Télé-réalité : Kevin Durant se moque des chances de titre des Blazers… et puis ça part en cacahuètes
Le 26 juil. 2018 à 13:08 par Reda Ghaffouli
Entre une signature de Noah Vonleh et un flashback sur la saison dernière, vous reprendriez bien une petite dose de drama ? Oui ? Allez, installez-vous confortablement pour un petit échange de politesses entre Kevin Durant et C.J. McCollum, toujours dans la joie et la bonne humeur, bien entendu.
Depuis sa signature aux Golden State Warriors, Kevin Durant n’est pas vraiment la personne la plus appréciée en NBA. Si le joueur en lui-même est fabuleux, capable de tout faire sur un parquet de basket, du haut de ses 2m11, ses qualités humaines ne sont pas son point fort… Toujours prompt à faire le bad-boy sur le terrain, ou à faire l’intéressant avec de faux comptes Twitter, l’ailier désormais double-champion en titre continue de s’attirer les foudres de la planète basket. Invité par l’arrière des Portland Trail Blazers C.J. McCollum sur son podcast Pull Up, les deux joueurs discutaient de la signature de DeMarcus Cousins aux Warriors. Et rapidement, Kevin Durant ne s’est pas montré des plus sympathiques.
“McCollum : Frère, tu sais comment je me sentais, j’étais pas bien [à cause de la signature de Boogie aux Warriors, ndlr]…
Durant : Pourquoi t’es énervé par rapport à ça ?
McCollum : Frère, je suis dans la Ligue, je suis dans la Conférence Ouest. Je dois vous jouer tout le temps, encore et encore…
Durant : Mais tu sais que vous n’allez pas gagner le titre… (rires)
McCollum : Frère, on a l’équipe… [KD amplifie son rire, ndlr] on a l’équipe, on en a les capacités, tout est possible. On peut gagner un titre.
Durant : Nan mais soyons honnêtes, je vous aime bien vous deux [McCollum et Damian Lillard, ndlr], vous êtes difficiles à battre. Mais quand même. Tu peux pas être fâché par rapport à ça…
McCollum : Si, je peux être fâché parce que Cuz [Cousins, ndlr] était agent libre… il aurait pu venir à Portland… pourquoi tu dois aller là-bas [à Golden State, ndlr], Cuz ? Et je lui ai parlé. J’étais énervé. Je suis allé sur Twitter…
Durant (qui continue de rire) : Wesh, arrête de faire le mec… Je te conseille juste de continuer à jouer et d’arrêter de te préoccuper de ce qui se passe au sommet [de la Conférence Ouest, ndlr].
McCollum : On était déjà tout en haut… on était à la troisième place l’an dernier… et quelques fâcheux évènements se sont produits au premier tour…
Durant : Comment vous avez joué ? Comme des huitièmes ! (rires)… tu sais que je dis ça juste parce que tu lances quelques piques sur les Warriors et sur moi tout le temps, donc là c’est mon tour de te balancer une petite pique.”
Roh, c’est de bonne guerre. On connaît KD et sa petite tendance à jouer les vierges effarouchées lorsqu’on lui parle de son transfert aux Warriors, ou maintenant celui de Boogie. Là, il fait passer le sujet par l’humour, en lançant des petites piques à son pote McCollum. Alors oui, se moquer des chances des Blazers, c’est pas super cool, mais il a quand même un peu raison, au vu de la qualité actuelle de leur roster et de leur manque de flexibilité. Mais si on creuse un peu plus dans l’analyse, cela dénote d’un trait de caractère propre à ces Warriors : la confiance. Les mecs savent qu’ils sont totalement injouables depuis l’été 2016, et n’ont absolument pas peur de faire ce genre de déclarations publiques. Cependant, gare à l’abus de confiance, les gars sont quand même passés à un Chris Paul de l’élimination en Finales de Conférence… Mais bon, les mecs ont récupéré Boogie et les Rockets ont perdu tous leurs défenseurs…
Et l’échange ne s’arrête pas là ! Comme d’habitude, les réseaux sociaux s’enflamment après ce genre de petit drama. Un collègue podcasteur, BigCat, a mis le feu aux poudres en envoyant un petit tweet assassin à McCollum. La suite des échanges est digne des meilleurs épisodes de Moundir et les apprentis aventuriers.
Hey @CJMcCollum permission to start using the B word again for KD? https://t.co/jSnfg8gDvB
— Big Cat (@BarstoolBigCat) 25 juillet 2018
“Hey @CJMcCollum, on a la permission de réutiliser le “B word” pour KD ?”
Hey @CJMcCollum permission to start using the B word again for KD? https://t.co/jSnfg8gDvB
— Big Cat (@BarstoolBigCat) 25 juillet 2018
“Je continue de penser que le “B word” est sévère et qu’il ne devrait pas être utilisé. Il sait que c’était une décision de petit joueur [de signer aux Warriors, ndlr] mais je la respecte. C’est comme se faire agresser avec tes frères par un gang que tu devais battre et ensuite rejoindre ce même gang qui t’as agressé toi et tes frères deux mois plus tard, et laisser tomber tes frères.”
So,I would get into a gang fight, lose, plot on my brother for 2 months in our home and then go get the gang we lost to and beat him up? U think that low of me CJ? I just did your fuckin podcast. Snakes in the grass boy I tell ya 🤣
— Kevin Durant (@KDTrey5) 26 juillet 2018
“Donc, je serais entraîné dans une bataille de gang, j’aurais perdu, j’aurais comploté contre mon frère pendant deux mois dans notre maison et je serais retourné vers le gang contre qui on a perdu et on l’aurait tabassé ? Tu as une si basse estime de moi C.J. ? Je viens de faire ton foutu podcast. Que des couleuvres ici c’est moi qui vous le dit 🤣”
Visiblement, tout le monde s’ennuie sévère pendant l’été. Déjà, pour nos amis pas très à l’aise avec la langue de Shakespeare, le “B word” est une expression pour désigner une insulte en anglais très commune qui commence par la lettre B. On ne va pas vous faire un dessin, et on va dire qu’il le traite de “plage”. Ceci étant dit, il faut revenir sur cette analogie aussi sublime que totalement stupide de McCollum. Alors oui, dans notre imaginaire de fan de basket passionnés, et aussi dans la communication des franchises et des joueurs, tous les membres d’une même équipe NBA sont frères, dans la victoire comme dans la défaite, et ne pourraient jamais laisser tomber leurs frangins. Sauf que la réalité est beaucoup plus nuancée, et certaines relations sont plus de l’ordre des collègues que de la famille. Et surtout C.J. McCollum parle de gangs ! Ok, Durant est allé dans l’équipe qui a effectué la meilleure saison régulière de l’histoire et qui lui a botté les fesses deux mois plus tôt, mais cela n’a rien à voir avec les différentes guerres de gangs qu’il peut y avoir aux États-Unis… On comprend, à la limite, l’envie de C.J. de montrer le côté trahison de la décision de KD, mais il aurait pu être un petit peu plus inspiré…
Un peu de drama ne fait jamais de mal. On souhaite quand même vous rappeler que les deux joueurs sont potes, et que tout le reste du podcast a été bonne ambiance avec quelques piques sympathiques entre les deux. Allez, sans rancune, et rendez-vous la saison prochaine sur le parquet.
Source texte : Pull Up with C.J. McCollum