Talent, jeunesse et hype de retour chez les Suns : les Cactus sont prêts à piquer de nouveau
Le 08 juil. 2018 à 21:01 par Alexandre Martin
Un nouveau coach, le Serbe Igor Kokoskov. Le premier first pick de l’histoire de la franchise en la personne de Deandre Ayton. Un autre lottery pick dans la même cuvée avec Mikal Bridges ainsi qu’un frenchy qui pourrait en surprendre plus d’un à la mène (Elie Okobo). Un Josh Jackson qui a l’air ultra-motivé après une bonne saison de rookie. Un contrat d’un an très malin pour un Trevor Ariza prêt à guider ses jeunes coéquipiers. Et puis, le max sur 5 ans pour Devin Booker. En quelques semaines, le management des Suns s’est donné pour mettre son escouade sur les bons rails. Ceux d’un retour tonitruant parmi l’élite ?
Depuis 1968 et la création de la franchise, les Suns n’avaient jamais connu une aussi longue période de dèche. Ils n’ont pas vu les Playoffs depuis huit ans. Les dirigeants devaient se bouger après la fin de la dernière saison. Et ce, pour pas mal de raisons : des fans qui commencent à s’impatienter mais surtout une star montante qui avait été claire dans ses déclarations. La saison n’était pas encore tout à fait terminée, avec des Suns bons derniers de la ligue, Devin Booker exprimait déjà ses ambitions dans des propos rapportés par le Arizona Central :
“C’en est fini pour moi de ne pas faire les Playoffs. Je suis sérieux. […] Je regarde actuellement ces matchs avec des équipes qui essaient de s’assurer un spot (en Playoffs) avec l’atmosphère (de Playoffs) qui va avec. Et ces matchs sont ceux que je veux disputer.”
Ryan McDonough et son staff ont bien évidemment entendu le message de leur star qui était éligible à une extension de son contrat rookie dont les négociations se profilaient à l’époque. Et comme indiqué en introduction, le front office de Phoenix a beaucoup bossé pour mettre en place un environnement qui donne envie à Booker de re-signer. Ensuite, ils n’ont pas tergiversé une seule seconde et proposé le max sur 5 ans, soit 158 millions de dollars. C’est une sacrée somme pour un “gamin” de 21 ans qui n’a pas encore tant prouvé que ça. Il ne s’agit pas de remettre en doute le talent de D-Book, loin de là. Au contraire même. Il s’agit de mettre en avant le fait que les Suns viennent d’envoyer un message très clair : ils veulent revenir dans le game et pas pour y faire de la figuration. Du coup, proposer une extension au maximum – le premier contrat à 100 millions ou plus dans l’histoire de la franchise – à leur meilleur joueur était tout à fait logique même s’il a encore du chemin à parcourir. Ils en ont les moyens financiers et ne vont pas prendre le risque de ne pas satisfaire un joueur qui est non seulement le plus jeune de tous les temps à marquer 60 et 70 points dans un match NBA mais qui vient également de finir une saison à 24,9 points de moyenne ce qui fait de lui le deuxième plus gros scoreur de maximum 21 ans sur une saison, juste derrière Michael Jordan.
