L’arbitrage pro-anti pour-contre Warriors-Cavs : premier match, première tournée de larmes
Le 01 juin 2018 à 08:22 par Bastien Fontanieu
Et beh. On peut dire que ça n’a pas traîné. Premier match de ces Finales NBA 2018, première vague de plaintes sur l’abitrage. Justifiées ? Oui, en partie. Abusées ? Oui, tout autant.
Depuis le début de saison, et depuis quelques temps maintenant puisque l’arbitrage existe au basket depuis un petit bout de siècle, le sujet de l’arbitrage en NBA est devenu un hot topic. On en parle avec des pincettes, on sent une vraie tension entre les joueurs et les hommes au sifflet, au point de voir une sorte d’apex en terme d’animosité se pointer en milieu de campagne. Relations à régler entre les deux camps, manque de clarté, de régularité et de compréhension, plus que jamais auparavant, cet aspect du jeu est devenu central. Et central dans quoi ? Dans la critique d’un match voire l’explication d’un résultat. On ne passe plus une seule nuit de basket sans voir un défilé de plaintes avoir lieu sur l’arbitrage, ce qui est propre à la nature du supporter mais entache aussi une compétition qui est actuellement superbe. Exemple flagrant cette nuit, avec un Game 1 absolument épique, des performances all-time, un suspens à couper le souffle, et pourtant des doigts pointés par dizaine vers le corps arbitral. Un trio qui a effectué des erreurs, oui, et on peut revenir dessus. Mais est-ce qu’on était sur le braquage du siècle, ou juste un autre cas de match intense au sein duquel des hommes sous pression ont tenté de maladroitement garder le contrôle de la partie ? Sur cette échelle du blame, il y a désormais un jeu à la mode qui consiste à sauter chacun son tour. Si certains fans des Cavs sont tendus ce vendredi, qu’en sera-t-il ce lundi chez les fans de Golden State en cas de défaite des Warriors ? “C’est la faute des refs” ? Rempli de décisions controversées, oui, ce Game 1 l’a bien été, mais sommes-nous désormais rentrés dans un cercle nocif et négatif de la pensée au sein de notre sport ?
Ce jeudi soir, il y avait encore une fois de quoi rouspéter. Sur le moment, disons que c’était assez évident, entre le passage en force de Kevin Durant changé en faute personnelle de LeBron (une nouvelle règle autorisée par la NBA depuis quelques mois, mais bon après il faut lire les règles), des pénétrations musclées et des punitions injustes, le finish n’était plus entre les mains des arbitres. Oui, c’est vrai, c’était tendax. Et on pourrait s’attendre à ce que ce soit parfait, ou sans erreur, mais ces expressions sont des inepties qui n’ont aucun sens quand on sait, de fait, que l’arbitrage est géré par des humains… qui vont faire des erreurs. Une petite note au passage, pour celles et ceux qui seraient scandalisés par les calls de cette rencontre. Nombre de fautes sifflées : 18 pour les Cavs, 18 pour les Warriors. Nombre de lancers francs donnés : 20 pour les Cavs, 22 pour les Warriors. Non pas que ces chiffres traduisent de facto un équilibre et une harmonie parfaite dans la gestion arbitrale de deux équipes, mais si on est sérieux quelques minutes, est-ce qu’on peut parler de braquage…? De “plus gros scandale depuis 2002” comme on a pu le lire plus d’une fois (!) au sein de la communauté basket ? Plus qu’un fait de match ou d’un seul match, c’est surtout dans l’approche des rencontres à venir qu’il y a de quoi s’inquiéter. Car vu le rythme sur lequel ces Finales NBA 2018 sont parties, les décisions litigieuses et les prises de positions avantageant certains tout en désavantageant d’autres vont se multiplier. Que la frustration soit présente et palpable chez de nombreux observateurs qui trouvent que les Warriors sont globalement avantagés, soit. C’est logique. Mais c’est nous ou le Heat, les Spurs, les Lakers avant eux, les Celtics et compagnie avaient eux aussi un coup de pouce arbitral ? Les champions sont les champions, avantagés car la Ligue a toujours prospéré ainsi. La règle, si elle n’est pas écrite, est acceptée dans le circuit commun.
Être dégoûté par certaines séquences, certains calls, certains avantages donnés par les arbitres, cela se comprend. On a comme utopie de fan d’avoir un jeu pur, ou sans erreur, surtout en Finales NBA, donc on se sent en quelque sorte floué. Mais la Ligue a ses codes, ses règles et son histoire, qu’il faut connaître pour mieux capter le bordel arbitré chaque année. Faites comme bon vous semble, mais un petit conseil si cela intéresse certains : on a le plus chouette des sports, ça mérite d’en parler dans le jeu, plus qu’autre chose.