Trae Young recalibre les comparaisons : “J’essaye d’être plus comme Steve Nash que Stephen Curry”

Le 17 juil. 2018 à 05:20 par Bastien Fontanieu

Trae Young
Source image : YouTube

Avec ses tirs de 10 mètres et son culot naturel, Trae Young a été très rapidement comparé à un certain Stephen Curry. Mais si le nouveau meneur des Hawks ne rejette pas la comparaison, il préfère la recalibrer vers un autre meneur… deux fois MVP.

C’est un des réflexes qui a le plus flatté et joué contre le phénomène venu de l’Oklahoma. Un cadeau et un poison à la fois, en quelque sorte. En prenant des tirs quasiment du milieu du terrain et en claquant près de 28 points par rencontre l’an dernier en NCAA, Trae Young a été immédiatement associé à Stephen Curry. Le chemin était facile, les vidéos et mixtapes allaient dans ce sens. Quand tu torpilles les défenses à coup d’improvisations derrière l’arc et que tu pointes ton index vers le ciel après chaque filoche, on va te coller au génie des Warriors. Et c’est plutôt logique. Sauf que le réflexe, s’il fût compréhensible, a surtout représenté une erreur, réalisée par un public non-averti du réel jeu naturel de Young. Une erreur que Travis Schlenk et le management d’Atlanta n’ont pas voulu faire, ciblant précisément la qualité première de la mobylette humaine : Trae est avant tout un passeur d’exception, un playmaker qui distribue la balle avec une lecture de jeu assez folle à seulement 19 ans, et qui peut scorer quand sa main est chaude. Certes, ce sont ses tirs longue-distance qui font sa hype, mais ceux-ci créent des attentes qui semblent surdimensionnées et qui ne mettent surtout pas assez en avant le talent numéro 1 du numéro 11. Comme ses coéquipiers ont pu le voir en Summer League, et comme certains spectateurs ont pu l’observer, le caviar fait beaucoup plus plaisir à Young que la ficelle, lui qui comprend le chemin qui l’attend en NBA. Le rookie s’est exprimé auprès de Yahoo Sport et a justement tenu à recalibrer les comparaisons concernant son avenir.

“Je veux davantage être Steve Nash que Stephen Curry. Je mélange beaucoup de choses de Nash et de Steph dans mon jeu, mais mon joueur favori en grandissant était Steve Nash. On me compare souvent à Steph, et j’avoue que je présente certaines qualités comparables à celles de Steph. Steve Nash est un Hall of Famer, et Steph y sera un jour également. Je sais que je dois toujours montrer et prouver ma capacité à passer la balle. Je dois m’améliorer là-dessus, et je bosse actuellement beaucoup dessus. […] Je vais prendre mes tirs, parfois ils vont rentrer, d’autres fois non. Mais je vis avec. Peut-être que dans le monde extérieur on me tombera dessus, mais je fournis le travail nécessaire donc je suis confiant chaque fois que je tire. Cette Summer League a été un bon test pour moi, pour rester concentré, pour m’assurer que je garde la bonne approche. C’est un test et je dois continuer à bien le prendre. Je veux être le visage de cette franchise en continuant à grandir, moi comme l’équipe.”

Voilà qui fera du bien pour le joueur comme pour sa comm, car la saison rookie qui attend Trae Young risque d’être sacrément intense. On parlait d’attentes justement, en ayant été meilleur scoreur de la NCAA l’an dernier et en étant transféré contre Luka Doncic, c’est peu dire si les soirées terminées avec des pourcentages calamiteux seront nombreuses et le puniront sur place. Mais c’est aussi en cela que Young communique sur le joueur qu’il a idolâtré toute son enfance. S’il ne sera pas un des meilleurs scoreurs de la NBA dès la saison prochaine, Trae pourrait par contre devenir un de ses plus chouettes distributeurs, comme un certain… Steve Nash. Au sommet de son art, le meneur canadien tournait à environ 19 points et 11 passes de moyenne, avec une lecture de jeu et une capacité à conduire une attaque qui était exceptionnelle : voilà l’objectif que se fixe Trae Young pour le moment, loin du scoreur-pur qu’est Stephen Curry. Car si le meneur des Warriors est un passeur capable, il ne faut pas oublier que sa nature est avant tout de faire trembler les ficelles. Ce qui était loin des priorités de Nash, et n’est pas la nature de Young. Finalement, le chemin idéal serait de finir entre les deux, n’est-ce pas ? L’ex-génie des Suns avouait récemment qu’il aurait bien aimé croquer davantage lors de ses belles années à Phoenix sous Mike D’Antoni, peut-être qu’on verra une version similaire de ce rêve dans quelques années avec Ice Trae. En tout cas, la comparaison méritait d’être recalibrée.

S’il plantera quelques grosses bombes de très loin dès la saison prochaine, Trae Young fait bien de calmer le jeu sur les comparaison avec Stephen Curry. Sachant que Nash est son héros d’enfance, lui ressembler sera déjà un sacré objectif… avant de s’attaquer au lance-flammes de Golden State.

Source : Yahoo Sports


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