être une logique, dans un autre système solaire, mais ça n’a pas sa place sur place. Autant dire qu’OKC a pris la bonne décision.

Source : Steven Adams – My Life, My Fight


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