Jermaine O’Neal gère bien son après NBA : kiff en BIG3 League, paix avec Metta World Peace et business florissant
Le 24 juil. 2018 à 20:38 par Fabien Passard
Alors qu’il dispute actuellement la seconde édition de la BIG3 League, un tournoi regroupant des légendes NBA et organisé par le rappeur Ice Cube, Jermaine O’Neal revient quelque peu sur le devant de la scène, notamment car il a reparlé à Metta World Peace (ex Ron Artest) à cette occasion, chose que les deux anciens coéquipiers à Indiana n’avaient pas fait depuis quatorze ans et un certain Malice at the Palace. Mais s’il n’est pas sur le devant de la scène le restant de l’année, ne vous inquiétez pas pour Jermaine, le gars gère son business aussi bien que ses patates.
La carrière de Germaine au Nil est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Arrivé précocement en NBA, à 18 ans tout juste, le gamin d’Eau Claire est choisi par les Trail Blazers dans le délicieux millésime de la Draft 1996. Pas une grosse attente autour d’un intérieur ayant sauté la case université. Et pas de gros résultats dans l’Oregon non plus pour Jermaine, dont le développement est laborieux et le temps de jeu réduit à une dizaine de minutes de moyenne par match… lorsqu’il est disponible. L’arrivée à Indianapolis va pourtant tout changer, faisant éclore tout le potentiel d’un jeune pivot arrivé à maturité. La suite on la connait : MIP pour sa deuxième saison avec les Pacers, en 2001/02, six fois All-Star, et troisième au classement du MVP en 2003/04. L’époque d’un Ron Artest au top de sa forme, sur le terrain et en tribunes… dans lesquelles il sera cantonné un long moment suite au barfight de légende dans le Palace d’Auburn Hills, à Detroit. Jermaine O’Neal y était lui aussi allé de sa droite ce soir-là mais n’avait écopé que de quinze matchs de suspension. Cet épisode sonnera le glas de l’entente entre l’intérieur et l’ailier, ce dernier étant jaloux du contrat de la grand-mère, bien supérieur au sien, comme il l’a avoué tardivement au micro d’ESPN en mai 2016. Mais la retraite ça rapproche visiblement. Engagés tous les deux dans la BIG3 League, le duo a profité de l’occasion pour déjeuner ensemble et enterrer la patate de guerre, comme l’a expliqué J.O. au reporter d’IndyStar, J. Michael.
“(Depuis l’époque d”Indiana) c’est la première fois qu’on s’asseyait ensemble. Il (World Peace)) m’a juste dit ‘Mec, l’année où on a gagné 61 matches, tu aurais dû être MVP’. Il ne m’avait jamais dit ça. Nous avons de très bonnes relations maintenant. La maturité, ça fait tout.”
Bon, Jermaine O’Neal n’a pas fait venir MWP dans sa team tout de même, puisque l’ancien panda a rejoint les Killer 3’s (ce nom lui va si bien) de Chauncey Billups ou encore Stephen Jackson. Et oui, si vous ne le saviez pas encore, sachez que vous pouvez toujours voir des joueurs de légende sur les parquets. La Team de Jermaine O’Neal, actuellement deuxième du classement, fait d’ailleurs partie des plus belles, et on se liste les co-capitaines pour le plaisir : Nate Robinson, Amar’e Stoudemire et Jermaine donc. Tout ce beau monde coaché par le non moins beau Julius Erving. Paye ta nostalgie. La BIG3 version 2018 est à mi-parcours et les deux nouveaux bestou s’affrontent le 3 août, une semaine avant la reprise de la ligue 1, si c’est pas un beau cadeau ça. Mais J.O. ce n’est pas le genre de retraité qui se contente de jouer à la baballe une fois par an avec ses anciens collègues de taf. Véritable businessman, le colosse de 2,11m est aussi efficace dans les affaires qu’il l’était pour mettre des gros blocks sous les arceaux. Actionnaire dans 32 franchises de restauration rapide Church’s Chicken et dans une dizaine de sociétés de la baie de San Francisco, mais aussi propriétaire de deux hôtels de luxe et des restaurants Hash House A Go Go. De quoi rendre fier l’ancien agent de Jermaine, aujourd’hui GM des Warriors, Bob Myers, contacté par IndyStar également.
“Ça a toujours été un gars réfléchi. Il est passionné par la vie, par le basketball, par le business. Il a toujours montré beaucoup d’intention dans tout ce qu’il faisait.”
Mais, pour que le joueur moyen de ses premières années dans la Grande Ligue devienne le monstre tournant en 20 points, 10 rebonds et plus de 2 contres de moyenne par match, il a fallu un déclic. Déclic qui lui est salutaire encore aujourd’hui, pour sa reconversion, selon le principal intéressé.
“La transition mentale pour moi s’est faite quand je suis arrivé à Indiana. Il (Reggie Miller) était un gars de qui j’ai appris beaucoup. Ultra-agressif, un vrai chien sur le terrain. Il était le compétiteur par excellence et le professionnel par excellence. Tu ne peux pas apprendre dans les coulisses en NBA, tu es sur scène tout le temps. Chez toi, quand tu pars en vacances, quand tu vas dîner. C’est comme si tu étais sur le terrain. Chaque erreur que tu fais est commentée. C’est une vie difficile à vivre mais ça fait partie du process. Tu dois être capable d’être performant sous la pression.”
À 40 balais, Jermaine O’Neal ne fait que commencer sa deuxième vie, le basket toujours dans un coin de la tête. Un homme arrivé à maturité sur le tard mais montrant l’étendue de son talent depuis. Depuis sa dernière saison à Golden State, l’intérieur a pris sa retraite. C’était en 2014, un an avant le premier titre de la dynastie Warriors. Pour ce qui est du côté ring chaser, on a cependant connu plus grand expert…