En plus, le jeune Devin a montré – même avec des partenaires d’un niveau que l’on qualifiera de moyen pour rester poli – qu’il pouvait être un créateur sérieux avec 4,7 passes décisives de moyenne. L’idée était donc de l’entourer, d’équilibrer au mieux l’équipe avec du talent de l’expérience, beaucoup de jeunesse et du talent. Et bien c’est chose faite ! Le roster est déjà bien complet et prêt à s’articuler autour de l’axe Booker – Deandre Ayton. Le pivot, numéro 1 de la dernière Draft, a de quoi réjouir les fans des Suns et inquiéter leurs adversaires. Car il n’est pas là pour autre chose que dominer et donc gagner des matchs. Voilà qui devrait bien coller avec D-Book ! Autour de cet axe, nous avons donc deux meneurs avec Brandon Knight et Elie “Je débarque direct en faisant le show en Summer League” Okobo. Sur les extérieurs, Kokoskov aura beaucoup de choix entre : Devin Booker donc, T.J. Warren, Trevor Ariza, Josh Jackson, Mikal Bridges, Troy Daniels et Davon Reed. On peut s’attendre à voir du small ball sur de nombreuses séquences car le poste 4 (Dragan Bender, Jared Dudley et Marquese Chriss) n’est pas le mieux fourni alors que Trevor Ariza et Josh Jackson peuvent tout à fait se décaler pour jouer ailier-fort. Surtout avec un pivot comme Deandre Ayton qui va prendre beaucoup de place et beaucoup de minutes car ce n’est pas Tyson Chandler qui va lui faire tellement d’ombre même s’il peut s’avérer un vétéran précieux pour le groupe.
Il n’est pas impossible qu’un petit trade ne soit tenté (autour de Warren et/ou de Chriss ?) pour récupérer un joueur costaud afin d’équilibrer le poste 4. En attendant coach Igor dispose d’un roster très intéressant qui, si on compte Shaquille Harrison (non garanti comme Davon Reed), est d’ores et déjà fait de 15 joueurs pour une moyenne d’âge d’à peine plus de 24 ans. Reste à voir ce qu’il adviendra du cas George King (drafté en 59ème position cette année et à qui un 2-way contract a été proposé). Kokoskov a déjà une belle expérience. Il a été le sélectionneur de la Slovénie championne d’Europe en 2017 mais aussi – et ne l’oublions pas – assistant coach depuis 18 saisons en NBA. Il a été champion dans l’ombre de Larry Brown avec les Pistons en 2004, il a pu voir de près comment Quin Snyder a fait progresser ses jeunes Jazz et il connait bien la maison Suns pour y avoir bossé de 2008 à 2013 ! Ajoutez à cela un groupe ambitieux, jeune et talentueux et vous obtenez un contexte vraiment séduisant du côté de Phoenix. En tous cas, la hype est là. L’excitation est palpable chez les supporters de la franchise d’Arizona et c’est logique. On sent que ce groupe est à l’aube de quelque chose de très sérieux si ça clique, comme on dit. Rien que de penser à des séquences avec le cinq : Ekobo – Booker – Jackson – Ariza – Ayton, on a envie d’être mi-octobre et de voir ce que cela peut donner. Voir si Booker et Ayton peuvent vraiment dominer. Voir si Ariza peut faire bénéficier à Jackson de son expérience. Voir notre Elie le Frenchy peut s’intégrer…
En tous cas, même si la NBA – notamment la conférence Ouest – est une véritable jungle, même s’il va falloir affronter quatre fois les Warriors encore cette année ainsi que quatre fois les Lakers de LeBron, même si on sait qu’il est difficile pour les équipes de jeunes de gagner beaucoup de matchs, on s’attend à voir les Suns montrer un tout autre visage que celui des dernières années. En conférence de presse, McDonough a parlé d’être “l’équipe qui progressera le plus en nombre de wins la saison prochaine”. Ayton a déclaré être là “pour gagner des matchs et rien d’autre”. Booker veut jouer les Playoffs. Jackson n’est pas du genre à manquer d’ambition. Bridges a déjà deux titres universitaires dans son palmarès. Ariza est champion NBA (2009)… Il ne s’agit donc pas de types qui sont là pour tanker.
Oui, les Cactus sont prêts à piquer de nouveau ! Les Suns ont de quoi travailler, de quoi empiler des wins et le profil pour surprendre dès l’exercice 2018-19. Ils vont devoir faire attention à ne pas se voir trop beaux, à ne pas vouloir brûler les étapes. Mais ne soyez pas étonnés quand vous les verrez pratiquer un bon basket, efficace et spectaculaire sous la houlette d’un coach serbe et dans le sillage d’un axe arrière-pivot au potentiel sans limite. Phoenix est prêt à rayonner.