Les Cavaliers n’ont pas prévu de tanker la saison prochaine : traduction, Koby Atlman a du boulot
Le 10 juil. 2018 à 16:34 par Fabien Passard
Le départ de LeBron James acté, une nouvelle page de l’histoire des Cavaliers va désormais s’écrire à partir de la saison prochaine. Mais point question de suivre la mode du tanking. Le process, à Cleveland, c’est de faire confiance aux gars sûrs et aux jeunes, dixit Koby Altman. On est curieux de voir ce que ces Cavs, sous leur forme actuelle, pourraient donner sur une saison entière.
No LeBron, no problem. C’est en tout cas ce que veulent nous faire gober les dirigeants des Cavaliers depuis quelques semaines déjà. Avant même la dernière Draft, Dan Gilbert pensait pouvoir construire une équipe pouvant rivaliser pour le titre dans les années à venir, avec ou sans LeBron. Bataille d’ego, démagogie, rêve éveillé, ivresse manifeste, les mobiles ayant pu pousser le proprio à ce niveau de surréalisme sont nombreuses. Peut-être voulait-il simplement préparer le terrain pour les fans des Cavaliers, alors que le départ de son franchise player était inéluctable. En tout cas, un mois après, outre le départ de LBJ, l’effectif a connu une arrivée, celle du rookie Collin Sexton, et un départ, celui de l’agent-libre Jeff Green, relancé en Playoffs. Le départ de l’ailier vétéran devrait bénéficier au jeune Cedi Osman, qui fait actuellement le taf en Summer League (20 points, 8 rebonds et 4,5 assists). Quant à l’arrivée du meneur de l’Alabama, n°8 de la dernière Draft, elle pourrait pousser un George Hill ou un Jordan Clarkson vers la sortie. Le premier cité revient d’ailleurs souvent dans les rumeurs de départ. Ajuster le roster ? Sans doute. Le chambouler ? Sûrement pas. C’est en somme ce que le General Manager Koby Altman a déclaré à Joe Vardon, de Cleveland.com.
“Les années où vous n’êtes pas compétitifs ne sont pas drôles. Je sais que c’est difficile de construire une culture dans ces conditions et nous avons une bonne culture de la gagne grâce à LeBron et à tout ce qu’il a apporté autour de la franchise. Je voudrais capitaliser là-dessus. […] Tu ne va jamais être aussi bon si tu perds un joueur de cette ampleur (LeBron James). Mais nous pouvons encore être compétitifs, nous pouvons être coriaces, nous pouvons être doués, talentueux et nous pouvons nous servir de la culture qui nous a été en quelques sorte inculquée ces quatre dernières années.”
Dans l’idée, la vision de la contrefaçon de Kobe se défend, et est honorable. Le tanking est tellement dégueulasse à voir que l’on ne souhaite ça à aucun fan. Surtout après quatre Finales NBA consécutives, la transition serait trop violente et le risque est que de nombreux “fans” ne tournent le dos définitivement à leur franchise, alors que déjà 23% des personnes ayant regardé au moins un match des Cavaliers la saison dernière ont déclaré qu’ils ne le feraient pas l’année prochaine, selon un sondage de Qualtrics. Bandwagonners bonjour. Ce qui nous amène à la délicate gestion du cas Kevin Love qui, s’il n’est jamais dans l’excès, est un joueur qui peut faire lever des foules lorsqu’il prend feu. Cavalier dans l’ombre de LeBron, l’ailier-fort pourrait voir son rôle grandir la saison prochaine… s’il est conservé. Car, avec une seule année restante dans le contrat de Keke Amour, les Cavs pourraient bien l’avoir dans l’os l’été prochain s’ils n’envisagent pas un trade d’ici là. Pas dans les plans du GM pour le moment visiblement.
“Kevin est un All-Star, vous ne pouvez pas être meilleur en le sortant de l’équipe. Kevin a été incroyable pour nous pendant quatre ans et il souhaite rester ici. Selon moi, c’est très important que les gars qui sont là et ceux que nous allons faire venir veuillent vraiment être là et faire partie du nouveau chapitre, et de la culture que nous sommes en train de créer.”
On capitalise sur la culture inculquée par LeBron ? On créé une nouvelle culture ? Le front office semble tâtonner et ne pas encore bien savoir sur quel pied faire danser des fans ayant pris l’habitude de se reposer sur un sauveur. Ce qui est sûr, c’est que Koby Altman “ne veut pas faire de retour en arrière”. On le comprend, quand on se rappelle des déboires de la dernière époque post-LeBron (2010-2014), où les années de tanking n’avaient pas été des plus concluantes, mis à part le phénomène Kyrie Irving. Si Sexton se révèle être le nouvel Uncle Drew des Cavs, ils auront déjà gagné du temps… et évité des défaites inutiles.
Entre ce qui est déclaré par Altman, Gilbert et leurs potes du PMU et les bruits entendus en coulisses, il y a comme deux sons de cloche. Les Korver, Hill, Hood et à un degré moindre Love, Gérard, Thompson ou Clarkson sont sur la potentielle liste des départs, et on est convaincu qu’au moins un ou deux de ces gars-là bougera cet été, quoiqu’en disent ces messieurs.
Sources texte : Cleveland.com, Qualtrics